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Badinter était pour la peine de mort des Palestiniens

Quatre jours après sa disparition et les louanges médiatiques qui l'ont accompagnée, il est utile de rappeler que Robert Badinter ne fût pas « que » l'infatigable abolitionniste de la peine de mort. Comme le décline l'analyste Abdalouahad Bouchal qui - à rebours des médias français - n'a pas la mémoire courte... en plein génocide perpétré contre les Palestiniens par l’État colonial d'Israël, co-financé par la France et les États-Unis (I&#039A).

On peut s’être battu pour l’abolition de la peine de mort, en France, et être favorable à la mise à mort de tout un peuple, en Palestine. C’est ce que n’a cessé de nous démontrer Robert Badinter en venant, sans discontinuer, au secours d’Israël.

Un soutien à un régime d’apartheid au demeurant moins étonnant que les arguments de cet éminent avocat s’articulant en faveur de Tel-Aviv, de façon aussi odieuse que stupide.

Tout d’abord, fin décembre 2019, devant la Cour Pénale Internationale (CPI), Badinter s’est évertué à défendre l’État d’Israël pointé par une « enquête sur les éventuels crimes de guerre commis depuis juin 2014 en Israël-Palestine ».

A l’époque, selon Badinter, Israël et ses dirigeants ne pouvaient être traduits devant la CPI au prétexte que la partie requérante ne serait pas... un pays. A savoir, la Palestine. Or, bien que l’État de Palestine ne dispose que d’un statut d’observateur à l’assemblée des Nations-Unies, l’État palestinien est reconnu comme un État à part entière par les autres États signataires du statut de Rome et membres de la CPI.

En effet, de 1988 à 2015, la Palestine a été reconnue par 138 États dont deux membres permanents du Conseil de sécurité (Russie et Chine). On pouvait donc, en 2019, être pour le moins perplexe à l’écoute des « arguments » de l’ancien garde des sceaux.

Quels étaient les arguments de ce technicien du droit sur la recevabilité de la requête déposée jadis par l’Autorité palestinienne de Ramallah ? En voici le résumé, in extenso, dans un billet du chirurgien français Christophe Oberlin :

« La Cour Pénale Internationale n’a pas juridiction sur les crimes prétendus avoir été commis en Cisjordanie, incluant Jérusalem Est et la bande de Gaza. Le terme « État » selon l’article 12(2) (a) du Statut de la Cour signifie que l’État est souverain, or la Palestine ne l’est pas. La Palestine n’est pas un « État » au regard de l’article 12 (2) (a) du Statut par sa simple adhésion au Statut de Rome. Ce n’est pas à la CPI de déterminer si la Palestine est un État souverain selon le droit international, ou si l’enquête en question s’applique « sur le territoire de » la Palestine alors que les parties sont engagées à trouver une solution négociée sur le statut d’état et les frontières. La Palestine ne remplit pas les critères d’un État selon le droit international. Et la seule façon d’enquêter sur des crimes commis dans ce cadre est constituée par la saisine de la CPI par le Conseil de sécurité. Les accords d’Oslo s’imposent à la juridiction de la Cour. »

Pour les sceptiques, Oberlin enfonce le clou : « Le résumé de l’argumentaire de Robert Badinter, présenté en tête de son texte, est identique mot pour mot aux déclarations récentes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Et la suite du document ne fait qu’insister à la fois sur l’illégalité des plaintes palestiniennes, et de la Cour Pénale Internationale à les prendre en compte. Le professeur Badinter commet ainsi de remarquables erreurs de droit et d’éthique. »

Bref, en 2020, Robert Badinter conduisait une armée de tabellions rémunérés par le gouvernement de l’époque de Benjamin Netanyahou, futur génocidaire en 2023-2024. Il y a 4 ans, Israël a finalement été débouté par la présidente ougandaise de la CPI et l’affaire a fait « pschiiiiit ! »

La France, patrie des lumières blafardes et des droits de l’homme blanc, brille quelques fois d’un bien mauvais éclat. Qu’à cela ne tienne, les lumières, même les plus amoindries, attireront toujours les insectes...

