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L’ « Obomanie » et la gauche critique

« Contre Obama » est le titre de la rubrique d’Alexander Cockburn publiée le 22 octobre par The Nation, l’hebdomadaire le plus important de la gauche américaine (*).

Alexander est un représentant atypique de cette gauche. D’abord il est anglais et pas américain, même s’il n’est pas du tout flegmatique, plutôt même polémiste assez véhément, journaliste « méchant ». Son frère Patrick est un journaliste confirmé. Son père Claude, journaliste lui aussi, avait été dénoncé comme communiste par Georges Orwell (l’auteur de 1984, et de La ferme des animaux). Il ne vit pas dans une grande ville mais dans un conté perdu en Californie du Nord. Alexander a écrit avec Susanna Hecht un beau livre sur l’Amazonie ( The fate of the Forest : developers, destroyers and defenders of the Amazon, Verso 1989). Avec Jeffrey St Clair il est le producteur de Counterpunch, la plus radicale newsletter politique des Etats-Unis (ces jours ci justement Counterpunch a lancé une souscription pour pouvoir survivre : ça vous rappelle quelque chose ?) (Allusion aux multiples campagnes, dont une actuelle, du journal il manifesto, NdT).

Dans sa rubrique, Cockburn se moque de l’ « Obomania » : quiconque veut critiquer Obama doit aller le faire dans les parcs en murmurant sinon il se fait maltraiter dans sa propre famille. De plus, Cockburn ne trouve aucune raison positive de voter pour Obama, mais seulement des raisons de voter contre McCain-Palin. Alors, lui ai-je demandé, que peut-on espérer ?

« D’après ce qu’on a vu jusqu’à présent, pas grand-chose. Ses positions pendant les quatre années au Sénat ont toutes été de centre droit, et plutôt opportunistes. Son instinct fondamental est le modérantisme, le bipartisanisme, le centrisme. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était en 2006 quand il est allé dans le Connecticut pour soutenir aux primaires démocrates ce sale type qu’est Joe Liebermann (l’ex-candidat démocrate à la vice-présidence avec Al Gore en 2000, passé maintenant au soutien de McCain, et représentant de pointe du lobby juif) contre le candidat pacifiste.

Toutes les positions progressistes qu’il avait prises aux primaires pour conquérir la base de gauche, il les a ensuite reniées. Pour limiter la corruption électorale, il s’était engagé à limiter ses dépenses au financement public. McCain a tenu sa promesse, mais Obama dès qu’il a vu qu’il était en train de recueillir le triple des fonds de McCain a dit qu’il n’allait pas utiliser le financement public pour pouvoir avoir les mains libres. En février, il s’était déclaré contre les interceptions non autorisées par un juge et ensuite, en juin, il a voté pour, en soutenant que « la capacité de surveiller et pister des gens qui veulent attaquer les Etats-Unis est un outil vital de l’anti-terrorisme ». Il s’était légèrement rapproché des palestiniens, mais en juin dernier il a couru discuter avec le lobby juif pour déclarer son soutien sans faille à toute politique israélienne. Il avait promis un retour immédiat d’Irak, maintenant il se dit prêt à un retrait responsable, c’est-à -dire dilué dons le temps et partiel. Surtout, il s’est engagé à augmenter de 90.000 unités les forces armées et à augmenter encore plus le budget de la défense. Tiens compte du fait que, avec 635 milliards de dollars, le budget de l’an dernier a été en termes réels le plus haut de toute l’histoire américaine et que les Etats-Unis dépensent déjà maintenant pour le Pentagone plus d’argent que tout le reste du monde n’en dépense en budget militaire. Et Obama promet de bombarder une nation souveraine comme le Pakistan, et son vice-président Biden a déjà dit que les relations avec la Russie seront le premier test important de la nouvelle administration ».

Mais il faudra bien faire quelque réforme, étant donnée la crise économique.

