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L’heure approche de la contre-offensive populaire

Face à Macron-MEDEF, à la droite fascisante, aux diktats de l’UE et à l’OTAN belliciste, l’heure approche de la contre-offensive populaire Déclaration de Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF – 10 novembre 2018

A l’échelle internationale, il est impossible aux médias de taire le côté proprement infect (raciste, homophobe, machiste, fanatique des armes, etc.) du président étasunien. Mais les soi-disant censeurs bourgeois et petit-bourgeois de Trump occultent l’aspect le plus monstrueux de sa politique réactionnaire : disposant de facto du soutien des « Démocrates », du complexe militaro-industriel et du pays profond, l’impérialisme yanquee nous mène tout droit à un conflit potentiellement mondial et exterminateur en ciblant, séparément ou en même temps selon les moments, la Russie, la Chine, l’Iran ou, par l’entremise du nouveau président brésilien fasciste, la République bolivienne du Venezuela. C’est pourquoi le PRCF appelle tous les humains épris de paix à activer la campagne contre la marche à la guerre mondiale :

 à bas l’OTAN (« partenaire stratégique de l’UE » aux termes des traités), dont l’objet est de mondialiser et d’ « européaniser » les guerres impérialistes étasuniennes ;

 Pas un sou pour l’ « armée européenne » arrimée à l’OTAN, destinée à recycler l’impérialisme allemand, à mettre fin à toute idée de défense nationale et, si besoin était, à réprimer les peuples (dont le nôtre) insurgés contre la dictature euro-atlantique « en marche ».

 Plus un sou pour les monopoles capitalistes de l’armement ; l’argent public pour la protection sociale, les services publics et à la reconstitution du « produire en France » sous l’égide d’un puissant secteur public démocratiquement géré.

 Pour une vraie défense nationale, le peuple français, le monde du travail et la jeunesse de France doivent être mis en situation de jouer le rôle, si nécessaire, de citoyens-soldats qui rendirent invincible la Révolution française.

 impossible de se dire insoumis à l’OTAN et d’appeler à quitter cette machine de mort tout en prétendant « infléchir du dedans » l’UE, qui lui est stratégiquement associée ; la cohérence la plus élémentaire oblige à militer pour sortir de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie et de l’UE-OTAN dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme-impérialisme, devenu partout synonyme de fascisation politique, de dictature patronale, de marche à la guerre impérialiste, de saccage de l’environnement au nom de la course au profit maximal.

Aux échelles mondiale, européenne et française, il faut briser l’étau politico-idéologique dans lequel les forces capitalistes veulent broyer les peuples, y compris le nôtre. Profitant de l’éclipse exagérément prolongée du Mouvement communiste international (dont les dérives révisionnistes, antisoviétiques, eurocommunistes, puis la honteuse capitulation gorbatchévienne ont brouillé les nécessaires repères marxistes-léninistes), du rôle délétère du Parti de la Gauche Européenne, et, concernant la France, de l’engagement euro-constructif suicidaire du PCF-PGE, la réaction et son formidable appareil d’abrutissement médiatique voudraient forcer les travailleurs à « choisir » entre... deux genres de mort :

 soit la mort par strangulation néolibérale avec les partisans du libre-échange mondial (CETA, TAFTA...) emmenés par le camp Clinton-Merkel-Macron dont la politique, dévastatrice à la fois pour les pays du Sud et pour les travailleurs du « nord », nourrit en permanence les haines, les ressentiments « communautaires », les dérives fanatiques et la fascisation,

 soit la mort par abandon aux forces nationalistes, racistes, homophobes et machistes des Trump, Orban, Kaczynski, Salvini, Le Pen... Des forces qui, en Europe, sans rien faire pour sortir du broyeur euro-atlantique (les Le Pen se prononcent désormais clairement contre le Frexit...), sont une menace mortelle pour le mouvement ouvrier et les libertés démocratiques.

