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Auteur : Ignacio RAMONET

Interview du Président cubain Miguel Díaz-Canel par Ignacio Ramonet : « du blocus renforcé à la résistance créatrice ».

Ignacio RAMONET, Miguel DIAZ-Canel

« Nous sommes prêts à nous asseoir à la table, sur un pied d’égalité, pour discuter avec les États-Unis de toutes les questions qu’ils souhaitent aborder. »

Ingénieur en électronique, né en 1960, Miguel Díaz-Canel a été réélu président de Cuba, pour un second mandat de cinq ans, le 19 avril 2023. Il est également Premier Secrétaire du Comité central du Parti Communiste de Cuba. Homme intelligent, mesuré et sensé, Miguel Díaz-Canel s’est imposé comme l’un des principaux dirigeants de l’Amérique latine et des Caraïbes. De nombreux dirigeants de la région lui rendent visite et le consultent discrètement pour ses analyses avisées, sa clairvoyance et ses conseils judicieux. Au cours de son premier mandat, il a été impressionnant dans la manière dont il a géré l’épidémie de Covid-19 et mobilisé les scientifiques cubains qui ont réussi à produire plusieurs vaccins nationaux pour immuniser l’ensemble de la population. La Havane a également envoyé des dizaines de brigades médicales en guise d’aide solidaire aux pays, y compris européens, submergés par la pandémie. Mais comme chacun sait, le principal obstacle au développement de Cuba est le (…) Lire la suite »

CUBA : Le silence ne doit pas gagner.

Ignacio RAMONET
Nous ratifions notre solidarité Il y a quelques mois, à notre initiative, nous avions recueilli des signatures de personnalités scientifiques, politiques, artistiques et intellectuelles, profondément engagées socialement et humainement, pour diffuser dans le monde entier une protestation énergique contre le blocus que les États-Unis maintiennent contre Cuba depuis plus de soixante ans. Ces jours-ci, certains médias nous signalent une fois de plus tous les quatre, avec nos propres noms, pour cette lettre de protestation, en affirmant de plus, que nous faisons partie de l'appareil de propagande cubain. Sachez qu'aujourd'hui nous réaffirmons notre protestation avec encore plus de conviction et de solennité. Et nous sommes sûrs que toutes les personnalités qui nous ont accompagnés en signant le feraient maintenant avec la même conviction. Au blocus criminel contre Cuba, qui s'exprime par des centaines d’attaques venant de l’empire, sous forme de menaces, de sanctions, de (…) Lire la suite »
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Les douze victoires de Nicolas Maduro en 2017

Ignacio RAMONET
Commençons par rappeler que le président Nicolas Maduro est le mandataire le plus injustement harcelé, calomnié et agressé de l’Histoire du Venezuela. Plus encore que le commandant Hugo Chávez, fondateur de la Révolution Bolivarienne… Chasser à tout prix Nicolás Maduro du palais présidentiel de Miraflores a été et reste l’objectif maladif de la réaction politique interne et de des puissants alliés internationaux, à commencer par le gouvernement des États-Unis d’Amérique. A peine l’année 2017 avait-elle débuté que les attaques contre le Président furent enclenchées. La première agression vint de l’Assemblée Nationale, contrôlée par la contre-révolution, qui décida, le 9 janvier, de « ne pas reconnaître » le Président. Et accusa Nicolás Maduro d’avoir « abandonné sa charge ». Ce qui était faux et absurde. Face à cette tentative de coup d’État constitutionnel – inspiré du modèle de coup d’État parlementaire qui fit tomber Dilma Rousseff au Brésil en 2016 -, le Tribunal Suprême de (…) Lire la suite »

Les 10 victoires du Président Nicolás Maduro en 2016

Ignacio RAMONET
Début 2016, tout semblait bien complexe pour les autorités de Caracas. Et cela principalement pour trois raisons : 1) L’opposition néolibérale avait remporté les élections législatives de décembre 2015 et contrôlait désormais l’Assemblée Nationale ; 2) La chute des prix du pétrole, la principale ressource du Venezuela, avait atteint son plus bas niveau dans les dernières décennies ; 3) Le président des Etat Unis, Barack Obama, avait signé un Ordre exécutif déclarant le Venezuela une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et pour la politique extérieure des Etats-Unis » C’est-à-dire, dans trois domaines décisifs - politique, économique et géopolitique – la Révolution bolivarienne semblait à la défensive. Tandis que la contrerévolution, autant intérieure qu’extérieure, pensait avoir enfin le pouvoir à portée de la main. Le tout dans un contexte de guerre médiatique de longue durée contre Caracas, commencée avec l’arrivée à la Présidence d’Hugo Chávez (…) Lire la suite »
La dictature médiatique à l’ère de la post-vérité (*)

Fidel Castro et la répression contre les intellectuels

Ignacio RAMONET

Ignacio Ramonet a été directeur du Monde diplomatique. Il est actuellement directeur de son édition espagnole.
Il a été parmi les premiers à définir le concept de Pensée unique et il a été à l’origine de la création d’ATTAC dont il est Président d’honneur.

