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Auteur : Patrick SAURIN

La dette des étudiants américains : une violence insupportable faite à une génération

Escroqués par des universités privées US à but lucratif, des étudiants exigent l’annulation de leur dette et l’éducation gratuite

Ann LARSON, Patrick SAURIN

Aux États-Unis, la crise des subprimes qui a débuté en été 2006 a révélé au grand jour les malversations des banques et de la finance qui ont escroqué des millions de familles, en particulier les plus pauvres, avec des prêts immobiliers que celles-ci n’allaient pas pouvoir rembourser.

Mais ces prêts hypothécaires ne représentent qu’un dispositif parmi une vaste gamme de crédits prédateurs dans laquelle on retrouve les prêts pour dépenses de santé, les prêts personnels, les crédits attachés aux cartes bancaires, les prêts aux collectivités, mais également les prêts aux étudiants. Faire des études aux États-Unis coûte cher car la scolarité est payante. Résultat : deux-tiers des étudiants sortent de l’université avec une dette en moyenne de 27 000 dollars. En 2012, on estimait que la dette totale des étudiants dépassait les 1 000 milliards de dollars, une dette supérieure à celle des cartes de crédit ou à toutes les autres sortes de prêts aux particuliers à l’exception des prêts immobiliers |1|. À la fin de leurs études, beaucoup d’étudiants sans emploi se trouvent pris au piège d’une dette qui les étrangle. Isolés, ils sont à la merci des banques et de leurs créanciers. Mais depuis quelques années, un collectif citoyen, combatif et imaginatif, a entrepris de (…) Lire la suite »

BNP Paribas sanctionnée par les autorités des États-Unis :il faut aller plus loin

Eric TOUSSAINT, Patrick SAURIN

Fin juin 2014, afin d’éviter une condamnation, BNP Paribas a reconnu sa culpabilité et a passé un accord avec la justice des États-Unis. BNP Paribas accepte de payer 8,9 milliards $ d’amende.

Dix réflexions et une conclusion 1 - Il est possible de faire payer d’importantes amendes à une banque. Dans cette affaire, BNP Paribas déclare elle-même que l’amende, bien qu’elle soit d’un montant élevé, n’affectera pas la bonne santé et la solidité de la banque ! |1| 2 - Alors que les gouvernants se complaisent à affirmer qu’ils ne peuvent pas prendre des mesures à l’échelle nationale ou internationale, les États-Unis imposent seuls contre 99 % des États membres des Nations Unies des sanctions contre Cuba |2|. C’est notamment en vertu de ces sanctions inacceptables que les autorités des États-Unis ont obtenu de BNP Paribas le paiement de l’amende en question. Qu’attendent d’autres États pour prendre unilatéralement à leur tour des sanctions contre des banques ou d’autres entreprises, pour de bonnes raisons cette fois ? 3 - Qu’attendent des États comme la France, la Belgique ou l’Espagne pour sanctionner et condamner l’Union des Banques Suisses (= la principale banque (…) Lire la suite »

Emprunts toxiques. Les banques une nouvelle fois condamnées

Patrick SAURIN
À la fin de l’année 2013, la tentative félonne du gouvernement de faire valider rétroactivement les contrats de prêt illégaux, car dépourvus de TEG, a été à juste titre sanctionnée par le Conseil constitutionnel. Il faut se rappeler qu’à l’occasion du démantèlement de Dexia, le gouvernement avait fait reprendre un encours de 10 milliards d’euros de prêts toxiques de cette banque par la Société de financement local (SFIL), une structure publique spécialement créée à cet effet. Lorsqu’il a constaté que les tribunaux sanctionnaient les banques qui n’avaient pas mentionné de TEG dans leurs contrats et leurs fax de confirmation, le gouvernement a tenté de réduire à néant cette jurisprudence en proposant une loi de validation rétroactive des contrats illégaux afin d’exonérer les banques et renvoyer la prise en charge du surcoût des emprunts toxiques aux acteurs publics locaux. Mais les juges poursuivent leur travail. En voici pour preuve deux récents arrêts. 1) Royal Bank of Scotland (…) Lire la suite »