« S’il continue comme maintenant, il fera quelques réformettes. Et surtout, il va engloutir en dépenses militaires les sous qu’il devrait consacrer aux réformes. S’il continue comme ça, il finira comme la Grande Société et la Guerre à la Pauvreté de Lyndon Johnson, qui furent englouties et passées à la moulinette par la guerre au Vietnam. Il sera pris en tenailles entre les réformes et, au contraire, renforcer l’empire. Et puis cette folie de la guerre en Afghanistan ! S’il ne prend pas des positons radicales, il est fini, et en deux ans il perd les élections de mi-parcours. Mais ses principaux conseillers sont de l’école monétariste, ce sont des Chicago boys. Et son ministre du Trésor viendra certainement d’un géant de Wall Street, si ce n’est pas Robert Rubin (ex-ministre du Trésor de Clinton), ce sera un autre de Goldman Sachs (dont le surnom est Government Sachs, vue la quantité de ministres qui viennent de la banque).

Wall Street a donné un paquet de sous à Obama qui en a ramassé un chiffre record. Si ça avait été les républicains qui aient recueilli cette même somme, tous les liberals (progressistes, NdT) d’Amérique (Etats-Unis, NdT) seraient maintenant là à couiner sur le grand capital qui veut faire élire son comité d’affaires. S’il est soutenu même par quelqu’un de droite comme Colin Powell et par la voix du capital mondial, c’est-à -dire le Financial Times, ça veut bien dire quelque chose ».

Mais les réformes ne sont pas venues de haut, le New Deal ça n’est pas Franklin Roosevelt qui est allé l’inventer, mais un très puissant mouvement social, une vague de grèves jamais vue. Même Johnson a lancé la « guerre contre la pauvreté », poussé par les révoltes noires et par les mouvements pour les droits civiques. A présent on ne voit rien de tel à l’horizon.

« Potentiellement il y a un très puissant mouvement populiste, même si pour le moment il est informel. Les gens sont dans une rogne noire avec le sauvetage des banques. Ils veulent voir les blancs de Wall Street pendus aux ponts. J’aime bien le sénateur du Montana, John Tester, quand il dit que les gens « veulent voir les blancs qui ont planté Wall Street ramasser les canettes vides le long des autoroutes, en tenue de prisonniers » (aux Usa, la manutention routière est faite par des détenus). Si Palin était moins conne, elle aurait le potentiel pour organiser ce mouvement et le pousser dans une voie poujadiste. Mais ça pourrait être un mouvement de gauche, si quelqu’un savait l’organiser, quelque chose pourrait arriver. Si Obama a la majorité parlementaire qu’il lui faut pour gouverner, la première chose qu’il devrait faire c’est une commission d’enquête pour incriminer les banquiers de Wall Street. Mais le fait est qu’Obama a fait comme si la gauche lui était acquise et s’est de plus en plus déplacé vers la droite. Et la gauche n’a rien fait pour lui mettre la pression. Elle n’a même pas essayé. Regarde quelqu’un comme Michael Moore qui avait soutenu Nader en 2000 : maintenant il n’a pas exprimé la moindre critique sur Obama. Même parmi nos lecteurs qui en 2000 étaient pour Nader : il y en a très peu maintenant qui vont voter pour la candidate verte Cynthia McKinney ou pour Nader. Le fait est que les jeunes d’aujourd’hui sont analphabètes politiquement. Les enfants de mon co-directeur Jeffrey St Clair sont fous d’Obama, mais aucun d’eux ne s’est inscrit sur les listes électorales. Ils devraient apprendre l’abc du conflit, peut-être relire un peu de Capital de Marx ».

L’Europe aussi charge Obama d’une immense expectative.

