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Alstom : "On est sacrifié pour la finance"

Entretien avec Christian Garnier, représentant CGT au comité de groupe et délégué syndical central de la branche Transport d’Alstom.

Comment avez-vous accueilli la nouvelle des tractations entre General Electric et Alstom ?

Le PDG se fout de notre gueule ! Il y a deux mois, Alstom nous a présenté le projet d’extraire du groupe la branche Transport (9.000 salariés en France) pour la mettre en bourse et en vendre 30% immédiatement. A la clé, 182 suppressions de postes car il fallait faire le ménage avant la mise en bourse. Et la semaine dernière nous apprenons par la presse qu’il veut boucler dans le week-end l’explosion du groupe. Ce matin (lundi) devait se tenir à Saint-Ouen, siège d’Alstom Transport, une réunion de négociation sur les 182 suppressions de postes, la CGT a refusé de siéger. Il est hors de question de discuter de ces suppressions d’emplois, alors que nous ne savons même pas si le groupe existera encore mercredi. Demain, nous appelons à la grève sur les trois établissements Alstom Transport de Saint-Ouen.

Que pensez-vous des difficultés du groupe avancées pour justifier la cession à GE ou Siemens ?

Le groupe est en difficulté financière car il a un endettement important, il a été mal géré et a racheté tout ce qui bouge ces dernières années. Mais il n’est pas du tout en difficulté industrielle, avec 53 milliards d’euros de commandes. On n’a jamais connu un tel niveau de commandes. Pour la branche Transport, cela représente 5 années de travail ! La vraie explication du projet de vente, c’est que Bouygues, premier actionnaire, veut faire une plus-value extraordinaire en vendant ses actions, on est sacrifié pour la finance.

Entre GE et Siemens, faut-il choisir, avoir une préférence ?

Pour nous, il n’y a pas d’option meilleure. Que le prédateur soit étasunien ou allemand, on n’en veut pas car dans les deux cas cela nous mène à l’éclatement et à la disparition du groupe. Siemens veut faire disparaître un concurrent. GE veut récupérer les brevets, le savoir-faire, le carnet de commandes, et des implantations industrielles. Chez GE à Belfort, il y a eu des suppressions d’emplois l’année dernière, il y a encore un plan cette année. Quel que soit le repreneur, il y aura des destructions d’emplois et des fermetures de sites.

Qu’attendez-vous du gouvernement ?

On veut une nationalisation de cette entreprise. Que l’Etat arrête ses grandes déclarations et passe aux actes. Sur le carnet de commandes, 60% dépendent de l’argent public. Il faut une nationalisation.

Pas une simple prise de participation comme il y a dix ans ?

Une des premières conséquences du plan de sauvetage négocié entre Sarkozy et Kron, ne l’oublions pas, a été 11.500 suppressions d’emplois et l’envoi de 10% du carnet de commandes à la concurrence. Kron a récupéré une entreprise assainie, qu’il a plantée en dix ans. Ces quatre dernière années, 1,5 milliards d’euros a été donné en dividendes aux actionnaires. Le capital coûte très cher à l’entreprise ! On veut des actes du gouvernement. On apprend par la presse qu’il reçoit les PDG, qu’il y a des tractations au plus haut niveau, mais les organisations syndicales sont laissées complètement de côté alors qu’il y a 93.000 salariés dans le groupe.

»» http://humanite.fr/alstom-est-sacrifie-pour-la-finance-523319
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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

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