RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Hugo Chavez VS Juan Carlos - "Chavez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas" / La Monarchie face à la République, Maurice Lemoine, Jaume d’Urgell.













"Chavez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas"


Obs.com, lundi 12 novembre 2007.


En réponse aux provocations du président vénézuélien, qualifiant de "fasciste" l’ancien Premier ministre espagnol Jose-Maria Aznar, le roi d’Espagne Juan Carlos a sommé Hugo Chavez de "se taire".
Pourquoi le ton monte-t-il entre l’Espagne et le Venezuela ?

Maurice Lemoine - Chavez a, en effet, prononcé des mots durs, mais il s’agit de remettre son intervention dans le contexte. Le président vénézuélien a pris la parole après les interventions des présidents du Nicaragua et de la Bolivie : Daniel Ortega et Evo Morales. Ceux-ci, qui venaient de dénoncer le modèle néolibéral, ont été aussitôt réfutés par le Premier ministre espagnol Jose-Luis Zapatero, qui a critiqué les nationalisations.

Hugo Chavez, intervenant juste après, a mis en cause, tout comme le président argentin Nestor Kirchner précédemment, l’action des multinationales espagnoles en Amérique latine. Puis, il a tenu à rappeler la reconnaissance immédiate apportée par l’ancien Premier ministre espagnol Jose-Maria Aznar, au coup d’Etat mené par Carmona, contre lui, le 11 avril 2002. Je ne me prononcerai pas sur le mot "fasciste", mais il est vrai que Jose-Maria Aznar (tout comme Washington à l’époque) avait tout de suite apporté son soutien au coup d’Etat (dès le 12 avril).

Après, les réactions de Jose-Luis Zapatero et du roi Juan Carlos sont normales : Ils se devaient de ne pas perdre la face devant l’opinion espagnole.

Sur le fond, c’est la distance entre la vision de l’Espagne et des antilibéraux latino-américains sur l’économie qui pose problème. Il y a là un net affrontement idéologique.
Du point de vue des dirigeants latino-américains, l’hostilité envers les multinationales espagnoles est assez compréhensible.

Prenons l’exemple de l’Argentine : lorsque Nestor Kirchner est arrivé au pouvoir, en 2001, il a remis en cause nombre d’avantages qu’avaient obtenus des multinationales, notamment espagnoles, lors des privatisations d’entreprises nationales. Il s’est passé la même chose au Venezuela et en Bolivie, après les élections d’Hugo Chavez et d’Evo Morales. Les responsables espagnols défendent les entreprises ibériques.

Globalement, on assiste à un affrontement entre deux modèles économiques.



Hugo Chavez, connu pour ses nombreuses provocations publiques, avait notamment traité, lors d’un discours à l’ONU ( le 20 septembre 2006), le président américain Georges W. Bush de "diable". Quel but recherche-t-il à travers ses provocations ?

- On peut contester les formulations brutales d’Hugo Chavez. Mais cette différence de langage est intéressante car elle témoigne bien, là aussi, de l’affrontement entre deux mondes.

Lorsqu’il tient ces propos devant l’assemblée générale des Nations Unies, le président vénézuélien s’en prend plus à la politique de Georges W. Bush qu’aux Américains.

Force est de constater que, sur un plan commercial, les relations marchent bien entre le Venezuela et les Etats-Unis.

Le président Hugo Chavez a le verbe facile, il met moins de gants que certains. Cependant, il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Après, on peut toujours se poser la question des conséquences de l’emploi d’un tel langage : est-ce que les Etats-Unis lui seraient moins hostiles, si Hugo Chavez mettait plus de gants ?
Je n’en suis pas sûr. S’agissant de l’Espagne, c’est plus circonstanciel. C’est presque anecdotique.



L’altercation, en fin de rencontre, entre le président vénézuélien et le roi d’Espagne, semble avoir quelque peu éclipsé le 17e Sommet Ibéro-Américain, qui s’est achevé samedi 10 novembre. Sur quoi a-t-il débouché ?

- Comme tous ces grands sommets, cela n’a pas débouché sur grand-chose. Beaucoup de déclarations de bonnes intentions qui n’apportent pas de réponses concrètes. Du vide.

D’où, finalement, le ton un peu vif employé par certains intervenants agacés : le Nicaragua, la Bolivie, l’Equateur et le Venezuela. Ces Etats veulent des transformations rapides et radicales pour eux et pour toute l’Amérique latine. L’Espagne, elle, ne partage pas ce point de vue.

Si, au final, les médias ont surtout raconté l’altercation entre le roi Juan Carlos et le président Hugo Chavez, c’est qu’il n’y avait pas grand-chose à dire du sommet lui-même.

Interview de Maurice Lemoine, par François Miguet


- Source : Obs.com http://tempsreel.nouvelobs.com




Espagne : la Monarchie face à la République


Rebelión, 11 novembre 2007.