« Il y a une terrible inflation des expectatives et une attente exagérée pour ce qu’un président peut faire. En économie le président ne peut pas grand chose sans le Congrès. Ca me fout en l’air ces gens qui disent qu’Obama va restaurer l’autorité américaine, le bon nom de l’Amérique. On est tous content parce qu’Obama va restaurer l’empire américain ! Parce qu’il va être un empereur bon, un Titus Flavius. Mais on est devenu fou ? Personne ne sait plus ce qu’est l’internationalisme. Si tu vivais au 4ème siècle, qu’est-ce que tu voudrais ? Un empereur bon ou bien que les barbares se déversent sur l’empire pour le faire disparaître ? La gauche ne sait plus où est passé l’anti-impérialisme. S’il n’est pas con, Obama fermera Guantanamo et mettra les tortures hors la loi, mais rien que les tortures les plus extrêmes, pas toutes. Et comme ça il sera un bon empereur et il renforcera l’empire et il pourra bombarder l’Afghanistan, étrangler de faim les Palestiniens, renverser Chavez, reprendre le contrôle de l’Amérique latine. De ce point de vue, Bush a été un excellent président, il a plus fait, lui, pour miner l’empire que n’importe quel anti-impérialiste au monde. Nous ne devons pas nous souhaiter des Titus Flavius (1), mais des Néron. Vive Domitien ! (2) »

MARCO D’ERAMO
Envoyé spécial aux Etats-Unis

Edition de dimanche 2 novembre de il manifesto
http://abbonati.ilmanifesto.it/Quot...

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

(1) Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_...

(2) Voir http://www.universalis.fr/encyclope...

(*) je laisse le terme "américaine" mais corrige, une fois pour toutes dans le reste de l’article : étasunienne, NdT.

COMMENTAIRES  

05/11/2008 10:12 par emcee

Excellente analyse.
Comme on voudrait en voir plus souvent, hélas !

Tout cet engouement pour un pur produit marketing formaté par Wall Street et al pour détourner la colère du "petit peuple" me sidère.
Le pire, c’est qu’une grande partie de la gauche(française, en particulier) achète le produit les yeux fermés sous prétexte qu’il est noir. Et que, soi-disant, ce serait une avancée dans une "Amérique raciste".

Le racisme aux Etats-Unis ne se développe, comme en France, que parce que les dirigeants veulent bien le développer pour servir leurs noirs desseins d’hégémonie et pour faire taire toute révolte contre les véritables responsables de leur condition.
Et, on le voit bien, c’est une recette qui marche à tous les coups..

L’impérialisme était au bord du gouffre, il vient de faire deux pas en arrière.
Le pire, c’est que ceux qui nous taxaient d"antiaméricanisme" pour nous faire taire vont maintenant pouvoir aussi nous traiter de racistes.

Elle n’est pas belle, la vie dans les hautes sphères ? La ploutocratie sauvée in extremis, une fois de plus, par les "idiots utiles".

05/11/2008 16:30 par Anonyme

Si j’avais vécu au IVème siècle, j’aurais préféré un bon empereur qu’un flot de barbares, c’est évident. C’est l’une des raisons pour lesquelles Lénine appelait les marxistes à ne pas nier la question nationale. Et puis, qu’on apporté les Barbares ? La démocratie ? Ce genre de propos n’a pas de sens.

09/11/2008 12:13 par spartacus

je vous rappelle a tous qu’il y a des dictateurs sanglants en afrique.le fait d’étre noir ne donne pas à l’homme, des vertus,ou des pervertions que les blancs n’ont pas .

05/11/2008 13:38 par vladimir

Un vote de classe et civique qui depasse la candidature du President elu :

pour la premiere fois depuis 1992, les chomeurs, travailleurs pauvres des minorités se sont exprimés en masse,car ils ont compris que leurs voix pour une fois seraient veritablement comptées.

Malgé toute la suspicion sur les machines a voter, les nettoyages des listes electorales, L’Establishment par la decision de la Cour
Supreme a du leur conceder ce droit, avant juste formel,sous peine de guerre civile .. :

....C’est là que les démocrates ont fait un effort particulier pour faire s’inscrire de nouveaux électeurs et les républicains pour contester ces inscriptions.

Or, le 18 octobre, et dans un vote unanime, la Cour Suprême a rejeté une demande républicaine de rendre plus pointilleuse la confirmation du statut d’électeur en Ohio. Comme on s’en souvient, c’est le poids de la Cour Suprême dans la balance qui avait fait élire Bush en 2000.