Protéger certains collabos français

Plus loin dans le temps, on peut aussi rappeler qu’en 1975, Robert Badinter s’était violemment opposé à la fameuse Résolution 242 des Nations-Unies. Celle-ci ordonnait, en son article premier : 1) le « Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés » ; 2) la « Cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues ».

Aux plus distraits, cette opposition résolue de Badinter indique que ce n’est pas d’hier que « Bob » s’est positionné en ennemi de la cause palestinienne.

Ensuite, pour les cacahuètes du pousse-café, on rajoutera que l’avocat et ex-ministre de la Justice avait vertement engueulé les français juifs venus huer le président François Mitterrand lors d’une cérémonie de commémoration du Vélodrome d’Hiver (1992). La cause de cette hostilité citoyenne ? Le refus persistant du monarque Mitterrand à reconnaître la responsabilité de la France dans la période de Vichy (1940-1944).

Voilà donc un bien curieux personnage que ce Badinter. S’il s’est incontestablement investi dans l’abolition de la peine de mort, en France et à travers le monde, il a aussi, par fidélité (ou intérêt ?), su se mettre en colère pour protéger « le père François » ; collaborateur du régime de Vichy dans la France occupée de la Seconde Guerre mondiale.

Par ailleurs, le premier des abolitionnistes français protégera encore René Bousquet, antisémite et collabo de l’occupant nazi et... « ami » proche de Mitterrand. Cela, jusqu’à ce que – le 8 Juin 1993 – un illuminé vienne tirer 5 balles dans le buffet de l’ex-directeur général de la police de Vichy et aussi superviseur de « la rafle du Vel d’Hiv’ » [Vélodrome d’Hiver]. Le bilan du haut fonctionnaire Bousquet d’avril 1942 à décembre 1943 ? Plus de 60 000 juifs arrêtés par ou avec le concours de la police française pour être déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz.

L’assassinat de Bousquet évitera à Mitterrand et son clan « socialiste », la tenue d’un Procès Bousquet qui aurait été – comme chacun le sait – très encombrant.

Enfin, dans la famille Badinter, on n’est pas à une contradiction près.

La veuve de Robert, par exemple, qui, en bonne féministe, porte toujours le patronyme de feu son époux, Élisabeth Badinter, a été et demeure une pasionaria du féminisme islamophobe. Sans que cela interroge ou énerve quiconque durant sa carrière de présidente au sein du groupe Publicis, dont l’un des très gros clients n’était autre que l’Arabie Saoudite, pays longtemps soutien inconditionnel de l’État d’Israël.

 https://investigaction.net/badinter-etait-pour-la-peine-de-mort-des-palestiniens/
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COMMENTAIRES  

15/02/2024 06:49 par Francine lo

La veuve de Robert, par exemple, qui, en bonne féministe, porte toujours le patronyme de feu son époux, Élisabeth Badinter, a été et demeure une pasionaria du féminisme islamophobe. Sans que cela interroge ou énerve quiconque durant sa carrière de présidente au sein du groupe Publicis, dont l’un des très gros clients n’était autre que l’Arabie Saoudite, pays longtemps soutien inconditionnel de l’État d’Israël.

C’est un peu ce que je disais au sujet des féministes sionistes en commentaire de l’article de Randa ABDEL-FATTAH "Un regard critique sur l’instrumentalisation du viol par le New York Times au service de la propagande israélienne" :
https://www.legrandsoir.info/un-regard-critique-sur-l-instrumentalisation-du-viol-par-le-new-york-times-au-service-de-la-propagande-israelienne.html

Les sionistes des deux sexes dans les sociétés occidentales se considèrent, comme en Israël dans le Moyen Orient, comme des remparts vivants contre la barbarie (comprendre les civilisations issues de l’Islam). Ce qui remet au goût du jour le racisme ou la méfiance entre communautés arabes et juives dans le Maghreb colonisé par la France. Parmis les Pieds noirs revenus en France, beaucoup étaient juifs et se considérait plus blancs que bronzés.

