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La guerre du gaz entre la Russie et l’Ukraine met en péril la sécurité énergétique de l’Europe.


RIA Novosti, Moscou, 23 décembre 2005.


A en juger par la position intransigeante de Moscou et de Kiev, ils ne s’entendront pas avant la fin de l’année sur les prix du gaz que la Russie fournit à l’Ukraine, pas plus que sur le transit du gaz russe destiné à l’Europe occidentale, écrit l’hebdomadaire Moskovskie novosti. Il faut donc s’attendre à une limitation des livraisons à l’Ukraine et aussi, probablement, à une réaction de Kiev qui limiterait celles transitant par son territoire en direction de l’Europe.

L’interdépendance des deux pays est évidente. L’Ukraine est un important corridor d’exportation de gaz russe. 130 milliards de m3 passent tous les ans par son territoire, soit trois quarts des exportations russes et un tiers environ des importations des pays de l’Union européenne. La situation ne changera pas, même après la mise en service du Gazoduc nord-européen : l’Ukraine n’a pas d’alternative pour livrer du gaz à l’Europe centrale, occidentale et méridionale.

Une limitation du transit russe serait incontestablement un coup porté à l’approvisionnement de l’Europe, mais elle ne manquera pas de ternir gravement la réputation de la Russie. Les hommes politiques européens laissent déjà entendre qu’en cas de problème de fiabilité du transit du gaz russe, les conséquences seront très sérieuses, notamment une révision des contrats à long terme auxquels Gazprom tient tant.

La position de la Russie aux négociations sur le prix du gaz n’est guère constructive. Une hausse de 3,2 fois est trop importante, cela ne se pratique jamais sur un marché normal. Pourtant, au lieu de chercher un compromis, la Russie avance des conditions nouvelles. Même l’URSS, qui n’a cessé de fournir ponctuellement du gaz à l’Occident pendant la période de menace réelle de guerre nucléaire, ne s’est jamais montrée aussi inflexible.

Aux négociations avec l’Ukraine, Gazprom ne fait pas la pluie et le beau temps. On comprend que la "commande politique" a été faite par le Kremlin qui veut se venger de Viktor Iouchtchenko et salir la réputation des autorités ukrainiennes à la veille de l’élection à la Rada suprême (parlement) en mars 2006. Maintenant l’Europe doit s’attendre à une crise énergétique, les Ukrainiens à des coupures de chauffage durant l’hiver et la Russie à une flambée d’états d’esprit antirusses.


 Source : RIA Novosti http://fr.rian.ru


Lire aussi : La hausse du prix du gaz pour l’Ukraine : une mesure exempte de toute pression, RIA Novosti<BR>
http://fr.rian.ru/business/20051219/42564502.html



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Viktor Dedaj

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