Il se pourrait bien que l’histoire se soit répétée et qu’Obama ait été élu par la Cour Suprême, dès le 18 octobre.....

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2315

Le Missouri, a également connu une affluence inédite, et l’Ohio était bien parti pour une participation record de 80%,

C’est bien pour l’instant leur seule victoire,mais c’est deja un pas de geant vers l’auto organisation de masse et de classe que la crise ne va pas manquer de susciter...

05/11/2008 14:27 par Croco

« Son père Claude, journaliste lui aussi, avait été dénoncé comme communiste par Georges Orwell (l’auteur de 1984, et de La ferme des animaux). »

La formulation suggère que Orwell a dénoncé Claud dans un contexte de chasse aux sorcières. Or d’après la Wikipedia :

« Cockburn was attacked by George Orwell in his book Homage to Catalonia (1938). Orwell accused Cockburn of being under the control of the Communist Party and was particularly critical of the way Cockburn reported the Barcelona May Days. »

Sans connaitre les écrits de Orwell, je vois une contradiction entre les 2 formulations, sans savoir laquelle est la plus appropriée. Pour comprendre la "dénonciation" d’Orwell, il faut à mon avis, plus d’information que ses deux livres les plus connus. Il faut savoir qu’Orwell a été proche de l’anarchisme, notamment du fait d’avoir constaté que les communauté anarcho-syndicalistes avaient fonctionné en Catalogne (Catalogne). Il est devenu un anti-stalinien convaincu après la répression de ces communautés par les communistes ( ?). Enfin il reproche à Claud Cockburn d’être à la solde du parti communiste dans sa couverture des faits en Espagne. Ce qui n’est pas exactement la même chose que de le "dénoncer comme communiste". Je manque un peu de sources et de connaissances pour étayer cette thèse, cependant votre formulation manque de clareté et donne le beau rôle à Claud Cockburn, ce qui n’est pas si évident pour cette affaire.

05/11/2008 18:34 par Firmin

Exact, il faut lire "Hommage à la Catalogne" pour savoir de quoi il retourne.
Rapidement : Orwell a reproché à la presse "communiste" de suivre l’opinion officielle du PC et des dirigeants communistes espagnols selon laquelle sa milice (le P.O.U.M.) et la CNT étaient à la solde des franquistes, ce qui justifiait leur évincement et la répression à leur encontre.
Il souligne que l’URSS, qui fournissait l’essentiel des armes dont disposaient les républicains, était opposée à une révolution en Espagne, l’objectif étant de vaincre Franco en rétablissant la démocratie bourgeoise.
Je vous recommande de vous référer au (très bon) livre en question puisque dans les appendices il revient longuement sur cet épisode afin de prouver ses dires, et de démonter les accusations de la presse.

Bref, il serait bon de revoir un peu cette traduction qui fait limite passer Orwell pour une sorte de McCartiste avant l’heure, ce qui est ridicule quand on connaît un peu son opinion sur des sujets tels que le droit de propriété...

05/11/2008 15:45 par Anonyme

Une simple lecture de Wikipedia aurait pu vous éviter d’écrire une énormité sur Orwell. Je me permets de compléter votre culture G par la lecture d’un petit ouvrage George Orwell devant ses calomniateurs : quelques observations, Paris, Ivrea/Ed. de l’Encyclopédie des nuisances, 1997. ISBN : 2-85184-260-9

05/11/2008 17:05 par Zlotzky

Cette dénonciation salutaire de l’"Obamania" a été gâchée d’entrée de jeu (et je rejoins le malaise de Croco) par cette douteuse assertion à propos d’une prétendue dénonciation d’Orwell reprise ci et là par de trop heureux détracteurs de l’écrivain. Devrais-je par là -même soupçonner Cockburn d’être un nostalgique de Staline ? Probablement pas. Il n’empêche que je trouve paticulièrement gênant qu’un site comme Le Grand Soir reprenne sans le moindre recul cette rumeur orchestrée qui revient épisodiquement et qui a fort heureusement été rectifiée dans l’ouvrage "Georg Orwell devant ses calomniateurs".
Voir aussi ce commentaire :
http://www.zazieweb.fr/site/fichelivre.php?num=765
Et n’oublions pas qu’Orwell, militant du POUM pendant la guerre d’Espagne, a fait l’amère expérience des pratiques staliniennes in situ.

