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Le général Salan a institué les premiers centres de torture à Benisaf

« Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire. » proverbe arabe

Algérie 1958, une année très dure, difficile une année charnière pour la révolution algérienne et également pour le colonisateur la France. Apres le 13 mai 58 putsch ou coup d’état, les partisans de l’Algérie française ont pris le pouvoir en Algérie, forçant le gouvernement de Pierre Pflimlin, à Paris, à donner les pleins pouvoirs au général Salan. Ces événements ont eu des conséquences fâcheuses au niveau des localités régionales algériennes en l’occurrence la région de Benisaf qui va retenir plus notre attention plutôt historique par témoignages interposés. C’était en septembre 1958 que le Général Salan a débarqué sur Benisaf ou il a livré à une population arabe venue de force assister à son discours programme historique au niveau de la plage du puits dans le but d’ institutionnaliser des « paras » mais aussi la milice O.A.S afin de saper par une main de fer la résistance algérienne(FLN et ALN) entre temps il avait traité les Benisafiens de « Fellagas » et avait nommé le libraire Garcia de chef de la milice...OAS .

L’instabilité qui suivra entraînera la fin de l’IVème République, le retour au pouvoir du général de Gaulle, et le soulèvement des milices de droite.

De Gaule reprend le pouvoir, Il assoit un gouvernement acquit à la cause de l’Algérie française ; une idiologie ancienne, confrontée par le recul du socialiste Guy Mollet. Ce dernier élu en 1955 sur un programme de paix en Algérie, sera convaincu par les français d’Algérie. Le 06 février 1956 manifestent contre cette politique à leur tête les P. Lagaillarde ancien avocat et député (sans étiquette) du département d’Alger, activiste nationaliste et anti-indépendantiste partisan de l’Algérie française, Joseph Ortiz activiste français ; Jean-Jacques Susini, né à Alger, est un homme politique français. Il est le cofondateur de l’Organisation armée secrète(O.A.S) et consorts.

L’Algérie de 1958 avait réussi la structuration politique et militaire à l’intérieur du pays et renforçait ses liens à l’extérieur par son réseau diplomatique et représentations diverses

Il s’ensuivit la formation d’un gouvernement provisoire et même la formation d’une équipe de football par l’appel de tous les joueurs de la discipline. La plupart venait de France qui disputait cette année58 la coupe du monde en suède

Cet été1958 de la sixième coupe qui s’est déroulée du 08juin au 29juin. Le regroupement de nos footballeurs s’est effectué par analogie à l’appel de l’UGEMA sous le slogan historique « ...Avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! A quoi donc serviraient ces diplômes, qu’on continue à nous offrir, pendant que notre peuple lutte héroïquement... ». L’UGEMA représentait l’organisation estudiantine, le 14 juillet 1955, à l’initiative d’un groupe d’étudiants. Taleb Ibrahimi en sera son premier président

Par ailleurs ,le général Challe mit en place une opération de grande envergure sur tout l’Algérie l’opération « pierre précieuse » le but briser les structures militaires politiques du FLN-ALN. l’Algérie a été ceinturée par les lignes Morrice et Challe ,ces deux lignes (en fils barbelés électrifiés et minées)de la frontière Ouest (Morice 1958) et (Challe 1959) d’étendent sur la frontière marocaine et tunisienne.

« Celui qui compte sur les chaussures d’un mort, marchera longtemps pieds nus » proverbe arabe.

1957-1958 étaient des années ascendantes de la lutte armée, les combattants affluent et les zones d’insécurité s’étendent était hors de porté et le seul chef de la wilaya d’un QG à l’extérieur du pays, il était hors de portée de l’armée française .H Boumediene en tant que chef de l’état major disposait de meilleurs communications avec les points chauds de la guerre d’Algérie à l’intérieur comme à l’extérieur.

Il était plus question d’avoir des renseignements sur une personne pour son arrestation, un filet tendu ramenait toute personne à prime soupçonnée.

« Ne dis pas tes peines à autrui ; l’épervier et le vautour s’abattent sur le blessé qui gémi » proverbe arabe

C’est ainsi qu’à Benisaf pendant plus d’un mois la population avait vécu des journées noires et atroces les directives de Salan s’exécutaient d’une manière très forte .Les accusations s’opéraient en plein jour sans discontinuer. Toutes les structures administratives, socio-économiques furent touchées de plein fouet :

L’unique pharmacien arabe et musulman nommé Rahal membre de l’association des Ulémas et son fils ont été fait prisonniers ainsi que

 Les commerçants arabes jeunes et vieux
 Les fonctionnaires arabes de la mairie
 Les politiciens faisant partie de l’OCFLN
 Les pêcheurs arabes et les ouvriers arabes de la mine de fer
 Les hommes et les femmes

Aucun de ces personnes n’échappât à la torture et à l’embastillement. Il faut croire que cette année 58 ou furent intronisés par le Général Salan les centres de tortures ; il s’agissait du sous sol de la salle des fête (2ième bureau) dont mon père Benallal Missoum était parmi les premier à subir les atrocités de la torture dans ce centre là et le second centre de torture se situait dans la villa dite « Labilla »( 5ieme Bureau). Aujourd’hui elle abrite le musée des Anciens Moudjahidine et dont les centres de torture sont conservés pour le musée. Le centre du groupement militaire de la plage du puits était aussi un lieu de torture de même que le 3ieme bureau de la plage du puits. Le nombre de centres de torture était impressionnant pour dire que la torture était belle et bien institutionnalisée par la France officielle et que les Benisafiens n’ont pas échappé aux supplices comme tous les algériens.