Concernant celles et ceux qui ont repris le flambeau de la défense de la cause des femmes en France (femmes qui comme chacun peut le constater sont traitées encore plus mal dans ce pays en 2024 qu’à la Belle Époque), il y a parmi elles des abboyeuses qui n’ont aucune compassion pour les enfants sacrifiés à Gaza mais qui n’hésitent pas à sonner l’hallali contre des vieux acteurs machistes, ou à monter des accusations un peu bidon. Du moment que cela fasse le buzz, les dégats seront presques indélébiles pour la réputation de la cible, un homme pourchassé. Sachant que tant qu’on parle que de Meetoo et ses effets dans l’opinion ou dans les médias, on parlera moins de drames bien plus sanglants ailleurs sur la planète ou même d’autres injustices criantes en France. Mais il faut croire que ce nombrilisme petit bourgeois plaît beaucoup, vu le succès de ce genre de campagne de presse orientée people.

15/02/2024 14:31 par CAZA

Dans la famille Frankenstein l’ ancêtre est parti .
Il reste maman pour tenir compagnie à la lèpre humaine sioniste .
Pour les autres , après l’ extinction des résistants communistes , il reste JL sans qui la France serait serait Rancie définitivement en Facholand à lepen et crif .

https://odysee.com/@jeanlucmelenchon:e/stop-au-silence-complice-face-au-2:a

15/02/2024 14:46 par Tardieu Jean-Claude

LFI a tenu à lui rendre hommage... en bonne compagnie :

Sur X.

 Ambassade d’Israël en France : "En grand homme de paix et de justice, que j’ai eu l’honneur de rencontrer il y a bien des années, Robert Badinter a profondément marqué son époque. Ne doutons pas que les générations futures sauront faire vivre son précieux héritage".

 Crif : « Avec la disparition de Robert Badinter, la France perd l’une de ses dernières grandes consciences morales », a affirmé sur X (ex-Twitter) Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France.

 Bernard-Henri Lévy : Robert Badinter. Grandeur de la France. Noblesse de la gauche. Humanisme de l’autre homme. Et esprit du Judaïsme.

Populisme version opportuniste. LFI ne loupe pas une occasion pour faire allégeance au régime en place.

 "Un hommage national consiste à dire que toute la nation rend hommage à une personnalité, dont on considère qu’elle a eu une place décisive et importante", a expliqué ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, avant de poursuivre :

"C’est le cas de monsieur Badinter. Il semble légitime que nous puissions participer à cet hommage."

Manuel Bompard a dit "respecter la peine et le chagrin de sa famille", soulignant à ce titre que seuls les insoumis "qui assurent des fonctions institutionnelles" seront représentés.

Le week-end dernier, les responsables insoumis avaient multiplié les éloges à l’endroit de Robert Badinter. Jean-Luc Mélenchon publiant encore lundi une tribune dans L’Obs pour saluer une figure qui "s’en tenait en permanence à l’altitude de l’idéal". BFMTV 14 février 2024

"L’altitude de l’idéal" qui nous éclaire sur la nature réactionnaire de la franc-maçonnerie, au passage.

Emmanuel Macron : Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français. fr.timesofisrael.com 9 février 2024

15/02/2024 17:45 par CAZA

Linceul taillé sur mesure :
<<Marine Le Pen salue « une figure marquante du paysage intellectuel et juridique ». « Robert Badinter était le défenseur des causes justes », déclare Yaël Braun-Pivet présidente de l’Assemblée nationale

Condoléances aux intello et aux causes justes avec des thuriféraires de cet acabit au panel politico-collabo élargi à l’ extrême .
Selon que tu seras défenseur des assassins sionistes ou des génocidés Palestiniens ton linceul sera plus ou moins immaculé dans la france du crif souverain .

RI taille un linceul sur mesure au défunt
https://reseauinternational.net/les-bonnes-causes-de-robert-badinter-ambivalence-et-amnesie/

15/02/2024 19:32 par Xiao Pignouf

Certains n’ont que ça à foutre : surveiller les faits et gestes de chaque membre de la FI.

Je me fous royalement qu’ils aient rendu hommage à Badinter. Ce dernier n’était pas Mussolini que je sache.

Quant à prétendre qu’ils portent allégeance au pouvoir macroniste, faut vraiment pas avoir les neurones qui se touchent...

Avec de tels commentateurs de la vie politique française, les milliardaires n’ont pas besoin de racheter la presse.

