Tchou tchou tchou
Chug, chug, chug
Che Che Che
QUOI ? C'est bien ça ? J'ai entendu "Che" ?
Emergeant d'un rêve liturgique ou réveillé par des slogans révolutionnaires, je repousse mes draps, enfile mon kimono, descends les escaliers quatre à quatre et je sors dans la nuit noire. Des slogans scandés à l'unisson m'attirent jusqu'au coin de la rue. Des gens qui luttent pour la cause avec un fervent enthousiasme. Mes jambes avancent rapidement maintenant, me portant jusqu'à la révolution toujours en marche permanente. Les slogans sont amplifiés ou étouffés selon le sens du vent.
Ron ! Arrête-toi ! Tout de suite ! Tu sais que tu cours dans la rue en kimono ? Les gens ne vont pas comprendre. Les slogans se sont éloignés maintenant et si tu rattrapais ceux qui les scandent que ferais-tu et quelle réaction auraient-ils en te voyant ? Peux-tu rejoindre leur cercle, toi l'homme aux cheveux gris en kimono bleu et en sandales ? Ils seraient perplexes ou offensés. Personne ne (…)Lire la suite »
Je voulais voir comment fonctionnaient les nouvelles coopératives agricoles, et j'avais également besoin de m'éloigner un peu de la maison où j'habitais et de la vie citadine. J'habitais dans une chambre à l'étage, où vivait également une jeune femme qui passait le plus clair de son temps cloîtrée à regarder la télévision. Ma chambre était sommairement meublée de mobilier rustique. Les ressorts en métal du matelas étaient saillants. La salle de bains avait une chasse d'eau à l'ancienne et le tuyau de douche un seul orifice. Le plâtre et la peinture dans la cuisine et le séjour en bas au rez-de-chaussée s'écaillaient et tombaient. Il y avait de la crasse incrustée sur tous les appareils et sur les étagères. A 50 mètres de la maison, il y avait un concessionnaire automobile bruyant. Bien que ce soit une petite ville, La Victoria est très bruyante : alarmes de voitures, klaxons, radios cassettes portables, enfants et adultes braillards (la "bulla", le raffut) .
Les bourgeois (…)Lire la suite »