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Aéroport Notre-Dame-des-Landes : un transfert pour les riches ?

Toutes les alarmes climatiques retentissent, le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de publier son dernier état des lieux sur le réchauffement climatique et entérine définitivement le lien entre pollution et augmentation globale de la température sur terre (les prévisions de hausse de température sont alarmantes, du jamais vu dans l’historique climatique).

Dans ce contexte, le projet de déplacement de l’aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes poursuit son chemin, malgré tout. Il va nous coûter environ 300 millions d’euros d’argent public (sans compter les infrastructures tram-train, ligne SNCF Rennes-Nantes…) et polluer encore un peu plus, toujours un peu plus, et permettre de s’endetter un peu plus, toujours un peu plus ! De l’argent public que la collectivité va devoir emprunter et ainsi aller faire enfler la dette française qui s’élève aujourd’hui à 2 000 milliards d’euros.

Connaissez-vous le premier poste ou le budget le plus important de l’État français ? L’Éducation nationale avec 46 milliards d’euros ? Enfin pas tout à fait ! Le premier budget de l’État français, celui qui nous coûte le plus cher. Suspense…. C’est le remboursement des intérêts de la dette française. Pour les seuls intérêts nous en sommes pour l’année 2013 à 62 milliards d’euros ! (l’année n’est pas terminée et le taux d’intérêt peut fluctuer selon les notes infligées par les agences de notation). Cette dette est empruntée sur les marchés financiers. Donc la planète finance nous finance, avec intérêt : 62 milliards ! Avons-nous intérêt à nous endetter plus ? Seulement si je détiens de la dette et que cela me rapporte, en spéculant dessus ! Alors pourquoi donc aller emprunter 300 millions de plus pour financer le déplacement d’un aéroport qui existe déjà avec les infrastructures adaptées (Tramway, route, bus, proximité de la gare TGV…). Pourquoi nous endetter davantage ? Pour le gain de quelques-uns, une minorité ?

Au passage, les retombées pour l’économie locale seront toutes relatives dans la mesure ou les postes et emplois existent déjà, puisque le personnel est actuellement en poste sur l’aéroport de Nantes. Il s’agira donc d’un transfert d’emplois, ni plus, ni moins.

Sans avoir abordé d’autres versants, cela semble déjà une idée qui va nous coûter très chère ! Juste en intérêts à payer...

Tout comme l’évolution de notre économie, l’évolution du transport aérien est assise sur les réserves d’énergie fossiles. Moins de réserves = moins de business.

La perspective de l’envolée du nombre de passagers sur l’aéroport de Nantes, raison principale de son transfert, sera donc relative aux réserves de pétrole dans le sol. Les ressources fossiles déclinent (cela aussi est avéré, le pic de production pour le pétrole est atteint et la demande augmente). Bilan : moins de pétrole = pétrole plus cher = envolée des prix du baril = envolée du prix des billets d’avion. Il faut savoir qu’actuellement seul 20 % de la population française, prend (peut pendre) l’avion. Les 20 % les plus aisés. À moins que d’ici là tout le monde soit devenu très riche, le nombre de passagers (les moins aisés c’est sûr) risque donc à terme de diminuer.

Rappelons que la concession signée par Vinci porte sur une durée de 50 ans…D’ici là il y aura beaucoup moins de pétrole qu’aujourd’hui, cela est certain, donc moins de business à faire pour Vinci… Ça tombera bien la concession sera terminée et l’État pourra reprendre la gestion quand il n’y aura plus de bénéfices à réaliser. C’est un peu l’histoire de certaines autoroutes françaises, privatisées après avoir été financées par l’argent public...

Brice Voulisse

»» http://blogs.mediapart.fr/blog/mani...

Évolution des intérêts de la dette en direct : http://www.planetoscope.com/comptes-publics/1184-compteur-des-interets-de-la-dette-publique-francaise-les-interets-payes-par-la-france.html

Pic réserve pétrole : http://www.manicore.com/documentation/petrole/pic_futur_petrole.html


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