15/02/2024 20:11 par jaime

un texte du professeur Chems Eddine Chitour très éclairant sur l’ambivalence et l’amnésie de R Badinter .
https://reseauinternational.net/les-bonnes-causes-de-robert-badinter-ambivalence-et-amnesie/#

15/02/2024 20:12 par CAZA

Justement elle est là la veuve .
Enfin façon de parler . Ses neurones sont quand même restés à la maison .
Heureusement que les suces bottes habituels ne font pas leur travail de journaliste .

https://www.youtube.com/watch?v=_aShCfV4-Zk

16/02/2024 06:56 par Xiao Pignouf

Badinter était, comme le dit l’auteur du texte ci-dessus, critiquable sur bien des points de vue, c’est incontestable. Et qu’il reste dans les mémoires comme celui qui a aboli la peine de mort est tout à fait réducteur.

Rendre hommage à un acteur politique majeur de la Cinquième république, quelles qu’aient été ses parts d’ombre, est, et on peut déplorer ce grand déballage sentimental, une tradition politique de notre pays. Ceux qui scrutent chaque geste, chaque parole de la France Insoumise, et qui ne seraient de toute façon pas satisfaits même si celle-ci versait sang et larmes pour défendre les martyrs de Palestine, font preuve d’une immaturité confondante en espérant que ses membres agiront comme des sales gosses au repas de famille en pissant sur le cercueil de Badinter. C’est ridicule.

La France Insoumise a de manière incontestable remplacé le FN (je dis bien le « front », car depuis que le « Front » fasciste est devenu le « Rassemblement » de bisounours, on est passé du caca au caviar) et Mélenchon est le nouveau Jean-Marie Le Pen : lui et son mouvement sont devenus LES représentants de l’antisémitisme en France, leurs membres sont injuriés, menacés, expulsés par des foules en délire devant les sourires narquois des journalistes qui s’insurgeraient d’une pichenette à Bardella à qui les Juifs de France font la bise... On voit ici le résultat de plusieurs années de travail ardu de la part de nos médias adorés pour bien nettoyer le bulbe des veaux français.

Donc, non, aussi bad que Badinter ait été, la FI reste digne et rend hommage au défunt en mettant de côté ce que fut le vivant : c’est leur job en tant que députés. Ne pas comprendre ça, c’est avoir 7 ans.

16/02/2024 08:09 par T 34

Pas de grand mérite a être contre la peine de mort à l’époque car elle était déjà tombée en désuétude avec une exécution par an puis aucune à partir de 1978. C’était quelque chose dans l’ère du temps tout comme la légalisation de l’avortement qui n’était plus poursuivit de facto.

Donc la peine de mort judiciaire a été abolie et officiellement il n’y a plus de peine de mort en France. Sauf que dans les faits elle continue de manière extrajudiciaire, il suffit qu’une jeune noir ou arabe croise un flic raciste. Il y a aussi des opposants au régime assassiné comme Rémi Fraisse en 2014 et là contrairement à Malik Oussekine le gouvernement de l’époque (François Hollande) a complètement assumé la mort d’un manifestant d’opposition en faisant même réprimer dans le sang les manifestations de soutien à Rémi Fraisse). Et ce ne fut pas le dernier d’autre sont mort comme Zineb Redouane ou Steve Maïa Caniço, ou le massacre de la grotte d’Ouvéa pour des raisons électorale (volonté de mains dures de Chirac pour gagner les présidentielles) Dans les faits les morts par la police augmente. La bourgeoisie s’en fout que la peine de mort soit illégale car dans les fait elle tue sans remords que ce soit par ses flics ou autrement : peine de mort par privation de soins à l’hôpital, peine de mort par privation de logement, peine de mort par privation de nourriture saine ; peine de mort par empoisonnement aux pesticides, etc ... Et ceci dans l’impunité la plus totale.

Et la torture aussi continue, on ne compte plus les gens mutilés par la police. Policiers qui se torture aussi entre eux. Et ceci dans l’impunité la plus totale.

Quand à Badinter il a rétablit la peine de mort pour le code du travail (Code du travail : Robert Badinter au rapport) en présentant un rapport qui a servit de base à la loi El Khomri en 2016.

