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Honduras : 107 zones naturelles protégées menacées par les entreprises

Au Honduras il n’y a pas que l’aspect sociale et droit de l’homme qui en prend plein la tête, l’écosystème hondurien lui aussi souffre. Durant le régime de facto deux décrets de protection ont été abrogés afin de laisser le champ libre aux entreprises d’exploitation forestière. Le gouvernement de Lobo a entériné cette réforme et s’apprête à la mettre en application.

Suivant la réforme les entreprises désirant exploiter une zone naturelle protégée peuvent avoir une licence d’exploitation sur simple acceptation du Système National d’Évaluation d’Impact Environnemental, un organisme d’État fortement décrié, soupçonné de népotisme et de corruption.

Après avoir asservi et pourchassé la population pauvre, après avoir tenté de museler résistance, syndicats et presse par des assassinats ciblés, les hommes de pouvoir hondurien mettent à sac les ressources naturelles de leur pays. Pour le plus grand plaisir des multinationales et le leur propre bourse.

Il s’agit de 107 zones protégées au Honduras, qui avec les "accommodements traditionnels politiques" , cette fois grâce à l’abrogation de deux décrets exécutifs, seraient à la merci de la prédations des exploitants forestier, y compris les entreprises thermiques et les compagnies minières.

Le Honduras dispose de 107 zones protégées, 96 d’entre elles sont reconnues, tandis que 11 sont en cours de reconnaissance. La définition officielle établit que ce sont des endroits déterminés de l’État, soumis à un cadre légal et institutionnel définis pour garantir la conservation de leurs particularités et de leurs richesses environnementales et culturelles.

Cependant, Valerio Gutiérrez qui est lié aux zones protégées, non pour promouvoir leur préservation sinon pour être responsable du Secrétariat des Ressources Naturelles et Environnementale (SERNA) durant le gouvernement de facto Roberto Micheletti Baà­n, il a joué un dernier "mauvais tour" il y quelques jours en laissant son poste.

Gutiérrez, est considéré comme responsable de l’abrogation de deux décrets qui interdisaient la construction de projets hydroélectriques dans les zones de réserve, en permettant grâce à cela la possibilité de privatiser les ressources en eau.

La sale manoeuvre contre les zones protégées s’est produite durant le gouvernement de facto de Micheleti, comme le dénonce la Table Nationale d’Incidence pour la Gestion de l’Irrigation (MNIGR), composée d’organisations de défense des ressources naturelles au Honduras.

La MNIGR dénonce que la source du problème se situe dans le décret 233-2010 approuvé le 22 janvier 2010, qui abroge les décrets ministériels 001-96 et 158-2009.

Dans ces deux décrets il était établi que : "Le Secrétariat des Ressources Naturelles et Environnementale s’abstiendra de donner son accord aux demandes de permis environnementaux, quelle que soit la nature du projet, contrats d’exploitation de l’eau et études de faisabilité pour des projets hydroélectriques, si ceux-ci se situent dans des zones protégées ..."

L’article 1 de l’accord 001-96, réformé par le décret 420-2009, oblige la SERNA à "s’abstenir de donner son accord aux demandes de permis environnementaux, quelle que soit la nature du projet, contrats d’exploitation de l’eau et études de faisabilité pour des projets hydroélectriques, si ceux-ci se situent dans des zones protégées dûment déclarées par une autorité compétente conformément à la loi" .

L’article 2 du même accord 00196 et 158-2009 dit que : "Les projets qui doivent se développer dans les zones d’amortissement des zones Protégées proposées ou déclarées, devront disposer du rapport favorable de la part de l’Institut de Conservation Forestière" (ICF).

Le décret qui ouvre les portes à la destruction forestière

Quelques jours avant la fin du gouvernement de facto et de son poste en tant que Secrétaire de la SERNA, Gutiérrez a approuvé le décret 233-2010, le 22 janvier 2010. Le décret a été publié dans le journal officiel La Gazette le 4 février dernier, réforme et abroge les accords 001-96 et 158-2009.

"Pour nous cette disposition qui abrogent ces deux décrets ministériels est attentatoire, maintenant nous faisons face au risque de perdre les zones protégées, face au risque que des projet soient approuvés dans ces zones et au risque de perdre la ressource vital qu’est l’eau pour l’être humain" , a indiqué face aux médias, Clarisse Vega, environnementaliste reconnue et membre de la MNIGR.

Avec les réformes et abrogations des accords, la SERNA donnerait un blanc seing aux membres du Système National d’Évaluation d’Impact Environnemental (SINEIA), une organisation que le MNIGR soupçonne d’être composée par des membres choisis suivant le bon vouloir de quelques hauts fonctionnaires de la SERNA.

"C’est une manière de favoriser une possible destruction des zones Protégées du Honduras, les zones où se trouve la majorité de l’eau que consomment les communautés rurales et urbaines du Honduras" , dit le communiqué émis par l’organisation plaignante.

"Les rivières et les bassins localisés dans des zones d’amortissement et des zones protégées peuvent maintenant être utilisés par les entreprises hydroélectriques" , affirment les plaignants.

Il est connu que derrière les projets hydriques on trouve les propriétaires des entreprises thermiques, "il suce le sang de l’État" à travers des contrats de plusieurs millions, qu’ils souscrivent avec les gouvernements successifs, pour produire au final une électricité à un coût élevé pour la population hondurienne.

http://www.primitivi.org/spip.php?article313

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