Au moins 3300 migrants d’Afrique ont trouvé la mort en Méditerranée en 2014. Plus d’un millier ont péri dans les naufrages des 12 et 19 avril 2015.
« Entre les rues d’Afrique, le chaos arabe et les institutions européennes, se produit l’une des tragédies les plus épouvantables de notre temps », décrit le journaliste et écrivain Léonard Vincent, spécialiste de l’Afrique et de l’Érythrée. Et « les conditions politiques ne sont pas réunies pour que les portes de l’enfer se referment ». Car les mesures annoncées par l’Union européenne, comme la surveillance renforcées de la mer, semblent dérisoires, et bien éloignées des racines profondes de la situation.
Une fois de plus, il faut revenir sur les rives de la mer des Morts. Notre Méditerranée est devenue en dix ans la porte de l’enfer pour les fugitifs d’Afrique – Érythréens, Éthiopiens, Somaliens et Soudanais qui fuient la passion des armes et du pouvoir de leurs aînés, mais aussi désormais les Syriens qui ont échappé par d’étranges routes à la furie du Moyen-Orient. Cette fois, face à l’ampleur de l’hécatombe – mille morts ! –, tâchons d’y revenir avec les idées claires et ne (…)Lire la suite »