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Expulsions locatives : soutenir les maires traînés devant les tribunaux.

Déclaration de Bernard BIRSINGER, Maire de BOBIGNY et
Michel BEAUMALE, Maire de STAINS,
Suite à la décision de suspension des arrêtés déclarant les villes « zones interdites » aux expulsions locatives.

Alors que ce matin, les recalculés ASSEDIC de Marseille apprenaient leur victoire, au même moment, le Juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a accordé par ordonnance à M. le Préfet de la Seine-Saint-Denis sa demande de suspension de nos arrêtés pris à la mi-mars.

Nous ne pouvons que nous insurger contre un tel jugement qui n’a hélas pris en compte que les arguments soutenus par M. le Préfet alors que des milliers de gens souffrent du mal-logement.

Les plaidoiries des avocats qui s’appuyaient sur les législations nationales et européennes relatives à la lutte contre les exclusions, au droit au logement, au droit de l’enfant, aux obligations de mise en ouvre et de responsabilités des politiques publiques et de l’Etat, validaient le sens des arrêtés. De plus, ces arrêtés n’étaient pas contraires au pouvoir de police des maires. Aucun de ces arguments n’a été retenu par le Juge.

La décision de suspendre les arrêtés anti-expulsions découle d’une procédure en référé. Ils ne sont donc pas annulés et seront jugé sur le fond prochainement.

Nous considérons que ces arrêtés sont aussi un moyen juridique de faire avancer cette grande question de société, qui doit au 21ème siècle ne laisse personne indifférent.

N’en déplaisent à certains, nous considérons être de notre devoir de Maire, de refuser les expulsions locatives pour raisons économiques sur notre territoire, pour protéger nos concitoyens de l’insécurité sociale. C’est un acte politique et il y a urgence à faire d’autres choix politiques et d’avoir du courage pour stopper la spirale de la précarité, de la pauvreté, de l’exclusion.
Il s’agit aujourd’hui de continuer notre combat pour faire vivre le droit au logement pour tous dans notre pays.

Malgré cette décision de suspension de nos arrêtés, nous nous félicitons de la dynamique enclenchée. D’autres municipalités ont pris des arrêtés similaires. L’appel national que nous avons lancé, suscite en très vif intérêt. Cependant, le drame de l’exclusion, par la privation de logement continu. C’est indigne sur le plan humain certes, mais aussi sur les plans moral et juridique.

Nous appelons les maires, les élus, les associations, les citoyens à poursuivre la mobilisation sous des formes variées et à l’amplifier pour que le logement devienne une grande cause nationale et que soient reconnus par l’Etat les critères invoqués dans nos arrêtés.

Une coordination nationale contre les expulsions se réunira dans les semaines à venir. De plus, les maires concernés demandent une entrevue à M. Borloo, Ministre chargé de la cohésion sociale et une entrevue avec M. le Préfet de la Seine Saint Denis.

Enfin, M. Birsinger et M. Beaumale feront appel de ce premier jugement.

Fait à Bobigny, le jeudi 15 avril 2004.


L’arrêté

 

 

Suite aux arrêtés déclarant les villes de BOBIGNY, ASCHERES, BONDY, COUTHENANS, FOSSE, LA COURNEUVE, LOUVROIL, MONTREUIL, SAINT DENIS, SARCELLES, STAINS, VILLEJUIF, ... « zone hors expulsion locative et aucune personne ou famille ne sera expulsée pour des raisons économiques ou à  cause des effets de l'insécurité social », le tribunal administratif de Cergy Pontoise a déjà  assigné Stains et Bobigny en justice. Dans notre département, comme dans notre pays, toutes les conditions sont créées pour que les expulsions se succèdent à  un rythme soutenu. Nous appelons les élus, les citoyens, les associations, les syndicats comme toutes les personnes sensibles à  cette question à  faire vivre cet arrêté sous toutes les formes souhaitées afin de s'opposer concrètement à  ces mesures inhumaines et de créer les conditions d'un véritable débat.

 

Nous vous invitons à  soutenir ces « arrêtés » et à  les faire vivre

Objet : expulsions locatives sur l'ensemble du territoire national Français. Pour un moratoire sur les expulsions locatives.