Tout en refusant catégoriquement les diktats budgétaires européens à l’encontre des peuples, y compris à l’encontre du peuple italien aujourd’hui et du peuple français demain, le PRCF n’accorde et n’accordera aucun soutien politique à ces gouvernements fascisants et faussement « euro-critiques ». Le PRCF met solennellement en garde les progressistes qui seraient tentés de les soutenir en se mentant sur le caractère ultra-droitier et fascisant des Schultz, Salvini et Cie. Citoyens qui glosez sur la « mort de la gauche », confondue avec la social-démocratie, ou qui niez l’évidente fascisation galopante du continent (interdiction des PC à l’est, néonazis paradant partout), reprenez-vous pendant qu’il est temps ! Aidez-nous à construire une alternative franchement insoumise à l’UE et à ses sous-produits carrément nostalgiques de Hitler (gouvernements ukrainien, baltes, autrichien, députés allemands de l’AFD...), de Horthy (Hongrie) ou de Mussolini ! Refusez d’aider les nouveaux fascistes à se « décomplexer » et à se banaliser ! Ensemble, brisons la tentation néo-doriotiste d’une fraction du mouvement populaire à la dérive (cf certains renégats du communisme qui sont devenus députés d’extrême droite dans le bassin minier de Lens) !

Symétriquement, nous appelons les vrais progressistes à retirer toute forme de soutien à Macron et Cie. Non Macron n’est pas « légitime » pour araser les acquis du CNR, démolir la laïcité à la française, détricoter la République indivisible au nom du « pacte girondin », sacrifier la langue française au tout-anglais « transatlantique », préparer la guerre contre le peuple russe qui a tant fait pour vaincre Hitler, dissoudre la souveraineté, la diplomatie et l’armée françaises dans la « souveraineté européenne » et dans l’armée euro-atlantique. Non Macron, qui a tenté d’honorer la mémoire du Kollabo Pétain, dont la police a brutalement saisi tous les fichiers de la France Insoumise, n’a jamais été un rempart au lepénisme dont il nourrit les thématiques et qu’il entretient en permanence en désespérant toute une partie du peuple, n’est pas « légitime » ! En effet, « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » ! (première Constitution républicaine de la France, inspirée par Robespierre).

En France, les conditions d’une crise de régime mûrissent rapidement. Non seulement Macron n’a pas mis un an pour afficher sa nature de classe arrogamment oligarchique, non seulement les crises gouvernementales à répétition ont révélé l’extrême étroitesse de sa base sociale (dont le noyau dur est constitué des « bobos » friqués et américanisés des « métropoles »), mais il n’est désormais plus possible à Macron d’ouvrir la bouche sans « déraper »... ni se faire tancer durement par des citoyens en colère. Sans la honteuse politique de collaboration des classes que pratiquent les confédérations syndicales inféodées à l’UE, d’immenses mouvements sociaux orientés vers le progrès social auraient déjà pu surgir des grandes luttes contre la Loi Travail II ou pour la défense de la SNCF, d’EDF, du bac national, de l’Université et de la Poste : mais, sourde à ses bases syndicales combatives, incapable de se démarquer franchement de la Confédération Syndicale Européenne et de la CFDT, la direction confédérale de la CGT cautionne le « dialogue social » bidon mis en scène par Macron avec la complicité de Laurent Berger. Faut-il s’étonner dès lors si la contestation dure du pouvoir se cherche d’autres canaux que la lutte syndicale au risque d’être ici ou là récupérée par l’ultra-droite ? Les responsables de cet état de fait ne sont pas les travailleurs légitimement en colère qui bloqueront une multitude de zones commerciales le 17 novembre, mais les directions euro-réformistes qui ne leur laissent le choix qu’entre ce mode d’action ou de rituels défilés d’apparat sans vraie visée combative, sans plan d’action national, sans plateforme revendicative claire et unificatrice.

Sur le plan proprement politique, il est triste d’observer par ailleurs que la direction de la FI, qui a porté un espoir de rupture progressiste en 2017, s’enlise dans une politique illisible de rapprochement avec certains segments euro-soumis du PS (Hamon, Maurel...), qu’elle a cautionné l’épisode macroniste du Port de Marseille (alors que Macron, lui, fait la guerre à la FI !) et que, pour se couler dans le moule délétère des élections européennes, elle met la pédale douce sur l’idée d’une sortie par la gauche de l’UE (dite « plan B »). Il est clair qu’une telle politique ne sera pas suffisante pour rabattre vers la France Insoumise les couches moyennes supérieures europhiles personnifiées par Clémentine Autain, mais qu’elle éloignera à coup sûr de la FI les couches populaires qui firent le triomphe du Non au référendum de 2005.