16/02/2024 10:41 par Koui

Badinter a été ministre de la justice de Mitterand. C’était l’époque où le Parti Socialiste dépensait sans compter l’argent volé à l’Etat francais via ELF et URBA. Cette débauche d’argent sale était visible de tous sur les panneaux d’affichage. Badinter n’a pas lancé d’investigations.

En ce temps là, la France soutenait la légalité du régime khmer rouge à l’ONU. Peu importe le génocide du Cambodge puisqu’il fallait punir le Vietnam. Mitterrand donnait des armes à Saddam HUSSEIN pour attaquer l’Iran et le bombarder avec des armes chimiques. Les notions de guerre d’agression ou d’armes interdites ne devaient pas être pertinentes puisque notre valeureux juriste ne s’en est jamais plaint. Hissen Habré perpétrait le massacre de 30.000 tchadiens alors que son régime ne tenait que par l’armée française. Badinter ne s’en ai jamais ému. La DGSE œuvrait en Angola pour aider l’agression sud africaine pendant que la France contournait l’embargo vers l’Afrique du Sud via la Françafrique. Je suppose que le Ministre de la Justice ne lisait pas la presse de Gauche sinon, il aurait été au courant et aurait pris les mesures appropriées pour que cela cesse.

16/02/2024 13:47 par Tardieu Jean-Claude

La réaction qu’a suscité mon précédent commentaire prouve que j’avais visé juste. Prêter au capitalisme et à ses représentants des intentions humanistes relève de la démagogie la plus sordide de nos jours...

Je vais en rajouter une couche. Je n’ai pas attendu cette occasion pour me demander qu’est-ce qui était le plus sadique ou cruel, entre condamner une personne à une peine de prison à perpétuité ou à vie, qui la privera de liberté le restant de ses jours, et la peine de mort qui lui épargnera cette longue et insupportable souffrance, sentence qui aura l’avantage de mettre fin prématurément à ses jours de manière indolore, bref, une aubaine en somme, car d’un point de vue humaniste on ne souhaitera à personne de souffrir inutilement, sauf à croire que laisser pourrir quelqu’un en prison dans l’indifférence générale pourrait apporter quelque chose à la société pour la rendre meilleure, je ne vois pas en quoi.

16/02/2024 16:18 par Xiao Pignouf

- La Terre est plate !
 Enfin voyons, l’astronomie a depuis longtemps prouvé que la Terre est ronde et nous avons envoyé des dizaines de vols habités dans l’espace...
 Votre réaction prouve que j’ai raison...

Dire de Mélenchon que c’est un représentant du capitalisme, c’est du platisme comme grille de lecture politique.

Quant à votre conception pénitentiaire, allez demander leur avis aux condamnés qui pourrissent dans les couloirs de la mort aux States (parmi lesquels combien d’innocents ?) s’ils ne voudraient pas commuer leur peine...

16/02/2024 17:10 par J.J.

Parmi les commentaires, j’ai particulièrement apprécié ceux de Xiao Pignouf (comme d’habitude ) et de Jean Claude Tardieu
J’ai trouvé aussi cette déclaration intéressante : Badinter a milité et obtenu la suppression de la peine de mort...pour l’homme blanc

16/02/2024 18:11 par Palamède Singouin

Badinter : grand avocat pénaliste. Interprète fidèle d’une partition écrite par Mitterrand (et beaucoup d’autres "grandes consciences" bien avant eux) devant un public acquis (l’Assemblée Nationale).
Rien de plus que son confrère Henri Leclerc qui ne bénéficiera certainement pas des mêmes hommages du fait de son action au sein de la Ligue des Droits de l’Homme.
Reste que ces nouvelles querelles, "pour-qui- et- pourquoi- avec- ou- sans-qui" , ça sort toujours du même tonneau : diviser pour mieux régner.