Il a fait partie des promoteurs du Forum social mondial de Porto Alegre qui lui doit le slogan :"Un autre monde est possible".

Journaliste, géopolitologue, sociologue, écrivain, il a reçu de nombreuses distinctions internationales.

Il raconte ici comment la censure et la répression se sont abattues sur lui, en Espagne et en France, dès qu’il a publié son livre "Fidel Castro. Biographie à deux voix" ou "Cent heures avec Fidel"- (Edition Debate, Barcelone), fruit de cinq années de documentation et de travail, et des centaines d’heures de conversations avec le leader de la révolution cubaine.

Son récit est édifiant (glaçant) alors que la quasi-totalité des médias viennent de nous expliquer, à l’occasion de la mort de Fidel Castro, ce que devrait être le droit des intellectuels à faire connaître leur travail.

Le Grand Soir

La mort de Fidel Castro a donné lieu - dans certains grands médias occidentaux - à la diffusion de quantités d'infamies contre le commandant cubain. Cela m'a blessé. Chacun sait que je le connaissais bien. Et j'ai donc décidé d'apporter mon témoignage personnel. Un intellectuel cohérent doit dénoncer les injustices. En commençant par celles de son propre pays. Lorsque l'uniformité médiatique écrase toute diversité, censurer toute expression divergente et sanctionner les auteurs dissidents, est naturel, en effet, on peut parler de "répression". Comment qualifier autrement un système qui étouffe la liberté d'expression et réprime les voix différentes ? Un système qui n'accepte pas la contradiction en arguant qu'il l'admet. Un système qui établit une "vérité officielle" et ne tolère pas la transgression. Un tel système a un nom, ça s'appelle "tyrannie" ou "dictature". Pas de discussion. Comme beaucoup d'autres, j'ai vécu dans ma chair les fléaux de ce système... en Espagne et en (…) Lire la suite »
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La vérité sur le Venezuela

Ignacio RAMONET

En raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures, le Venezuela est un pays très riche. Mais presque toutes ses richesses ont été accaparées pendant plus d’un siècle par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996).

La révolution bolivarienne a placé la volonté politique au poste de commande. Grâce à l’implication populaire, elle a permis à l’Etat de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie, recouvrer la souveraineté nationale et procéder à une redistribution de la richesse au profit des services publics et de tous les laissés-pour-compte. Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l’éducation, à la retraite... Le chavisme s’est attaché à la construction d’un État moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d’aménagement du territoire : routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs. En matière de politique étrangère, Caracas a misé sur l’intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux États-Unis des relations fondées sur le respect mutuel... Un tel ouragan de changements a complètement (…) Lire la suite »
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Les 7 propositions de Donald Trump que les grands médias nous cachent

Ignacio RAMONET

Dans un texte prémonitoire, publié le 21 septembre 2016 sur le site Mémoire des Luttes http://www.medelu.org/Les-7-propositions-de-Donald-Trump Ignacio Ramonet envisageait une possible victoire de Donald Trump. Il en donnait les raisons et en détaillait les conséquences.
Il n’est pas inintéressant de soumettre ce texte à l’épreuve du temps.
Le Grand Soir.
N.B. Non, LGS n’a pas adhéré au parti Républicain (ni au Démocrate). Il donne à lire ce qu’on ne trouve pas dans les médias traditionnels, mais qui existe et mérite d’être connu pour la réflexion.
Bref, LGS fait du journalisme.