05/11/2008 19:42 par Nobo
06/11/2008 09:54 par CROSSCHANNEL

Cet article est souillé par l’emploi de l’expression "lobby juif", car si des lobbies prosionistes et proisraeliens existent, assimiler tous les juifs à cela, c’est de l’antisemitisme nauséabonde aux relents de propagande nazi, tant ces mots sont connotés.

Je suis inquète de voir ressurgir cela, dans un journal de gauche ce qui plus est.

Je suis juive, laïque, antisioniste, propalestinien, et ces mots me blessent et m’offensent.

06/11/2008 12:51 par legrandsoir

Cet article est une traduction et le terme "lobby juif" est celui employé par l’auteur (pratique courante aux Etats-Unis).

07/11/2008 14:07 par crosschannel

Je ne puis me contenter de cette affirmation : l’expression "Lobby Juif" est courant aux Etats Unis, en guise d’explication.
S’agissant d’Alexander Cockburn, je ne connaissais pas ce journaliste, mais j’ai été voir sur Wikipedia , et il semble qu’il ne soit pas très clair dans le domaine de l’antisemitisme.
De toute façon, on ne peut se défausser en pubiant n’importe quoi et en imputer la responsabilité au fait qu’il s’agit d’une traduction.
Nous ne sommes par aux Etats Unis, en Europe ces mots sont connotés et infames.
Je proteste energiquement.

08/11/2008 16:52 par lila

Alexander Cockburn antisémite ? c’est du délire !!!

Malheureusement cette accusation d’antisémitisme ne fait plus peur tellement elle a été abusivement utilisée pour faire taire toute voix discordante, ça ne marche plus !!!

Et si moi je vous dis que j’ai lu sur internet plusieurs personnes affirmer que wikipedia est sous contrôle sioniste, que me répondez-vous ?

08/11/2008 23:41 par emcee

Exact, "lobby juif" est un terme employé aux USA de façon courante. Il existe toutes sortes de lobbys (http://fr.wikipedia.org/wiki/Lobby) aux États-unis (lobby des armes, des cigarettiers, de communautés spécifiques, de travailleurs, d’entreprises, etc.) et ils sont institutionnalisés.
Certains lobbies, extrêmement riches, participent, entre autres, au financement des campagnes électorales.
Et si on doit s’offusquer, c’est plutôt de ce système particulièrement inégalitaire, où ce sont les lobbys les plus puissants qui ont le plus de pouvoir sur la politique menée par le pays.

Et puisque vous aimez savoir de qui on parle, je suppose que vous vous êtes renseignée également sur qui était ce Lieberman.

Exact aussi, qu’en France, ce terme est employé de façon péjorative.
Mais, il faut savoir faire la part des choses : dans un document qui parle des US (et de son système politique), il n’y a aucune raison de ne pas employer le terme adéquat (et compréhensible) pour désigner ce dont on parle. Cela permet de gagner en clarté pour celui qui lit.

Alors, à moins que vous, vous n’ayez une traduction appropriée à cette expression, je ne vois pas ce que la traductrice aurait pu dire à la place pour ne froisser aucune susceptibilité.

Quant à supposer que Cockburn emploie ce terme de façon péjorative, sous prétexte que Wikipedia dit qu’il est accusé d’antisémitisme, c’est prendre au pied de la lettre des affirmations aléatoires (et par les temps qui courent, on sait combien on est vite taxé d’antisémitisme). Et, donc lui faire, me semble-t-il, un procès d’intention qu’il n’y a pas lieu de faire dans le cadre de cet article.

Ensuite, avec ce système de lobbying aux États-unis, il se trouve qu’il y a un lobby pro israélien très puissant et que désapprouverait sans aucun doute quelqu’un d’athée et d’antisioniste. http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=999&lg=fr.

