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A bas la répression ! Non aux licenciements et à la casse de La Poste !

Ce mercredi 12 décembre s’est tenue la première journée d’audiences en appel du procès des 15 postiers des Hauts-de-Seine accusés de « séquestration » et d’« entrave à la liberté du travail » par leur direction. Un procès ? Pas seulement ! Ce fut aussi un rassemblement dense et combatif, signe que la répression ne parvient pas à démoraliser des postier-ère-s qui ne sont pas dupes de la manoeuvre de leur direction, après des années de restructurations extrêmement brutales et de néo-management oppressif à La Poste. Au moins 150 personnes et de nombreuses organisations syndicales et politiques étaient présentes malgré le froid glacial.

Restructurations massives à La Poste

Pour comprendre le rassemblement d’aujourd’hui, il faut revenir un peu sur la situation à La Poste. Transformée en SA à capitaux publics, soumise à la concurrence, cette entreprise est le deuxième employeur après l’Etat, et l’un des plus gros licencieurs du pays. En 10 ans, c’est plus de 50 000 postes qui ont été supprimés ! Pour faire passer ces attaques massives, la direction de la poste - c’est à dire l’Etat - s’est lancée depuis plusieurs années dans un véritable plan de guerre, frappant centre par centre pour diviser les résistances, et combinant un management qui vise à mettre la pression individuellement sur chaque travailleur avec un niveau élevé de répression. Dernier acte de ces restructurations massives, le plan « Facteur d’avenir », qui organise la suppression d’un grand nombre de tournées, de façon à en faire reposer la charge sur ceux qui restent, toujours moins nombreux.

Dans le 92, des postiers combatifs

C’est dans ce contexte que naissent les poursuites absurdes qui touchent aujourd’hui les 15 camarades des Hauts-de-Seine. En mai 2010, les postiers d’Asnières, de Châtillon et de Clamart étaient en grève contre les suppressions d’emplois qui visaient leurs bureaux. Le 10, 80 d’entre eux se rendent sur le site de la direction départementale pour exiger d’être reçus, après des jours passés à demander un rdv. Cette occupation des locaux est qualifiée de « séquestration » par la direction, qui porte plainte contre 15 salariés, dont 13 syndicalistes SUD et CGT. Parmi eux, 5 camarades du NPA dont Olivier Besancenot.

La manoeuvre est claire : il s’agit de casser une équipe militante combative, qui par son travail a réussi à retarder l’application du plan « Facteur d’avenir » dans le 92. En 2009 déjà , une grève avait en effet touché l’ensemble du département, et avait permis la mise en place d’assemblées générales à l’échelle de plusieurs bureaux, une première nationale alors que la direction était parvenue jusque-là à isoler les résistances. Cette coordination et cette auto-organisation pourraient montrer la voie à la seule stratégie capable d’en finir avec les suppressions de postes et la dégradation des conditions de travail à La Poste (où il y a eu 4 suicides rien qu’en 2012), et de revenir sur le processus de privatisation. C’est pour cela que la direction met autant d’acharnement à casser ces camarades, comme elle l’a fait à Guyancourt (78) avec Aurélien Grasso [1]. En outre, si la qualification de « séquestration » est entérinée par la cour d’appel de Versailles, cela pourra servir de jurisprudence aux patrons pour recourir à la justice chaque fois que des salarié-e-s décident d’une occupation dans le cadre d’une lutte. Autant dire que c’est le droit de se défendre qui est en jeu dans ce procès.

Après l’austérité, l’épuration ? Non à la répression !

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En première instance, 11 des 15 postiers avaient été reconnus coupables et avaient écopé de 1500 euros d’amende. Si la mobilisation ne parvient pas à faire reculer la justice bourgeoise, le jugement en appel pourrait alourdir ces peines. Le rassemblement d’aujourd’hui constitue néanmoins une étape réussie. En plus de SUD et de la CGT Poste, les cheminots de SUD Rail étaient venus apporter leur soutien logistique, tandis qu’une douzaine de postiers de Bègles, qui avaient eux-mêmes été poursuivis avec les mêmes chefs d’accusation loufoques en 2010, avaient fait le déplacement. Un camarade de l’UNEF Paris-1, lui-même victime de la présidence de son université, est venu expliquer les atteintes aux libertés syndicales qui y sévissent depuis quelques mois [2]. Il faut aussi signaler la présence du collectif unitaire Postes 78, regroupant 11 organisations syndicales et politiques, qui exige l’annulation du licenciement d’Aurélien GRASSO et l’arrêt de la répression contre le personnel de La Poste. Ce dernier était présent au rassemblement et a pris la parole. Ce collectif a pris contact avec celui du 92 en vue d’une rencontre pour développer l’action commune au niveau de la région parisienne.

C’est clair qu’il n’y a pas qu’à La Poste que la répression frappe en ce moment. Alors que gouvernement et patronat sont main dans la main pour radicaliser le taux d’exploitation des travailleurs et des jeunes, celle-ci est partout : devant le salon de l’auto, à Notre-Dame-des-Landes, contre Aurore Martin et de nombreux syndicalistes dans toutes les boîtes de France... A La Poste, dirigée par de hauts fonctionnaires, c’est directement l’État qui est aux commandes. Et licenciements, conditions de travail et répression atteignent une violence inouïe. Une preuve de plus que la riposte nécessaire ne pourra être construite que par les exploité-e-s eux mêmes.

Loïc Guillaume et Christian Foucomprez

Source : http://www.ccr4.org/A-bas-la-repression-Non-aux-licenciements-et-a-la-...

13/12/2012.


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