Le XXIème siècle s’est ouvert en Amérique latine avec l’arrivée au pouvoir de gouvernements progressistes : ceux d’Hugo Chávez au Venezuela (1998), de « Lula » au Brésil (2002), de Nestor Kirchner en Argentine (2003), d’Evo Morales en Bolivie (2005) ou de Rafael Correa en Équateur (2006). Une région du monde qui avait, auparavant, vu se succéder coups d’État militaires et régimes dictatoriaux. Mais désormais, ce sont d’autres méthodes qu’emploient les forces réactionnaires pour déstabiliser, voire renverser, les mêmes gouvernements progressistes. Une contribution publiée dans L’intérêt général, la revue du Parti de Gauche (numéro spécial « Les médias ») [1]. par Nils Solari, mardi 13 décembre 2016
À peine installé à la tête de l’Argentine, Mauricio Macri s’est lancé dans de « grandes manœuvres » dans le secteur des médias, que nous avions détaillées dans un précédent article. Ces dernières se sont poursuivies en 2016 et ne cessent de démontrer l’ancrage néolibéral du nouveau président argentin, son inclination pour la concentration et le faible intérêt pour la démocratisation entamée sous la mandature précédente.
En effet, quand Macri et son équipe investissent la question des médias, même avec un slogan de campagne aux accents novateurs – « Cambiemos » (« Changeons ») [1] –, c’est pour revenir à une structuration du champ médiatique argentin beaucoup moins ouverte et pluraliste qu’avant la loi de 2009.
La Loi sur les services de communication audiovisuelle [Ley de servicios de comunicación audiovisual], promulguée en octobre 2009 par le gouvernement argentin, a finalement été validée dans son intégralité par la Cour suprême mardi 29 octobre 2013, au terme d’une bataille juridique avec le groupe Clarín [1] qui aura duré près de quatre ans.
Mardi 10 janvier 2012, le président Daniel Ortega prêtait serment pour entamer son troisième mandat à la tête du Nicaragua. Le 11 au matin, les pages internet des médias français qui relaient l’information, le font par le biais d’une voix quasi-unique en reproduisant la dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) [1], et pour certains, la dépêche de l’agence Reuters, sans prendre soin de les compléter. Des dépêches où l’on n’apprend pas grand-chose sur la situation du pays mais qui ressassent surtout les traditionnels poncifs sur l’Amérique latine… et ses « dangereux alliés ».