« N’ouvre la bouche que si tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence » proverbe arabe

Des dizaines de révolutionnaires furent assassiner sous la torture ou jeter vivant dans les galeries de la mine de Camerata et Sidi Ali ; ou encore dans le puits de l’actuel « Makam Echahid »

Nous retenons pour l’exemple Safi Ould Tonio Moro ou Fatima la couturière ainsi que Mankouri Halima, en une seule nuit ? ces deux martyres furent exécutés parmi un groupe de 35 victimes, a ce jours leurs corps ne sont pas encore retrouvés. Les sept frères Boubakeur( voir l’article sur Réflexion du 05/02/2017 ; « la famille aux 7 chouhadas de Benisaf : l’histoire d’une famille décimée par la France » dont certains ont été enterrés vivants après avoir été torturés, un autre après avoir subi la torture il a été jeté en pâture à un chien pour être dévoré jusqu’à se que la mort l’emporte et bien d’autres personnes décédés sous la torture comme les frères Zenasni Amar et kadar dit « Tekfa » ,ils ont été ligotés autour d’un poteau électrique en bois prés de l’actuel « Makam-Echahid » et déchiquetés par une bombe que l’armée française avait placé sur eux. Les pires atrocités ont été l’œuvre de l’armée française officielle après la venue du General Salan.

La cité minière avait connu d’autres vagues d’arrestations en 1955 des arrestations dans les administrations ou plus de 100 personnes furent emprisonné au camp de saint lieu en février 1957 ; cinq Benisafiens parmi lesquels les enseignants Benabdallah mohamed et Berkane Mohamed (mineur de l’époque) connurent le camp de la région d’Ain Eddjaj mais cette opération fut la plus terrible et la plus meurtrière

Les survivants à cette tuerie seront isolés dans un camp de Sidi Benadda dit‘ « trois marabouts » un autre centre de détention et de torture ainsi que celui de Rio Salado dit El Malah.

Le nom de Si El Missoum est intimement lié à la guerre de libération nationale, lui, le martyr qui a choisi de donner sa vie pour l’Algérie. Un chahid sans tombe

Natif de la nouvelle commune Emir-Abdelkader, mon père Benallal Missoum est présumé né en 1920. Après une solide formation en langue arabe et en sciences islamiques, acquise auprès de l’imam Ahmed Ben Bakhit, Benallal Missoum devient vers la fin des années 1940 et début des années 1950 l’un des membres actifs du mouvement réformiste religieux, créé par Abdelhamid Ibn Badis, en Algérie et dont le slogan est l’affirmation de l’identité algérienne avec ses trois constantes : l’Islam est notre religion, la langue arabe est notre langue, l’Algérie est notre patrie.

Convaincu que l’ancrage identitaire et religieux de la société algérienne passe aussi par les lieux de culte, Benallal Missoum se voit chargé de la construction de plusieurs mosquées à travers les villes et même les zones rurales. L’une de ces mosquées sera érigée dans le quartier de son grand-père qui était le lieutenant de l’Emir Abdelkader et abrite à ce jour des caches souterraines utilisées pendant la guerre de la révolution algérienne.

Mais bien qu’impliqué dans la vie religieuse et socio-éducative de sa communauté, il n’en oublie pas pour autant ses engagements militants. Aussi, dès le déclenchement de la guerre de libération nationale, il n’hésite pas à prendre les armes, multipliant avec son ami et beau-frère, Belharizi Belabes, les opérations d’éclat, visant des intérêts français.

Toujours en contact avec Si Kadour et son frère Si Tahar, ses compagnons d’armes, Si El Missoum met en place des plans d’actions avec toute la logistique nécessaire, toujours dans la discrétion la plus absolue pour ne pas éveiller les soupçons. Il parvient même à faire construire des casemates, dans la discrétion la plus totale dans les parages de la plâtrière. Certaines de ces caches seront détruites lors de la bataille des M’Kadids, durant l’été 1956.

Contraint de déménager à Beni-Saf, chez son père, pour échapper aux éventuelles accusations qui pouvaient peser sur lui à la suite des opérations d’incendies de plusieurs fermes coloniales, Benallal ne se sent pas plus en sécurité. Il déménage donc à Oran et s’installe quelques jours chez son oncle M’Jahed avant de trouver une location.

Après une première perquisition du domicile familial qui s’est avérée infructueuse, les éléments de l’armée française finiront par arrêter Si El Missoum lors d’une visite impromptue à sa famille en cette fin de l’année 1958.

Conduit dans une caserne située dans le quartier Plan 2, il sera torturé pendant plusieurs jours avant d’être transféré vers la prison de la caserne de Remich. Là, il subira encore toutes sortes de tortures et de sévices avant de disparaître. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle de lui, il parait selon certains témoignages ,il a été tué et enterré dans la région montagneuse de Sidi Bounouar( region de Beni-ouarssous).

BENALLAL MOHAMED
fils de Benallal Missoum Chahid

*témoignages de :
 cousins –frères – sœurs et proches
 Berkane ancien prof à l’université d’Oran et chef Daïra
 Benyoub Mustapha
 Ziani
 Journaliste de la revue Memoria : Hassina AMROUNI bibliographie de Benallal Missoum Publié le 15 Jan 2018.
 quotidien Reflexion du 5-02-2017 les freres BOUBAKEUR

URL de cet article 33801
   
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