16/02/2024 21:06 par Professeur Chitour

La pantheonisation de Badinter était dans l’air du temps
Pour nous algériens nous aurons adoubé, si notra avis était sollicité , celle de Gisèle Halimi qui, elle , a defendu les Algériennes contre la peine de mort au même titre que la vingtaine d’avocats , qui ont mis leur sécurité pour la bonne cause de la liberté d’un peuple ; Contrairement à l’amnésique Robert Badinter ; comme je l’ai écrit dans cette contribution :

https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/140224/les-bonnes-causes-de-robert-badinter-ambivalence-et-amnesie

Professeur Chems Eddine Chitour

17/02/2024 03:55 par Roubachoff

En prison, un être humain souffre, ça n’est pas douteux, mais il peut aussi réfléchir, revenir sur sa vie, se cultiver, comprendre où il s’est trompé de chemin, se "racheter", voire se convertir, si ça lui chante. Bref, il reste une personne qui peut, de plus, avoir encore des relations avec les autres, que ce soit dans l’univers carcéral ou en dehors. Un mort, lui, n’a plus d’avenir ni d’espoir.
De plus, pour que la théorie "abrégeons les souffrances" tienne la route, il faudrait exécuter systématiquement tous les gens condamnés à de longues peine. Vous imaginez le massacre ? Bref, s’il est acceptable, pour soi-même, de préférer la mort à une longue incarcération, généraliser la chose semble un peu... exagéré.

17/02/2024 08:08 par Xiao Pignouf

pour que la théorie "abrégeons les souffrances" tienne la route,

C’est littéralement appliquer le principe de l’euthanasie aux détenus, et il n’est pas certain que M. Tardieu soit globalement d’accord avec ce principe...

17/02/2024 08:24 par keg

Je suis pour le rétablissement de la peine de mort (guillotine en place publique) à usage exclusif des poly-tocards véreux qui défrayent les chroniques (judiciaires, politiques, sociales, économiques et autres). Ils oublient qu’élus, ils sont au service exclusif du Peuple et non des dirigeants (y compris véreux qui suppriment toutes les libertés instaurées, justement, au pieds de la guillotine de la Révolution de 1789 et ensuite). Un politique n’a pas le droit à l’erreur. Le tribunal du Peuple ne peut se permettre la moindre non-rigueur vis à vis de ses modèles (qui se doivent d’être vertueux). Et en plus un politique failli ne devrait plus se présenter à un quelconque mandat (un failli économique ne peut plus être dirigeant et on l’autoriserait pour un politique : cherchez l’erreur !)
https://wp.me/p4Im0Q-6cl - « la dette qui s’endette pour que nous soyons endettés jusqu’au cou : aujourd’hui = 43 227 (en plus de nos dettes personnelles) = combien d’années de salaire et combien en fin de macronie ? » – « JdG N° 123 - Jr + 765 »

17/02/2024 08:27 par Xiao Pignouf

Une dernière réflexion : si la peine de mort était encore en vigueur en France, un détenu comme Georges Ibrahim Abdallah aurait été exécuté.

Et ce n’est pas défendre Badinter que de le dire, comme le docteur Chitour ci-dessus, je pense que Gisèle Halimi, pour les causes qu’elle a défendues, mériterait bien davantage la panthéonisation que quiconque et surtout Badinter.

17/02/2024 09:47 par CAZA

HéHé
Le Professeur met les mains dans la sciure imbibée par le sang des patriotes algérien .
<< Retenons que dans 80 % des cas connus, François Mitterrand a refusé la grâce. Contrairement à ce qu’on a pu croire, ces premiers condamnés à mort exécutés de la guerre d’Algérie ne sont pas des poseurs de bombe. Ils ont participé à l’insurrection, mais souvent sans commettre de meurtre.>>>
Yen a plein le Net avec " mitterrand peine de mort guerre d’algérie " sur le moteur de recherche

Et les peines de mort extrajudiciaires d’ une balle dans le dos , lot commun à tous les torturés ( les fameuses crevettes à bigeard ) , pour éviter qu’ ils aillent raconter les jolies pratiques de l’ armée de rep française idem très morale ( Paul Teigen )
https://1000autres.org/lettre-de-paul-teitgen-a-robert-lacoste-mars-1957

17/02/2024 12:01 par J.J.