Il est triste également que, tout à la préparation introspective du prétendu « congrès extraordinaire » prochain, des camarades qui, récemment encore, agissaient avec le PRCF pour les quatre sorties (euro, UE, OTAN, capitalisme), dédaignent la proposition faite par notre organisation de privilégier l’adresse unitaire franchement communiste et 100% anti-UE en direction de la classe ouvrière. Les rivalités internes du PCF n’ont aucune chance d’apporter une alternative qui soit autre chose qu’une alternance entre courants mutants : surtout si prioritairement, l’adresse communiste unie aux travailleurs en lutte n’est pas mise en chantier sur des bases marxistes-léninistes et clairement antifascistes, anti-impérialistes et anti-UE, sans reléguer au second plan l’idée de nationalisations-socialisations et de la révolution socialiste (hors desquelles la « visée communiste » n’est qu’un moyen de dorer la pilule euro-mutante). Dans ces conditions, le PRCF...

 appelle à participer à toutes les luttes en cours ; aux manifestations anti-impérialistes du 11 novembre, en se regroupant le matin devant la stèle de Guy Môquet à Paris et en manifestant l’après-midi avec le collectif « Trump go home ! ». A celles des enseignants le 12 novembre, pour sauver l’enseignement public en danger. A celles du 17 novembre, en participant aux blocages pour exiger l’augmentation générale du pouvoir d’achat des couches populaires et moyennes, dénoncer s’il y a lieu les récupérations annoncées de l’extrême droite et pour, dans les débats éventuels qui se feront sur les piquets de blocage, avancer les solutions anticapitalistes et anti-UE des communistes et des syndicalistes de combat ;

 à accentuer le combat syndical pour qu’émerge dans tout le pays une alternative syndicale rouge. Il ne suffit plus de « militer dans son syndicat », c’est-à-dire de reproduire dans le mouvement syndical la tactique défaitiste de repli de chacun sur son entreprise ou sur sa revendication sectorielle. Pour construire le « tous ensemble en même temps » des travailleurs, il faut que les syndicalistes de classe rompent l’isolement dans lequel les maintiennent les directions confédérales relayées par un certain nombre de semi-opposants. Le PRCF soutient le Front syndical de classe qui propose de construire une ligne syndicale rouge permettant de fédérer les luttes, d’unir les forces populaires syndicales, politiques et associatives, d’adopter un plan de luttes permettant de marcher à la grève générale inter-pro, mettre en place une plateforme revendicative unificatrice, d’en finir avec la phrase honteuse prononcée par Thibault en 2003 (« la CGT n’a pas vocation à bloquer le pays »). Sans cela, l’ultra-droite prendra la tête de la colère populaire anti-Macron pour au final, abattre le mouvement ouvrier sous la houlette des Wauquiez, Le Pen et autre Dupont-Aignan, ces ennemis mortels du mouvement ouvrier.

 à construire le succès du Tour de France du Frexit progressiste dont l’objectif est d’appeler à organiser une véritable alternative progressiste « rouge et tricolore » permettant de rompre la tenaille formée par les forces euro-atlantiques et fascisantes. Oui il faut un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste (FRAPPE) pour tirer notre pays de l’UE et mettre en place une politique d’indépendance nationale, de souveraineté populaire centrée sur le monde du travail, de coopération internationale et de paix, de nationalisation franche des secteurs financiers, commerciaux et industriels stratégiques.

 à renforcer le PRCF et les JRCF, dont la dynamique se confirme, car ce qui manque le plus en France à l’approche du 100ème anniversaire du Congrès de Tours, c’est un grand parti franchement communiste, un parti marxiste-léniniste ancré dans les luttes populaires, un parti de combat patriote et internationaliste permettant aux travailleurs de redevenir la force centrale et déterminée du changement révolutionnaire.

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