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La présidence et le gouvernement utilisent-ils des armes chimiques contre le peuple et les policiers ?

La présidence de la République et le gouvernement nous font-ils utiliser à nouveau aujourd’hui des armes spéciales ou chimiques, des gaz, des marqueurs radioactifs, afin de contenir ou neutraliser des opposants ?

Y-a-t-il des munitions et/ou des agents chimiques ou autres contenus que l’on nous fait utiliser, qui sont dangereux pour la santé de nos collègues et pour les citoyens ?

Pourquoi aucune information publique, aucune mise en garde publique sur les médias n’a été faite par les pouvoirs publics, en expliquant la dangerosité ?

De nombreuses publications scientifiques sur l’agent CS (Orthochlorobenzylidenemalononitrile, agent chimique se présentant sous forme de cristaux) nous sont communiquées depuis quelques jours à notre demande, en réponse aux bien trop nombreux retours de collègues dont l’état de santé semble se dégrader radicalement de semaine en semaine (très gros problèmes ORL, broncho-pulmonaire, brûlures aux yeux, de peau, etc).

Les services hospitaliers et d’urgence constatent les mêmes blessures et symptômes graves sur personnes qui viennent les consulter, manifestants et passants ayant été soumis à des expositions plus ou moins longues de gaz de grenades lacrymogènes, grenade assourdissante et lacrymogène, aérosols lacrymogènes, etc.Les conclusions de ces études scientifiques réalisées et publiées par les plus hautes instances américaines et anglaises démontrent ce que nos responsables des armes spéciales, nos médecins militaires et politiques dans la confidence savent très bien, trop bien, depuis 1952. Si un agent comme le CS est annoncé pour avoir des effets lacrymogènes (agissant sur les tissus conjonctifs, les yeux), ils peuvent être utilisés à haute concentration (ou sur une longue durée) pour devenir suffocants, asphyxiant, létaux en créant des embolies pulmonaires et arrêts cardiaques.

Dans ces publications, les expositions de 8 heures sont considérées comme de longues durées et très dangereuses, alors que nos collègues, comme les manifestants Gilets Jaunes, ont été exposées sur plus de 25 jours, dès fois jusqu’à 10 heures par jour, soient 250 heures. A quelles conséquences devons-nous préparer à court, moyen et long terme ?

Nous avons accès à des dossiers médicaux de soldats français ayant utilisés ces munitions sur 20 missions maximum de 1 à 4 heures et qui ont été gravement handicapés toute leur vie sur le plan respiratoire, leur poumons brûlée et nécrosés par les gaz qu’ils déployaient. Nous tenons à la disposition de nos collègues une jurisprudence permettant à ceux qui seraient dans la même situation aujourd’hui de faire valoir leurs droits.

Nous fonctionnaire de Police, force de l’ordre et gardien de la paix, notre devoir, notre engagement, notre raison de vivre est de protéger la population et donc d’exercer notre droit de retrait et notre devoir d’information, si nous identifions une situation ou une dérive dangereuse pour notre avenir à tous.

Selon les documents et les faits très graves que nous découvrons, les matériels dits « lacrymogènes » que l’on nous demande d’utiliser au cœur des tactiques des opérations de maintien de l’ordre sont très probablement potentiellement extrêmement dangereux, sources de lésions irréversibles, voir mortels, vue les durées d’exposition et les concentrations records auquel, nous forces de l’ordre ainsi que la grande majorité des manifestants et passants, qui ont été exposés à cet agent CS.

De nombreuses questions doivent être immédiatement posées et nous exigeons des réponses immédiates.

Qui assume l’utilisation de ces agents chimiques sous forme de gaz ? La présidence de la république, notre ministre, notre hiérarchie ?

Les fabricants fournisseurs de ces munitions (bombes lacrymogènes à Agent CS et solvants, grenades dites « lacrymogènes » à forte concentration, grenades lacrymogènes dites « de désencerclement » ou dites « assourdissantes et lacrymogènes », etc.) assument-ils aussi légalement les conséquences et l’indemnisation des blessés, handicapés, décès à venir ?

