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Jean-Paul Ney : barbouze mégalo de l’info

Cactus persona non grata. Ultra-droitier, xénophobe 
et réactionnaire, 
le journaliste plusieurs fois condamné 
par la justice occupe pourtant les plateaux télé et les écoles 
de journalisme.

Un jour, les dieux de l’information créèrent Jean-Paul Ney. Et, franchement, on ne sait pas bien pourquoi. À défaut de fournir des informations sérieuses, notre «  grand reporter  » mégalo occupe les réseaux sociaux. Il y poste des photos hallucinantes où on le voit déguisé en pêcheur du dimanche, casque vissé sur le crâne, brassard «  presse  » en évidence, une pacifique kalachnikov entre les mains. Il est comme ça, le Jean-Claude Van Damme de l’info, toujours à faire le mariole devant la caméra, comme sur cet autre cliché où il apparaît en tenue de soldat prêt à en découdre avec un ennemi imaginaire.

C’est qu’il s’en passe des choses dans sa petite tête. On dit ses neurones peu nombreux, mais hyperactifs. Au point de le pousser à proférer des «  menaces de mort 
réitérées  ». Infraction qui sera sanctionnée par un an de prison avec sursis, 3 000 euros d’amende et surtout par une obligation de «  soins psychologiques et psychiatriques  ». Lui se défend en affirmant qu’une secte a usurpé son identité. Carrément crédible. Et ses derniers messages postés sur Twitter finissent de convaincre que la mesure sanitaire est passée à la trappe. «  Casse-toi Leonarda et emporte Mélenchon et tes profs gauchiasses avec toi.  » Ah oui, parce qu’en plus d’avoir la tuyauterie encrassée, Popol est un vieux réac.

Carpette face aux puissants, il sait se faire bourreau face aux boucs émissaires du moment. Comme quand cette jeune Bulgare a été retrouvée sur un camp de Roms. «  Ces chiens de Roms vont jusqu’à vendre leurs propres enfants.  » Ah oui, il est raciste, aussi. Et engagé en politique. Aux côtés de l’UMP. Enfin, en dissidence, façon barbouze. Et il a activement participé à un coup d’État avorté contre le président ivoirien Laurent Gbagbo, en 2007. Ce qui lui avait valu la prison. «  Avec Jean-Paul Ney, nous assistons à une usurpation, un véritable braquage intellectuel  », dénonce Jafar Mlanao, l’un 
de ses nombreux détracteurs. Ce qui ne l’empêche pas de continuer d’occuper les plateaux télé ou certaines écoles de journalisme. «  On pourrait penser que son cas est isolé, mais non  », prévient Jean-Paul Billault, coauteur du documentaire Manipulations sous haute tension. «  Des Jean-Paul Ney, en réalité, il en existe beaucoup.  » Pitié, Seigneur, halte au feu !

Joseph Korda

»» L’Humanité.fr
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