L’individu néolibéral est le fainéant de la citoyenneté.
La RATAC - entendez : réduction annuelle du temps d’activité citoyenne (appellation non protégée) - se mesure pour quelques individus en quelques heures dans l’année. L’individu lui même n’est pas en cause. Encore que...
Travail, Distraction, Surconsommation
L’individu néolibéral est conçu comme travailleur et consommateur mais surtout pas comme citoyen. Il doit travailler en soumission complète à la stratégie de l’entreprise qui n’a rien de démocratique. Lorsqu’il en sort - tard - il doit passer son temps restant à regarder la publicité (pour se reposer) et consommer (pour se distraire). C’est pour cela que les magasins sont ouverts à l’heure de midi et le dimanche de plus en plus ! Il n’est évidement pas question de s’instruire de façon critique sur le fonctionnement de la société sous quelque forme que ce soit. La seule formation permise est pragmatique et directement en prise avec le projet de l’entreprise. En second lieu elle bénéficie matériellement au producteur de valeur d’échange. Sous le néolibéralisme, il n’est pas question avec la formation d’accumuler des connaissances utiles à une activité citoyenne. L’individu néolibéral n’est pas citoyen mais consommateur.
Comment en est-on arrivé là ?
Les néolibéraux ne connaissent pas la société ni le peuple mais uniquement l’individu. Plus radical Hayek ne parle même jamais de la vie des hommes mais uniquement de procédures (1). Cet individu néolibéral est donc plus rapporté au marché qu’à la démocratie. Il est plus consommateur que citoyen. Or le citoyen existe, de temps en temps ! Face au mouvement démocratique, dont les conquêtes furent le fait du mouvement socialiste (2) les libéraux durent poser comme sujet démocratique d’autres individus que le seul propriétaire blanc masculin. Mais avec le néolibéralisme un retour en arrière est à l’oeuvre. La démocratie libérale borne la périodicité et les champs d’intervention citoyenne. Et quand des citoyens votent mal, ils doivent recommencer !
AMK
1) Jacques MICHEL in Le néolibéralisme de Hayek : une représentation procèdurale des rapports sociaux
2) André TOSEL in L’impensable du libéralisme. Ces deux contributions figurent dans Libéralisme et Etat de droit. Ed Meridiens Klincksieck