La phrase préférée de tout censeur fasciste : « Toi.... Mais tais-toi donc ! »


Comment le complice de Franco peut-il avoir l’audace de tutoyer un président élu ? Un militaire a-t-il le droit de s’immiscer impunément dans les affaires de politique étrangère ? Quels intérêts cet autocrate défend-il ? Qu’est-ce que ce franquiste couronné ne veut pas que nous entendions ? Eh bien, voici la réponse : Non, nous ne voulons pas nous taire, parce que nous sommes en train de changer le monde de base.

Stupeur et honte en voyant les images : un usurpateur fasciste a réussi à se faufiler dans les rangs des membres de la délégation espagnole qui s’est rendue au sommet Ibéro-américain (à Santiago du Chili). L’individu dont il s’agit - un militaire - n’a pas réussi à cacher son intolérance sectaire après avoir entendu l’intervention du président de la République Bolivarienne du Venezuela et, contre toute attente, il a osé interrompre ce dernier et bramer la censure.

«  Toi... » le monarque interpelle le Président Chavez en l’interrompant et en le tutoyant « ... mais veux-tu bien te taire ! » lâche-t-il enfin en pensant, apparemment, qu’à l’étranger on va obtempérer à son ordre de faire silence comme on obtempère à l’intérieur des frontières de l’Espagne.

Le franquiste exige qu’on se taise... Eh ! bien, ce n’est pas une nouveauté. Nous savons tous, en Espagne, comment fonctionne le tabou bourbonien. Nous tous, les représentants de la presse espagnole, nous savons parfaitement bien sur quoi peut et sur quoi ne peut pas informer la presse lorsqu’il s’agit de la couronne.

La couronne exige le silence... et c’est logique : ce qui est arbitraire requiert l’ombre, parce que si des millions de citoyens savaient, s’ils réfléchissaient et s’exprimaient sur le caractère injuste de ce suprême symbole de l’inégalité, ils se rendraient parfaitement compte qu’une chose de cette nature-là ne peut pas et ne doit pas représenter une nation.

Un Bourbon donnant l’ordre de se taire à un légitime et authentique chef d’Etat élu. Quelle audace que celle du fascisme ! Quel spectacle ridicule ! Quelle honte pour un citoyen de Madrid ! Et c’est à cet individu-là à qui je suis tenu de payer 10 millions d’euros tous les ans ? Pourquoi ? C’est cet individu-là qui serait en droit de demander à nos plus hauts représentants élus de faire preuve de modération ? Pourquoi ? Un militaire occupe la plus haute charge de mon pays ? Pourquoi ?

A la porte le Roi ! Assez d’ignominie ! Nous exigeons des élections authentiques ! Personne n’est au-dessus de personne ! Il n’existe pas de sujets inférieurs ! Aucun sperme ne doit conférer le droit d’être à la tête d’un Etat ! Ce n’est pas éthique ! Une charge publique non-élue n’est pas une véritable charge publique, c’est autre chose. Ni par hasard, ni par menace, ni par inertie, ni par tradition, ni par religion, ni par les armes, ni par intérêt... Ce qui est arbitraire ne peut pas être juste ! Nous exigeons tout le pouvoir au Peuple !

Vive la République !

Jaume d’Urgell


- Source : Rebelión www.rebelion.org

- Traduction : Manuel Colinas






Enfin ! TOUTE la vérité sur l’affaire Chavez / Zapatero / Ortega / Juan Carlos, par Romain Migus.




Venezuela : les provocations contre-révolutionnaires se multiplient, un nouveau coup d’ état se prépare-t-il ? par Jorge Martin.


"Democracy-building" au Venezuela : la nouvelle stratégie des USA pour pour évincer le président Chavez, par Tom Barry.


Petit manuel critique d’ un Venezuela galvaudé : à l’usage des curieux, des néophytes et des citoyens... par Romain Migus et Albert Mondovi.






URL de cet article 5705
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Cinq Cubains à Miami
Maurice LEMOINE
6 octobre 1976, La Barbade : un attentat détruit en vol un DC-8 de la Cubana de Aviación (soixante-treize morts). 12 avril au 4 septembre 1997 : une série d’explosions frappe les hôtels de La Havane. A l’origine de ces actions terroristes qui, depuis 1959, ont fait plus de 3 400 morts à Cuba : Miami ; la très honorable « Fondation » ; quelques personnages ténébreux : Luis Posaril, Pepper Nández, Jorge Maskano, le docteur Orlando… Une même obsession les habite : en finir avec le régime et faire la peau (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui croient connaître le monde à travers les médias connaissent en réalité un monde qui n’existe pas. D’où la difficulté de communiquer avec eux.

Viktor Dedaj

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.