Il y a encore quelques semaines – à plus de deux mois de l’élection présidentielle du 8 novembre prochain aux Etats-Unis –, tous les sondages donnaient Hillary Clinton, la candidate du Parti démocrate, gagnante. Il semblait alors évident que, malgré la masse des préjugés machistes, Mme Clinton serait la première femme à occuper le bureau ovale de la Maison Blanche et à tenir les rênes de la plus grande puissance de notre temps. Qu’était-il arrivé au candidat du Parti républicain, le médiatique Donald Trump dont l’ascension était considérée comme « irrésistible » ? Pourquoi s’était-il effondré dans les sondages ? Sept Américains sur dix déclaraient alors qu’ils n’en voulaient pas comme président ; et à peine 43 % l’estimaient « qualifié » pour siéger à la Maison Blanche (65 % considérant, en revanche, que Mme Clinton était parfaitement apte à exercer cette tâche). Rappelons qu’aux Etats-Unis, les élections présidentielles ne sont ni nationales ni directes. Il s’agit plutôt de (…) Lire la suite »
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« Le complexe sécuritaro-numérique menace de prendre le contrôle »

Ignacio RAMONET

Dans son dernier ouvrage, l’Empire de la surveillance, où il reproduit les entretiens du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et de l’intellectuel étasunien, le linguiste Noam Chomsky, l’ancien directeur du Monde diplomatique, aujourd’hui directeur de son édition en espagnol, Ignacio Ramonet alerte sur une surveillance privatisée et généralisée lourde de conséquences pour la démocratie.

La mise en place d’un « État d’exception » s’inscrit dans ce que vous appelez la « société de contrôle ». Quelle analyse faites-vous de la volonté de constitutionnaliser l’état d’urgence ? Ignacio Ramonet : Le contrôle de la société – savoir qui est qui, qu’est-ce qu’il fait, où il est, qui il fréquente... – est une des obsessions permanentes des gouvernants, de tous les gouvernants. C’est pour cela qu’on a inventé les statistiques, la sociologie... et les services de renseignements. Le prétexte de cette volonté de savoir, bien entendu, c’est de mieux connaître la société pour mieux la servir, mieux ­répondre à ses besoins, à ses carences... Mais, à l’inverse des dictatures, un pouvoir démocratique ne peut pas aller trop loin dans ce contrôle inquisiteur sans empiéter sur le périmètre des libertés individuelles. Il a donc besoin, ­objectivement, de « secousses de frayeur collective », comme celles que provoque le terrorisme, pour renforcer au maximum son contrôle des populations. (…) Lire la suite »

Vers la fin de la télévision de masse ?

Ignacio RAMONET

Toutes les études récentes sur les nouvelles pratiques d’accès aux contenus audiovisuels - principalement chez les jeunes générations -, révèlent que notre rapport à la télévision est en train de se modifier rapidement. Nous passons d’une consommation « linéaire » de la télévision à une consommation souvent « différée » sur un « deuxième écran » (ordinateur, tablette, smartphone).

De récepteurs passifs, nous sommes donc en train de devenir — en raison de l’utilisation de plus en plus massive des réseaux sociaux —, des « producteurs-diffuseurs » ou des producteurs — consommateurs (prosumers). A l’époque des débuts de la télévision [1], le comportement traditionnel des téléspectateurs était de regarder, en famille, les émissions directement sur l’écran de leur poste, en restant souvent fidèles à une même (et presque unique) chaîne. Cela a beaucoup changé. En premier lieu parce que, depuis le début des années 2000, le numérique a tout modifié. La télévision analogique ne permettait la diffusion que d’un nombre limité de chaînes. Un bloc de fréquences de six mégahertz équivalait à un seul signal, une seule chaîne. Tandis que la numérisation a permis le fractionnement et l’optimisation du spectre radioélectrique. Pour chaque fréquence de 6 MHz, on peut maintenant diffuser jusqu’à huit signaux différents, ce qui a fait exploser le nombre de chaînes. Cette (…) Lire la suite »
ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC JULIAN ASSANGE

Julien Assange : « Google nous espionne et en informe les Etats-Unis »

Ignacio RAMONET
Depuis trente mois, Julian Assange, héros de la lutte pour une information libre, vit à Londres, refugié dans les locaux de l’Ambassade de l’Equateur. Ce pays latino-américain a eu le courage de lui offrir l’asile diplomatique quand le fondateur de WikiLeaks était persécuté par les gouvernements des Etats-Unis et de plusieurs de ses alliés (Royaume-Uni, Suède). Le seul crime de Julian Assange est d’avoir dit la vérité et d’avoir divulgué, via WikiLeaks, des révélations sur les sinistres réalités cachées des guerres d’Iraq et d’Afghanistan, et sur les manigances de la diplomatie américaine. Julian Assange, au même titre qu’Edward Snowden, Chelsea Manning et Glenn Greenwald, fait partie d’un nouveau groupe de dissidents qui, pour avoir révélé des vérités, sont désormais traqués et pourchassés non pas par des régimes autoritaires, mais par des Etats qui prétendent être des « démocraties exemplaires ». Dans son nouveau livre, « Quand Google rencontra WikiLeaks » (Clave intelectual, (…) Lire la suite »