La délinquance économique et financière organisée sort indemne du projet de loi gouvernemental
COMMUNIQUÉ D’ATTAC FRANCE
Aujourd’hui 1er octobre, le Sénat examine le projet de loi " portant
adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité ". La
volonté affichée par le gouvernement est de lutter contre la
criminalité organisée. En réalité, ce texte comporte essentiellement
des dispositions d’ordre répressif visant nombre de crimes et de
délits autres que ceux relevant effectivement de la criminalité
organisée.
Par contre, il est silencieux quand il s’agit de lutter
contre la délinquance économique ou financière, délinquance qui se
propage de plus en plus de façon très " organisée ".
Attac dénonce cette accélération d’une justice à deux vitesses, de plus en plus répressive à l’égard de certaines catégories sociales et toujours aussi tolérante et laxiste à l’égard d’une délinquance en col blanc dont les méfaits économiques, sociaux, budgétaires,environnementaux et humains s’étendent à l’ensemble de la planète, en accroissant le nombre de victimes, directes ou indirectes.
Au niveau national, rien n’est fait, bien au contraire, pour mieux circonscrire les risques de corruption, pour lutter contre la fraude fiscale, pour détecter les opérations de blanchiment.
Au niveau européen et international, le gouvernement pourrait mettre en application ses intentions officielles en ratifiant la convention
de Palerme sur la criminalité transnationale organisée, en mettant en application les recommandations de la conférence européenne des parlements contre le blanchiment du 8 février 2002, en impulsant la création d’un parquet européen, en développant une politique européenne et internationale volontariste contre les paradis fiscaux.
Pour briser ce silence, Attac participe à la campagne d’action contre les paradis fiscaux organisée au cours du mois d’octobre. Le 4 octobre, une opération sera menée à Jersey, le 25 octobre à Luxembourg. Andorre et Monaco, autres paradis fiscaux voisins, seront également visés.
Pour Attac, il s’agit de dénoncer les zones de non droit que sont les paradis fiscaux et la passivité, voire la complicité des gouvernements à l’égard de cette fraude massive. Les quelques rodomontades et autres effets de manche devant les caméras des réunions internationales du Président de la République ou du Premier ministre ne peuvent cacher l’absence de mesures politiques concrètes.
Attac, Paris, le 1er octobre 2003.