 

Les maires de BOBIGNY, Bernard BIRSINGER, ASCHERES, Alain OUTREMAN, BONDY, Gilbert ROGER, COUTHENANS, Jacques BERNARDIN, FOSSE, Alain LACOMBE, LA COURNEUVE, Gilles POUX, LOUVROIL, Annie MATTIGHELLO, MONTREUIL, Jean-Pierre BRARD, SAINT DENIS, Patrick BRAOUZEC, SARCELLES, François PUPPONI, STAINS, Michel BAUMALE, VILLEJUIF, Claudine CORDILLOT,

 

LES PERSONNALITES: Albert JACQUARD (généticien), Abbé PIERRE, Danielle MITTERRAND (France libertés-fondation Danielle MITTERRAND), Philippe VILLECHALANE (président de l'APEIS), Yasmine BOUDJENAH (députée Européenne), Francis WURTZ (président GUE/NGL au parlement européen), Alain LIPIETZ (député européen), Jean-Claude GAYSSOT (ancien ministre), François BON (écrivain), François SALVAING (écrivain public), Jean-Pierre GIACOMO (président de la CNL), Annick COUPE (Porte Parole G10 solidaire), José BOVE (confédération paysanne), Monseigneur GAILLOT (Co-président de Droit Devant), Jean-Claude AMARA (porte parole de Droit Devant), Marie-George BUFFET (secrétaire nationale du PCF et députée PCF de Seine-Saint-Denis), Raymond et Lucie AUBRAC (résistants), Gérard ASCHIERI (secretaire générale de la FSU), Aïda CHOUK (présidente du syndicat de la magistrature), Maurad RABHI (bureau confédéral de la CGT), Anne DELBENDE (secrétaire générale UNEF), Benjamin DUMAS (Coordinateur national MJCF), Patrick LE HYARIC (directeur de l'Humanité), Marie Christine BARRAULT (comédienne), Anne SYLVESTRE (chanteuse), Isabelle AUBRET (chanteuse), André CHASSAIGNE (député PCF du Puy de Dôme), Clémentine AUTAIN (adjointe au Maire de Paris), Paul CHEMETOV (architecte), Arielle DENIS (co-présidente du mouvement de la paix), Jean-Blaise PICHERAL (DRD), Christian D'AGOSTINO (président de l'ALJF-IVRY), Cesare OTTOLINI (coordonnateur international des habitants), Christian FAVIER (président du Conseil général du Val de Marne), Hervé BRAMY (président du Conseil Général 93),Anne-Marie ALAYSE (Chercheure), Michel DIARD (secrétaire général du syndicat National des journalistes CGT), PEF (auteur-illustrateur), Jean SOLE ( déssinateur-illustrateur de BD), Christel KEISER (responsable de la fédération 93 du parti des travailleurs), Roland CASTRO (architecte), Jean Michel DAQUIN (architecte), Lucien SEVE (philosophe), Catherine TRICOT (architecte), José RUIZ (Ingénieur Urbaniste), Claude LANZMANN (cinéaste),Michèle PERROT (historienne), Marcel ALMERO (pdt de la commission logement du CE des cheminots en PACA), Manuel BLASCO (Union des Etudiants Communistes), Thierry DUMEZ (secrétaire général de l'union départemental CGT 93), Pascal FOURNET (secrétaire général de la bourse départemental du travail du 93), Fabienne BRUGEL (compagnie NAJE), Hervé DI ROSA (artiste peintre), Deniz PININGRE (Cinéaste-documentariste), Pierre ZARKA (président de l'OMOS), Yves SINTOMER (Instititut Marc Bloch), Pierre COURS-SALIES (sociologue, professeur à  Paris VIII), Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX (philosophe), Jean Jacques JOUCLA (Président   OP-HLM), Jean-Thomas LAURENT (président OP-HLM), Mylène STAMBOULI (adjointe au Maire de Paris, Chargée de la lutte contre les exclusions), Muriel NAESSENS (MFPF 93), Valérie BOBLET (responsable MFPF 93), Simone BERNIER (Femmes solidaires 93), Claire VILLIER (vice-présidente région Ile de France), Michèle LOUP (Conseillère régionale IDF), Marc BRYNHOLE (conseiller régional du Centre) Henriette ZOUGHEBI (conseillière régionale d'Ile de France), Alain HAYOT (vice-président de la région PACA), Odette TERRADE (sénatrice), Guy FISCHER (Sénateur du Rhône), Nicole BORVO (sénatrice), Danielle BIDARD (sénatrice), , Jean BRAFMAN (conseiller régional), Rosita JAOUEN (conseillère régionale IDF), Sophie ZAFARI (FSU), Mireille MENDES-FRANCE (militante des droits de l'Homme), Françoise DUMONT (FSU), Danièle ATLAN (FSU), Michel TAVET (Maire adjoint Neuilly-sur-Marne), Hélène ATAYI (présidente du MFPF 93), André COURTOIS (secours Populaire Français), Francine DEPRAS (DRD), Guy TRESALLET (secrétaire général FSU 93), Abdelmajid GUELMAMI (chargé d'études politique sociale, écrivain), Luc RENOUX (animateur du site www.ledoigt.fr.vu), Florence HAGUENAUER (journaliste), Michel QUAREZ (artiste peintre), Gérard AUBINEAU (adjoint au maire de Clamart), Raphaël PEREZ (Conseiller municipal de Pantin), Evelyne BERGERET (conseillère municipale de Drancy), Jean Pierre GEERAERT (président de la CIMADE 93),Mireille POHIER-REYNAUD et Robert REUNAUD (collectif des mal-logés 95) Michel MITTENAERE (président de la CNL 94), Francine SEGRESTAA-COMTE (écrivain), Christophe PRUDHOMME (médecin-hôpital Avicennes-syndicaliste), Yves SALESSE ( co-président de la fondation Copernic), Patricia LEGER (directrice de l'amicale du Nid du 93), Henri ZETLAOUI   et Céline SELLIER (CGT OPHLM Argenteuil-Bezons), Marie Dominique DE SUREMAIN (Fédération nationale solidarité femme), Jean-Claude COQUELET (Collectif « alliance » pour la défense des droits de la personne handicapée), Colette BURY (présidente de la CNL Saone et Loire), Michel RICOU (CNL Orléans), Jean-Claude LEFORT (Député du 94), FRANCE LIBERTES-Fondation Danielle Mitterrand, FSU, syndicat de la magistrature, AC !, APEIS,  AC ! 93, UD CGT 93, MFPF 93, Femmes solidaires 93,   UNEF, ATTAC, ACDL, Coordination des travailleurs sociaux pour le droit au logement pour tous 93, Etats Généraux pour la création d'un service public du logement et de l'habitat,...