Enfin, il s’agit tout de même de ne pas toujours accuser les autres d’antisémitisme, de nazisme, etc., chaque fois que le mot "juif" est prononcé. A force, c’est vous qui rendrez ce terme honteux.
Nous n’y pouvons rien si ce terme recouvre, selon le cas, les notions très différentes de confession, communauté, État d’Israël ou autres. La confusion est indépendante de notre volonté (et de celle de très nombreux Juifs, qui aimeraient bien qu’on ne se serve pas d’eux à des fins politiciennes et stratégiques).
Mais elle est peut-être entretenue savamment pour servir des intérêts peu louables.

Dernier point, les militants juifs d’organisations pour la paix au MO et qui dénoncent la politique d’Israël me semblent, en général, capables de faire la part des choses et ne se reconnaissent pas dans le terme de "lobby juif", qui semble pourtant tant vous scandaliser.

05/11/2008 20:47 par lila

Une autre victoire des ploutocrates et de l’oligarchie. Un coup de maître des fourbes et des comploteurs. Tous ces gens trompés et dupés par les crapules bourgeoises et leurs médias collaborateurs.

C’est un jour de grande tristesse pour moi. Cette victoire a détruit l’espoir d’une union de tous les progressistes du monde. Avec la crise financière nous étions si prêts du but et tous les peuples de la terre auraient pu s’unir pour donner le coup fatal qui mettra KO l’empire et ses collaborateurs.

Beaucoup de tristesse de voir tous ces pauvres comme des noyés s’accrochant à Obama, la fausse bouée de sauvetage.

Sur Al Jazeera, Azmi Bichara et d’autres intellectuels américains arabes ont tenté de mettre en garde les journalistes et les peuples arabes contre la dernière supercherie de la ploutocratie mais les gens usés ne veulaient pas voir cette réalité amère.

« Obama n’est pas le messie ni Tariq Ibn Ziyad » criait Azmi Bichara au journaliste qui lui coupa la parole, « Azmi, Obama est notre dernier espoir, ne le tuez pas, svp Azmi ne tuez pas ce dernier espoir » répondit presque en larmes le journaliste.

05/11/2008 22:18 par vivretpensercommedesporcs

A mon avis c’est encore un énième avatar de la pseudo "liste noire" : les calomniateurs d’Orwell s’attachent périodiquement à lui imputer une "dénonciation" de communistes au motif qu’il avait averti une amie voulant lancer un journal anti-stalinien de surtout pas contacter ceux qui l’étaient (staliniens) !
Ce Marco d’ERAMO doit faire partie de la bande...

Sinon merci pour votre commentaire. Il rétablit utilement et fort à propos l’indispensable vérité historique et surtout son contexte quand l’auteur de l’article, en bon petit soldat de la journaille, se borne à propager n’importe quelle rumeur dont il a entendu causer dans ses dîners en ville (en ce qui me concerne j’ai pas lu l’article, m’arrêtant dés l’allusion à l’insanité).
Les communistes, à l’époque, cherchaient à discréditer le POUM. Et discréditer, le mot est faible... En fait ils allaient partout répétant que le POUM était allié aux fascistes, les journaux anglais reprenant en choeur...

Voici, par exemple, un extrait de ce que disait (9 mai) un certain José Diaz :"Nos ennemis principaux sont les fascistes. Mais il n’y a pas que les fascistes il y a aussi les agents qui travaillent pour eux... Certains se disent trotskistes... Puisque tout le monde sait cela, puisque le gouvernement sait cela, pourquoi ne les traite-t-il pas en fascistes et ne les extermine-t-il pas sans pitié ?"

Ce José Diaz était le secrétaire du parti communiste espagnol...

06/11/2008 10:09 par lila

Mercredi Rahm Emanuel, un des stratèges du Parti démocrate, a été choisi par le président-élu Barack Obama pour occuper le poste de secrétaire général de la Maison Blanche dans sa future administration.


