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La Russie et l’Occident se disputeront le droit de trouver le nouveau chef du Turkménistan ($martMoney).








RIA Novosti, Moscou, 25 décembre 2006.


Il est douteux que la nomination du nouveau chef puisse rester une affaire intérieure des élites turkmènes. Paralysés par la peur et la méfiance qu’ils éprouvent les uns envers les autres, les anciens vizirs de Turkmenbachi ne tarderont pas à demander eux-mêmes le soutien de la Russie, des Etats-Unis ou de l’Union européenne plutôt que de s’opposer aux tentatives des puissances mondiales de participer à la nomination de l’héritier du trône.

Quels que soient les mots d’ordre brandis pour justifier l’ingérence dans les affaires d’Achkhabad, le motif reste le même : le gaz. Le Turkménistan produit 63 milliards de m3 de gaz naturel par an, soit un dixième de la production russe. Aux termes du dernier accord bilatéral, Gazprom doit recevoir 150 milliards de m3 de gaz turkmène pendant la période 2007-2009 à 100 dollars les 1.000 m3. En revendant ce gaz à l’Europe où le prix moyen est déjà de 235 dollars les 1.000 m3, le monopole gazier russe réalisera jusqu’à 22 milliards de dollars de bénéfice (hors frais de transport). Le reste du gaz turkmène est actuellement géré par RosUkrEnergo, société créée par Gazprom et ses partenaires pour ravitailler l’Ukraine.

C’est un puissant outil d’influence. Mais l’essentiel est que sans le gaz turkmène la Russie sera incapable de remplir ses engagements gaziers contractés envers l’Europe. Moscou usera donc de tous les moyens possibles pour mettre à la place de feu Saparmourat Niazov un homme qui ne cherchera pas d’autres itinéraires de transport du gaz turkmène.

Un itinéraire alternatif est le gazoduc en chantier entre l’Iran et l’Arménie qui, d’ailleurs, est contrôlé par Gazprom. Une autre éventualité est le projet Nabucco : canalisation qui doit relier les gisements de la mer Caspienne à l’Europe d’ici à 2011.

Les Européens qui ont de plus en plus peur de rester dépendants de Gazprom soutiendraient volontiers quiconque promettrait de réorienter la Turkménie sur le projet Nabucco. Cependant, une volte-face est politiquement impossible : le projet tel quel renforce déjà les positions de l’Iran et de l’Azerbaïdjan, deux pays musulmans dont le gaz est appelé à remplir cette canalisation. Les Etats-Unis s’efforceront d’y faire obstacle. Dans ces conditions, rien n’empêcherait une créature de l’Occident installée à Achkhabad d’effrayer la Russie avec une telle perspective, ce qu’a déjà fait avec succès Saparmourat Niazov. En l’espace de dix-huit mois Turkmenbachi a obligé Gazprom à acheter son gaz à 100 au lieu de 47 dollars les 1.000 m3.

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des articles tirés de la presse.

 Source : RIA Novosti http://fr.rian.ru



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