Roubachof @ De plus, pour que la théorie "abrégeons les souffrances" tienne la route, il faudrait exécuter systématiquement tous les gens condamnés à de longues peine. Vous imaginez le massacre ?
Évidemment pas, mais personnellement je vois cette réflexion comme, non comme la recherche d’une solution pratique(avec tout le cynisme que cela représenterait), mais sur la recherche d’une solution humaine. On a bien supprimé les bagnes (avec peu de succès il est vrai, vu l’état du monde carcéral), mais le problème vaut que l’on y réfléchisse, même si ça consiste à péter dans l’azur..

17/02/2024 20:05 par Palamède Singouin

@Roubachoff

Juste une remarque qui ne suffira pas, bien entendu, à clore le débat : en France le taux de suicide en prison est 6 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population (record d’Europe...on est les meilleurs !!!).
Ça ne paraît pas tellement cadrer avec votre vision de la prison lieu de réflexion sur soi-même et de rédemption. La réalité de l’univers carcéral ne serait-elle pas plus proche de l’idéal dont s’en font les droites-extrêmes (et plus à gauche si affinités) : un lieu de torture ? La rédemption par la souffrance pour finir éventuellement en martyr, thème cher aux religions.

18/02/2024 02:08 par Roubachoff

Une solution humaine ? Suicider de force les longues peines ? Là, j’avoue que je ne comprends plus...
D’autre part, je n’ai jamais dit que les prisons sont des lieux de rédemption. Ce que j’ai dit, en revanche, c’est qu’un mort n’a plus ni avenir ni espoir. Et de toute façon, quel débat pervers ! La peine de mort humanitaire... Celle-là, on ne me l’avait jamais faite.

18/02/2024 08:35 par Tardieu Jean-Claude

Je tiens à préciser pour éviter tout malentendu, qu’à aucun moment il ne me serait venu à l’idée de me substituer au législateur d’un régime dans lequel je ne me reconnais pas ou que j’aurais été tenté de lui donner des conseils, je suis indépendant, d’ailleurs un tel comportement serait incompatible avec la conception du socialisme que je défends, celle de Lénine.

Lorsque j’ai relu mon commentaire, j’avoue avoir réalisé qu’il avait un côté un peu provocateur, si peu que je m’en suis marré tout seul ! Il faut être un peu dingue pour défendre le socialisme de nos jours, n’est-ce pas ? Il ne concernait pas des prisonniers politiques, comme par exemple Julien Assange ou Georges Ibrahim Abdallah, évidemment, j’aurais dû le préciser.

Palamède Singouin a rappelé un élément auquel je n’avais pas pensé, je cite - "en France le taux de suicide en prison est 6 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population".

Encore faudrait-il savoir quelles catégories de prisonniers sont concernées...

@ Roubachoff

 "Bref, s’il est acceptable, pour soi-même, de préférer la mort à une longue incarcération, généraliser la chose semble un peu... exagéré."

Je ne spéculerai pas ici sur la manière dont on traiterait cette question sous un régime socialiste, le plus humainement possible évidemment. Toujours est-il que l’on ne vit pas sous ce type de régime aujourd’hui, et le prisonnier condamné à passer des décennies en prison ou à y finir ses jours n’a pas le choix. C’est juste ce que je voulais signaler à votre attention et qui me choque, car j’y vois une forme d’injustice ou de cruauté, et j’estime qu’on doit dénoncer et combattre toute injustice. Ce qui m’amène au commentaire suivant.

@ Xiao Pignouf

 "Quant à votre conception pénitentiaire, allez demander leur avis aux condamnés qui pourrissent dans les couloirs de la mort aux States (parmi lesquels combien d’innocents ?) s’ils ne voudraient pas commuer leur peine..."

Dans une société où les conditions sociales d’existence nous sont imposées depuis notre naissance par le régime en place, il devrait endosser la responsabilité de tous les actes qui en découlent, sauf que ce n’est pas possible, alors il se reporte sur ceux qui les ont commis, quant à leurs victimes cela n’effacera jamais les souffrances ou déboires qu’elles ont endurés. Partant de là, il ne nous viendrait pas à l’idée de nous demander si une condamnation est juste ou injuste, elle sera par principe toujours injuste, puisque le régime est basé sur une injustice (de classe). Cela dit, je ne peux pas abonder dans votre sens et j’explique rapidement pourquoi

S’il y a des innocents et des jugés coupables qui pourrissent en prison, il y en a aussi en liberté, je me demande bien en quoi on pourrait commuer leur peine ! C’est absurde, je ne vous le fais pas dire.