 

 

Vu les articles L2211-1 et suivant du Code Général des Collectivités Territoriales,

 

Vu la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à  la lutte contre les exclusions,

 

Considérant qu'à  partir du 15 mars 2004, la trêve hivernale pour les expulsions locatives prend fin. Des hommes, des femmes, des familles seront alors privés du droit fondamental au logement, le relogement pourtant prévu par la loi n'étant pas respecté,

 

Considérant que perdre son logement entraîne la perte de tous ses droits, les personnes concernées étant dans l'impossibilité de se réaliser tant professionnellement, que familialement,

 

Considérant que ces mesures d'expulsion sont totalement inhumaines, injustes, inadmissibles et ne prennent pas en compte les difficultés que rencontrent les personnes (licenciement, difficultés familiales, surendettement...),

 

Considérant que ces expulsions portent atteinte à  la santé, à  l'éducation, à  la sécurité des enfants et ne respectent pas la convention internationale des droits de l'enfant,

 

Considérant que l'insécurité sociale peut toucher chacun des administrés et les amener à  l'expulsion,

 

Considérant alors que ces mesures sont prises à  l'encontre de ces personnes et sont de nature à  troubler l'ordre et la tranquillité publique,

 

Considérant que le droit au logement est un droit fondamental reconnu par les lois,

 

 

ARRETENT

 

Article 1 : L'ensemble du territoire national est déclaré zone hors expulsion locative et aucune personne ou famille ne sera expulsée pour des raisons économiques ou à  cause des effets de l'insécurité sociale.

URL de cet article 1508
   
En conscience je refuse d’obéir. Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école, Alain Refalo
Alain REFALO
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