Qui est Emmanuel Rahm :

Rahm Emanuel. A 47 ans, ce jeune homme est membre du Congrès, élu de Chicago, donc de l’Etat de l’Illinois dont Obama est le sénateur. C’est aussi un démocrate centriste qui, contrairement à celui qui a toutes les chances de devenir président, a activement soutenu la guerre en Irak.

Son style et ses prises de positions guerrières en politique ont valu à Emmanuel le sobriquet de « Rahm-bo ». Décrit par le quotidien Chicago Sun Times comme « mordant, impitoyable, froid, arrogant et manipulateur », Rahm Emmanuel est le fils d’un immigré israélien. Son père était un vétéran de l’Irgoun, la milice extrémiste israélienne du fascisant Vladimir Jabotinsky avant l’Indépendance de l’Etat hébreu. A son tour, « Rahm-bo » a toujours été un féroce supporter d’Israël et ne porte guère les Palestiniens dans son coeur. Lors de la première guerre avec l’Irak, en 1991, il est même retourné en Israël pour servir comme volontaire civil au sein de Tsahal.

Chef des campagnes démocrates pour la Chambre de représentants depuis 2005, « Rahm-bo » s’est spécialisé dans le recrutement de candidats millionnaires centristes, écartant de manière musclée les candidats qu’il considère « trop à gauche ».

Lire l’article sur bakchich :

http://www.bakchich.info/article5672.html

06/11/2008 16:49 par Didier Kala

Problème de traduction entre l’anglais, l’italien et le français, peut-être, quand on fait dire à Cockburn « La première fois que j’en ai entendu parler, c’était en 2006 » ? Mentionne-t-il Obama ou bien son attitude opportuniste ?

S’il s’agit d’Obama, ça limite quand même pas mal la portée de l’interview, ainsi que la compétence en politique intérieure américaine du type interrogé. Ou alors il n’a pas suivi la campagne de 2004. Ce qui revient au même.

06/11/2008 19:12 par legrandsoir

probablement un probleme de retranscription, car on trouve des articles de Cockburn sur Obama dès 2005 (et peut-être avant ?).

07/11/2008 08:14 par Anonyme

je confirme l’exactitude des termes traduits de la version de Marco D’Eramo (à qui j’ai aussi envoyé cette traduction)telle qu’elle a été publiée par il manifesto.

m-a patrizio

16/11/2008 02:13 par Anonyme

Obama fait partie du projet de relifting de l’empire ne changeant pas réellement son comportement mais son image. Il reprend la propagande de la guerre contre le terrorisme parlant d’envoyer des renforts en Afghanistan. Son conseiller en politique étrangère n’est autre que Zbignew Brzezinski qui arma les mujahidins afghans et qui est lié à la famille Rockefeller. Dois-je rappeler le discours d’Obama à l’AIPAC, où il s’est dit ami d’Israël et s’est dit prêt à tout pour empêcher l’Iran d’avoir la bombe atomique ? Quant à Orwell il est impliqué dans le Nouvel Ordre mondial lui qui a défendu avec sa femme l’eugénisme aux Etats-Unis voir "Endgame" d’Alex Jones.

16/11/2008 02:26 par levraiobama

Sont marrants les gauchistes parlent comme si c’étaient des gens ne comprenant que le système a besoin d’eux comme idiots utiles. Après tout les trotskystes ont bien été manipulés par la CIA pour vider les voix du Parti communiste durant la Guerre froide. Dire que se pencher que sur les injustices économiques et sociales aurait été plus efficace. Précision sur Rahm Emmanuel : son père travaillerait pour le Mossad ; le FBI a un long dossier sur lui. Le fils quant il dirigeait la commission aurait tuyauté Michael Moore sur l’Arabie saoudite dans Farenheit 9/11. Il pourrait être membre de l’Aman, les services de renseignement militaies israéliens. L’on trouve comme conseillers d’Obama d’anciens de l’administration Clinton comme Dennis Ross partisan de la partition de l’Irak qui a soutenu le bombardement de la Yougoslavie.

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