Leur Grande Trouille - journal intime de mes "pulsions protectionnistes"

GoodYear, Continental, Whirlpool, Parisot-Sièges...

Depuis dix ans, à travers la Picardie d’abord, la France ensuite, j’ai visité des usines de robinets, de pistons, de cacao, de lave-linge, de canapés, de chips ; de yaourts, avec toujours, au bout, la défaite.

Ca m’a lassé de pleurnicher. Mieux valait préparer la contre-offensive.

C’est quoi, leur grande trouille, en face ? Leur peur bleue ?

Il suffit de parcourir le site du MEDEF. Ou de lire leurs journaux, Le Monde, La Tibune, Les Echos : Laurence Parisot, Enrnest-Antoine Seillière, tous les PDG et leurs porte-plume, s’effraient des "tentations de protectionnisme", se mobilisent contre ce "spectre", ce "risque", ce "serpent", ces "pulsions", etc.

Voilà leur talon d’Achille.

Contre leur libre-échange, des barrières douanières.
Des taxes aux frontières.
Des quotas d’importation.
La grosse artillerie.
C’est notre dernière arme, j’ai l’impression.
Les seules batteries qui les feront reculer.
Sans quoi, le dumping social, fiscal, environnemental, peut continuer longtemps.

A partir de reportages, mais aussi de lectures, de rencontres avec des syndicalistes, des patrons, des économistes, des douaniers, ce "journal intime de mes "pulsions protectionnistes"" explore cette hypothèse interdite.

François Ruffin

Leur Grande Trouille
Editions Les Liens qui Libèrent
Oct. 2011
ISBN 978-2-918597-37-7
18 euros TTC

COMMENTAIRES  

06/06/2017 21:12 par François

Ce qu’il faut c’est construire un programme économique cohérent qui aille dans le bon sens, pas juste une idée lancée dans l’océan des messages a caractère informatifs.
La FI n’a, je pense, pas assez insisté sur le socle économique de son programme qui est beaucoup plus réaliste que l’austérité.

22/09/2021 12:34 par Georges Rodi

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Les barrières douanières : cela porte un nom… Les normes.
Les taxes aux frontières… payées par qui ?
Les quotas d’importation... Rien de tout cela ne va créer des emplois ouvriers… Bienvenue aux incitations pour des usines automatisées.

Tout le monde comprends bien pourquoi la fabrication des machines à laver est partie en Chine.
En Europe, le marché est faible, limité au renouvellement tous les 10 ans.
Impossible de lutter avec des pays en développement, et leur marché immense.

Mais transporter une machine à laver, ou un congélateur, etc. toutes ces boîtes pleines de vide : cela n’a aucun sens, y compris pour les industriels chinois qui sont prêts à envisager des accords locaux.

Prenons les bus électriques… 3 fois moins chers en Chine : moins de 200.000€/unit
Combien en Europe ? 600, 700.000€/unit… On devrait être inondés de bus chinois... C’est le cas ? Non, bien évidemment.
Le marché européen leur est fermé, même après qu’une usine soit crée localement.
« On » choisit de « défendre » les intérêts de quelques actionnaires, de groupes qui se moquent comme d’une guigne des emplois, sans réfléchir aux conséquences, ou à d’autres solutions.

Imaginons des composants chinois assemblés sur un châssis et avec une carrosserie française, on aurait un surcoût de 100.000€ à tout casser, et des emplois ouvriers locaux, et 300, 400.000€/bus à investir ailleurs… C’est beaucoup d’argent…

Il y a des accords possibles pour créer des emplois ouvriers en Europe, à condition de le vouloir, prendre le temps d’analyser au cas par cas chaque possibilité.

Protéger certains domaines ? Oui, qui ne le fait pas ?
Mais la grosse artillerie... C’est la porte ouverte pour se faire manipuler sans le savoir…
Danger pour la gauche.

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