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Elections ou pas, le fascisme arrive :

Tout au long de son histoire, le capitalisme a été secoué par des crises qu’il a résolues par des guerres, des repressions, des colonisations ou des coups d’Etat, mais aujourd’hui il traverse sans doute une des crises les plus graves à laquelle il a été confrontée. Nous sommes peut-être à la croisée des chemins. Soit la prise du pouvoir par la classe ouvrière pour une politique sociale qui élimine le capitalisme, soit l’option réactionnaire, qui donnera les rênes du pouvoir aux organisations fascistes. Contrairement à ce qu’ils veulent faire croire, les partis d’extrême droite protègent le système capitaliste. Ces mouvements sont favorables à une société hiérarchisée divisée en classes sociales, et promeut la supériorité d’une race sur les autres. Politiquement et socialement, ils sont les ennemis de la classe ouvrière. Sous le vernis, leurs belles paroles pour attirer les couches populaires ne résistent pas à l’analyse de leurs votes dans les antichambres du pouvoir.

Le fascisme a toujours été la roue de secours du capitalisme, il est né après la révolution bolchevique de 1917 ; c’est à ce moment que la grande bourgeoisie a eu réellement peur d’une contagion révolutionnaire à travers l’Europe et elle a donné les clefs de son salut à Mussolini, puis à Hitler. Elle fut, certes, obligée de concéder des avancées sociales pour refaire retomber la pression mais ,en même temps, elle a pris soin de diriger le mécontentement grandissant vers des organisations syndicales, des partis politiques et des minorités. Le fascisme ne peut instaurer son pouvoir qu’une fois les organisations ouvrières détruites, ce que la social-démocratie et la droite se sont appliquées à faire durant ces dernières décennies. La bourgeoisie qui contrôle de fait la démocratie glisse fatalement dans le fascisme lorsque les difficultés d’exploitation et le mécontentement des classes populaires et des classes moyennes menacent. La bourgeoisie dénonce alors des « ennemis de l’intérieur », de l’étranger au syndicaliste, et encourage le désir d’ordre, de police, de sécurité et d’Etat. Nos démocraties incitent alors, sans le dire, le passage au fascisme. Parallèlement au désir de sécurité, il lui faut créer une « crise du commun », liée à la perte de sentiments d’identité collective. Le désir d’ordre et de police passe par le soutient quasi obligatoire de cette police pour la prise du pouvoir. Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Raid, déclare sur Cnews, le 22 juillet 2023 : « Dans une carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément. Aujourd’hui, on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un organisme particulier. », Cette déclaration est dans le prolongement du communiqué policier de juin 2023 suite aux violences, après la mort de Nahel, abattu par un policier, alors que sa vie n’était aucunement en danger, lors d’un contrôle routier.

Le régime fasciste voit, ainsi, son tour arriver, et si les moyens « normaux », militaires, policiers ou parlementaire, de la dictature bourgeoise, ne suffisent pas pour maintenir la société en équilibre. La bourgeoisie encouragera le fascisme jusqu’à la guerre civile s’il le faut. A travers les agents du fascisme, le capital met en mouvement les masses de la petite bourgeoisie déclassée et les bandes de salariés démoralisés, c’est-à-dire tous ceux que le capital financier a lui-même plongés dans la rage et le désespoir. Ajoutons, les divers groupuscules d’extrême droite que l’on a laissé se développer pour les avoir sous la main, destinées aux actions violentes, organisées en milice pour détruire les obstacles et favoriser le chaos. La bourgeoisie exige du fascisme un travail achevé, et les agents du fascisme mettrons du cœur à l’ouvrage pour la satisfaire.

La victoire du fascisme aboutit à ce que le capital financier accapare directement tous les organes et institutions de pouvoir, de domination, d’organisation et d’éducation : l’appareil d’Etat, l’armée, la police, les municipalités, les universités, les écoles, la presse, les organisations syndicales, les coopératives. Tout doit être sous contrôle. La fascisation de l’Etat implique avant tout et surtout, l’écrasement des organisations ouvrières : il faut réduire le prolétariat à un état d’apathie complète et créer un réseau d’institutions pénétrant profondément dans les masses, pour faire obstacle à toute velléité d’indépendante du prolétariat. C’est précisément en cela que réside l’essence du régime fasciste. Ne nous y trompons pas, nos « démocrates » ont toujours eut une bonne opinion des régimes fascistes, de Franco à Pinochet de Zelenski à Netanyahou, et n’ont que mépris pour Castro, Chavez, Guevara ou Sankara. Le capital et son bras médiatique ont, depuis quelques années, tout fait pour que l’opinion public intègre le fait que la société française se « droitise », la dernière étape est qu’elle se fascise. Le fascisme a été défini, dans les années trente du XX° siècle, avec la plus grande clarté par Dimitrov. C’est, a-t-il dit : « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier ».

A l’assemblée nationale, les députés RN ont votés contre l’augmentation du SMIC, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre la revalorisation des pensions de retraites, contre la gratuité des cantines, contre le gel des loyers, contre le fait de taxer davantage les plus riches, mais ils ont votés pour la réduction des droits liés au chômage. A l’assemblée européenne, ils se sont abstenus sur la lutte contre le harcèlement moral ou sexuel, ils se sont abstenus sur la révision de la directive sur les travailleurs détachés, ils ont voté contre la régulation des pesticides, ils ont voté pour le secret des affaires. Il est à l’initiative en 2020, avec sa collègue LREM Alice Thourot, de la proposition de loi relative à la sécurité globale comprenant le renforcement des pouvoirs de la police municipale et des agents de sécurité privée, l’utilisation des drones et caméras portées directement par les agents dans une grande variété de situations, une forte limitation de la diffusion des images de policiers, ou encore le droit pour ces derniers de conserver sur eux leur arme de service hors des heures de travail y compris dans les lieux publics. BFM, le 30/06/2023 : « "En guerre" contre des "nuisibles" : ce communiqué de deux syndicats de police indigne ». Georgi Dimitrov, 1882-1949, dirigeant communiste bulgare, il mène l’insurrection infructueuse de 1923, ce qui le conduit à s’exiler en URSS, d’où il dirige l’Internationale communiste entre 1934 et 1943. Arrêté en Allemagne et jugé pour complicité dans l’incendie du Reichstag en 1933, il prouve son innocence lors du procès de Leipzig et acquiert une renommée internationale.

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