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Auteur : Hugh ROBERTS

Qui a dit que Kadhafi devait partir ? (The London Review of Books) - 3/3

Hugh ROBERTS
PARTIE 1 | PARTIE 2 | PARTIE 3 L'affirmation selon laquelle la « communauté internationale » n'avait pas d'autre choix que d'intervenir militairement et que la seule alternative était de ne rien faire est fausse. Une alternative active, concrète et non-violente avait été proposée, et délibérément rejetée. L'argument en faveur de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne et ensuite d'une intervention militaire employant « tous les moyens nécessaires » était qu'il n'y avait pas d'autre moyen pour faire cesser la répression et protéger les civils. Et pourtant beaucoup ont rappelé que la façon de protéger les civils n'était pas d'intensifier le conflit en intervenant en faveur d'un camp ou d'un autre, mais d'y mettre fin en instaurant un cessez-le-feu suivi de négociations politiques. Le International Crisis Group, par exemple, où j'ai travaillé pendant un temps, a publié une déclaration le 10 mars proposant une initiative en deux points : 1) la formation d'un groupe de contact (…) Lire la suite »
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Qui a dit que Kadhafi devait partir ? (The London Review of Books) - 2/3

Hugh ROBERTS
PARTIE 1 | PARTIE 2 | PARTIE 3 Il y a quelques années, Kadhafi semblait réaliser ce qu'il avait fait - qu'il avait entraîné la Libye, et lui-même avec, dans une impasse quasi-utopique - et il a tenté de s'en sortir. Dés 1987 il faisait des expériences avec le libéralisme : autorisant des commerces privés, limitant les pouvoirs des Comités Révolutionnaires, autorisant les Libyens à voyager dans les pays voisins, rendant les passeports confisqués, libérant des centaines de prisonniers politiques, invitant les exilés à rentrer avec des garanties qu'ils ne seraient pas persécutés, et même rencontrant des dirigeants de l'opposition pour étudier une éventuelle réconciliation tout en reconnaissant que de graves abus avaient été commis et que la Libye n'était pas un état de droit. Ces réformes impliquaient un glissement vers un gouvernement constitutionnel, l'élément le plus remarquable étant la proposition de Kadhafi de codifier les droits des citoyens et les délits punissables, ce qui (…) Lire la suite »

Qui a dit que Kadhafi devait partir ? (The London Review of Books) - 1/3

Hugh ROBERTS

Kadhafi est mort et l’OTAN a livré une guerre en Afrique du Nord pour la première fois depuis la défaite de la France par le FLN en 1962. Le seul et unique «  état des masses » du monde arabe, la Jamahiriya Arabe Libyenne populaire et socialiste, s’est mal terminé. Par contraste avec le coup d’état du 1er septembre 1969 qui renversa le roi Idris et porta Kadhafi et ses collègues au pouvoir sans verser de sang, la campagne faite de rébellion/guerre civile/bombardements de l’OTAN et destinée à protéger les civils a provoqué plusieurs milliers de morts (5000 ? 10.000 ? 25.000 ?), des milliers de blessés et ces centaines de milliers de réfugiés ainsi que des dégâts massifs aux infrastructures du pays. Qu’est-ce que la Libye a reçu en échange de tous ces morts et destructions qui lui ont été infligées au cours des derniers sept mois et demi ?

PARTIE 1 | PARTIE 2 | PARTIE 3 Le renversement de Kadhafi & Cie était loin d'être une révolution pure et simple contre une tyrannie. Cela dit, la dernière intervention militaire de l'Occident ne peut pas être non plus dénoncée comme une simple intervention pour le pétrole. Présenté par le Conseil National de Transition (CNT) et salué par les médias occidentaux comme une partie intégrante du Printemps Arabe, et donc similaire aux soulèvements en Tunisie et en Egypte, le drame libyen trouve plutôt sa place dans la liste des guerres occidentales ou appuyés par l'Occident contre des régimes « hostiles », « rebelles », insuffisamment « serviles », « voyous » : Afghanistan I (sous régime communiste entre 1979-1992), Irak I (1990-1991), la République Fédérative de Yougoslavie (sur le Kosovo, 1999), Afghanistan II (sous le régime des Talibans, 2001), et Irak II (2003), auxquels on pourrait ajouter avec quelques variantes le Panama (1989-1990), le Sierra Leone (2000) et la Côte (…) Lire la suite »