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Afrique du Sud : Du sang dans l’eau

ils sont classés parmi les trés renommés Big five de l’Afrique tant ils ramènent de devises étrangères à l’économie, mais l’industrie de tourisme qui a grandi à leur côté est souvent considérée comme insouciante, enthousiaste et naïve.

Ils s’agit des grands requins blancs qui peuplent nos eaux. Ils inspirent la crainte à beaucoup, mais un profond respect à ceux qui travaillent étroitement avec eux.

Craig Ferreira, qui est à la tête de the South African White Shark Conservation, Education and Exploration Society, (la société de protection des Requins Blancs sud-africains, Société d’Exploration et d’Éducation), explique qu’au cours de la décennie passée, l’Afrique du Sud est devenue une destination trés importante pour les touristes étrangers voulant plonger avec des requins même si l’industrie de la cage noyée

et la pratique du jeté d’appat qui va avec souffrent toujours d’une perception très négative.

L’appat est un mélange de sang et de restes d’animaux jeté dans l’eau pour attirer les requins à la convenance des touristes.

Craig Ferreira explique que les théories selon lesquelles le chumming (le jeté d’appats) conditionne les requins à attaquer les gens est complètement sans fondement. "Les Requins ont visité des barques de pêche pendant des années et les pêcheurs ont pratiqué le chumming depuis toujours, en nettoyant le poisson dans la mer, en vidant leurs intestins ou en jetant l’amorce à la mer."

Ferreira explique que les requins sont des animaux fortement nomades qui restent rarement dans un secteur pour plus de quelques heures ou jours au maximum.

Il y a 12 opérateurs à Gansbaai, False Bay et Mossel Bay qui prennent chacun une moyenne de deux mille clients par an, à 800 Rand (environ 78 EUR N d T) par voyage.

côte sud africaine

"Les Autorités des affaires Maritimes et Côtières ont un comportement draconien. Au lieu de travailler avec l’industrie ils menacent de fermer les agences et de retirer les permis."

Ferreira, qui a une agence dans Gansbaai explique que cette industrie constitue un capital environnemental et financier et elle doit être régulée et contrôlée.

"Mais les fonctionnaires du Bureau des affaires Maritimes et Côtières rejettent les bateaux chargés de touristes et causent des retards avec leur paperasserie.

"Ils pourraient aussi bien contrôler les bateaux les après-midis au lieu de le faire quand nous nous préparons à aller à la mer mais ils nous traitent comme des criminels ou des braconniers."

Il explique qu’il n’y a pas assez de confiance entre les autorités et l’industrie.

"Nous devons travailler ensemble pour promouvoir l’industrie, mais maintenant les affaires Maritimes et Côtières ont menacé de mettre des espions sur nos bateaux."

Ferreira explique qu’au fil des années l’industrie s’est beaucoup professionnalisée.

"Les premiers jours vous aviez des bateaux qui prenaient la mer avec les cages qui n’étaient rien moins que des pièges mortels.

Cage noyée

C’était de l’avidité de la part des opérateurs mais les choses ont changé."

Maintenant les opérateurs investissent de grandes sommes d’argent dans l’équipement, le personnel et ils font de la publicité dans les foires commerciales à l’étranger.

Et la protection [des requins] constitue un élément essentiel du buisness.

"Bien sûr c’est pour gagner de l’argent mais la plupart des opérateurs recueillent des données et conduisent des recherches de grande ampleur avec des scientifiques et des défenseurs de l’environnement dans le monde entier."

Ferreira a écrit un livre, My Journey with the Great White, (Mon Voyage avec le Grand Blanc), où il rappelle ses premiers jours de garçon quand il chassait le requin avec son père qui plus tard a aidé les groupes de pression en faveur du Grand Blanc (lobby for the Great White) à obtenir une protection juridique.

Ferreira explique que l’association formée par des opérateurs de cette industrie espére favoriser des relations bonnes, ouvertes et propres avec les autorités.

Mais Mike Meyer, le porte-parole pour le Bureau des affaires Maritimes et Côtières nie tout type de harcèlement des agences spécialisées dans le requin.

"Nous ne sommes pas des voyous. Mais nous voulons réguler l’industrie et mettre en place les meilleures règles pour assurer la conservation des requins."

Il explique que le Bureau des affaires Maritimes et Côtières ne voudrait rien moins que voir les divers opérateurs travaillant bien ensemble et se promouvoir eux-mêmes en tant qu’industrie.

"Mais ces types se sont battus durement les uns contres les autres depuis le début. Certains sont des cow-boys qui prétendent faire les choses comme ils l’entendent."

Meyer explique que l’industrie est devenue trés lucrative, incitant certaines personnes à agir à la légère.

"Nous pourrions avoir des gens afrétant des bateaux supplémentaires et transportant autant de personnes que possible pour voir les requins.

Touristes du Grand Blanc

C’est devenu un véritable train à bestiaux et nous ne voulons pas que cela arrive à cause de l’impact sur les animaux."

Alors qu’il y avait eu des retards dans passé, le Bureau des affaires Maritimes et Côtières a tenté de délivrer des permis dont la validité aurait été limitée à quatre ans pour False Bay, Gansbaai et Mossel Bay et ce dès les deux prochaines semaines.

"Quelques opérateurs sont vexés parce qu’ils se rendent compte que leur temps d’activité pourrait être réduit mais nous devons nous assurer qu’il y aura le moins d’impact possible sur les requins."

Meyer a aussi nié qu’il y aurait des espions dans les bateaux, mais explique que des passagers qui auraient payés leurs places seraient envoyé à bord pour voir ce qui arrive.

Il ajoute que les réunions qui se sont tenues pendant une année avec divers opérateurs ont permis d’élaborer un code de conduite.

"Mais il y en a toujours certains qui rendent les choses difficiles pour tous les autres" a-t-il dit.

Article paru dans Independent online : Blood in the water

Images empruntées à deux sites d’agence de tourisme su Grand Blanc (avec lesquelles le Grand Soir n’entretient aucun lien) : il s’agit de WHITE SHARK DIVING et sharkcagediving


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