Où et quand ces informations et cette formation incluant les mises en garde relatives aux les durées d’exposition et de concentration ont été communiquées à notre hiérarchie et nos collègues ?

Pourquoi tous nos collègues n’ont pas de masque à gaz en dotation ?

Pourquoi les masque à gaz, pour ceux qui en ont, gênent-ils leur vision et leur mouvement sur le terrain, à tel point que de nombreux collègues ne les mettent pas ? D’ailleurs ces masques à gaz sont-ils appropriés au danger de l’agent CS ?

Pourquoi nos collègues gendarmes sont-ils équipés de masques à gaz de dernière génération de type comme ceux des pompiers spécialisés en catastrophes industrielles et les militaires des régiments NRBC, mais pas nous ?

Y a-t-il eu un protocole de protection et de décontamination communiqué par les fabricants et par l’Ecole Nationale de Police à nos collègues ?

Y-a-t-il un ou des produits de décontaminations reconnus comme décontaminant le CS ? Dans ce cas pourquoi après 25 semaines, ni les fabricants ni les organismes de santé publics français (Hôpitaux, SAMU, SMUR, Pompiers, Ministère de la Santé, etc.) n’ont informé les citoyens français de l’existence de ces produits à utiliser en cas de problèmes de santé dus à l’exposition à l’agent CS ? Pourquoi aucun journaliste ni aucun media ne communique ces informations ?

Est-ce que ces protocoles de protection et de décontamination figurent dans nos manuels de formation de la Police, comme c’est le cas dans les manuels d’instruction de l’Armée de Terre tel que le TTA 150 ?

Pourquoi dans ces manuels (tel que TTA 150) voit-on encore des grenades indiquées comme lacrymogènes mais qui sont des armes de guerre interdites comme la grenade CND-CN2D modèle 1959, contenant 2 agents chimiques volontairement associés pour tuer ?

Quelques milliers de soldats français ont eu à utiliser ces munitions CN, CND et CN2D mais ont eu aussi à utiliser d’autres munitions armes spéciales pour « neutraliser », les « Hors-la-loi », « rebelles », « séditieux » mais aussi les « musulmans » selon les documents qui nous sont remis. Les informations contenues dans ces archives sont plus que choquantes.

Nous fait-on utiliser ces munitions à notre insu ou les forces de l’ordre françaises peuvent-elles encore se voir ordonner d’utiliser ces munitions sur des citoyens français ?

Sommes-nous soumis aux règles CGZ (Compagnie de Génie de Zone) et GAS (Groupements Armes Spéciales) déployées secrètement entre 1954 et 1962 en Algérie qui était alors un département français pour « traiter » par les armes chimiques à la demande des unités régulières (interdire, neutraliser, etc.) des sites et personnes hostiles au Pouvoir et ses représentants de l’époque dans des centaines de grottes et abris souterrains, mais aussi lors de très grosses manifestations urbaines (Oran et Alger) pour appuyer les Forces de l’Ordre traditionnelles et les militaires ?

Les multiples informations scientifiques collectées relatives à la dangerosité certaine et prouvée de l’agent CS sous toutes ses formes (aérosol de cristaux de CS dilués dans un solvant lui aussi identifié comme dangereux, grenade à poudre de cristaux secs de CS, munition combinée explosif et poudre de CS, etc.) doivent être communiquées à nos collègues et aux citoyens afin que chacun prenne ses responsabilités et puisse aussi vite que possible procéder aux examens qui s’imposent.

Si l’on ajoute le nombre de nos collègues à celui des citoyens qui ont été exposés à ces gaz dans toute la France depuis novembre 2018, cela représente plus de 200 000 citoyens ce qui peut représenter une véritable catastrophe sanitaire.

Nous demandons que soient clarifiés nos devoirs et nos responsabilités concernant l’usage de ces munitions et nos droits en matière de santé, de soin, de suivi médical régulier, de reconnaissance d’invalidité éventuelle et d’indemnisation.

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Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions (…)
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