 "C’est littéralement appliquer le principe de l’euthanasie aux détenus, et il n’est pas certain que M. Tardieu soit globalement d’accord avec ce principe..."

Détenus, accidentés ou grands malades aux capacités physiques ou intellectuelles fortement réduites ou handicapantes, cela devrait être à eux seuls de décider librement s’ils veulent y recourir, sinon à quoi bon faire des discours sur la démocratie et la liberté.

18/02/2024 13:33 par legrandsoir

Le mieux, pour que vos commentaires passent à coup sûr, est d’exprimer vos idées sans interpeller des lecteurs.
Nous ne sommes pas friands de dialogues dont le ton finit par monter et qui font oublier l’objet : l’article.
LGS

18/02/2024 08:48 par André LACROIX

À propos du couple formé par Robert Badinter et Élisabeth Bleustein-Blanchet, je signale :

 que ce grand homme a aussi signé une préface injurieuse pour la Chine d’un opuscule partisan de la poétesse tibétaine Tsering Woeser ; voir ma recension http://tibetdoc.org/index.php/accueil/recension/281-une-reaction-au-livre-de-tsering-woeser-immolations-au-tibet-la-honte-du-monde que je terminais ainsi :
"Quelle tristesse aussi de voir Robert Badinter, un homme qu’on a tant aimé – et qui n’a sans doute jamais mis les pieds au Tibet ‒, recopier les pires lieux communs (« éradication des coutumes et de la langue », « génocide culturel », etc.) dans une préface qu’aurait tout aussi bien pu écrire Robert Ménard…)" ;

 et que sa veuve, Élisabeth, a, elle, signé la préface de Tibet, mort ou vif de Pierre-Antoine Donnet, un livre de propagande "Free Tibet" ; voir ce qu’en dit d’Albert Ettinger dans sa recension : http://tibetdoc.org/index.php/politique/mediatisation/487-une-reedition-superflue-d-un-livre-partisan-et-obsolete :
"Déjà la préface, écrite par Élisabeth Badinter, donne le ton. Après avoir avoué que, « comme beaucoup de Français », elle ignorait « presque tout du Tibet », Madame Badinter se permet de qualifier ce qui suit de « remarquable travail » qui permettrait de savoir « sur le vif la lente agonie d’un peuple millénaire qui ne compte plus que quelques millions d’habitants. »
Madame ignorait évidemment que c’est l’ancien Tibet des lamas qui avait connu un fort déclin démographique. En effet, les épidémies récurrentes comme la variole, les maladies vénériennes généralisées, l’énorme mortalité infantile estimée à 50% et plus, une espérance de vie qui ne dépassait guère les 30 ans, d’interminables guerres civiles opposant les différents clans aristocratiques alliés à l’une ou l’autre secte lamaïste ou tribu mongole avaient conduit le peuple tibétain au bord de l’extinction. Que la « lente agonie » dont elle parle ait donc eu lieu non pas après la libération – depuis lors, le nombre de Tibétains a considérablement augmenté – mais au temps de l’Ancien Régime, Madame ne risquait pas de l’apprendre par le livre de Donnet. Ce qu’elle en a tiré, en revanche, c’est l’absurde mensonge de propagande d’un « véritable génocide culturel, linguistique et religieux poursuivi par les autorités chinoises pour rayer ce pays et cette civilisation de la carte du monde. »
La préface finit par l’obligatoire cantique à la gloire du « Dieu vivant des Tibétains » (Madame Badinter ne met pas de guillemets…)".

18/02/2024 09:48 par CAZA

Peine de mort ou rédemption en prison .
Synthèse dans les prisons de l’ état nation du peuple juif : Le prisonnier Palestinien une fois mort passe sa rédemption en restant en prison .
https://rebellyon.info/Quand-les-morts-sont-en-prison-Les

Il y a des exceptions
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/un-detenu-arabe-israelien-libere-apres-40-ans-de-prison-20230105

Dans les prisons des régimes collabos des sionistes la rédemption peut avoir une durée d’ un certain long temps vers l’ infini .
Georges Ibrahim Abdallah

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