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Auteur : Dana PRIEST

Le Grand Soir et ReOpen911 présentent :

Top Secret America : Le voisinage des Services Secrets

Dana PRIEST, William M. ARKIN

ReOpen911 : La National Security Agency (NSA) est l’organisme spécialiste par excellence de la cryptologie - le chiffrement et le déchiffrement des données. Son impressionnant réseau de stations d’écoute et de satellites intercepte et analyse les communications (les émissions radio, la TV, les satellites, le téléphone, les réseaux sans fils, la messagerie électronique) du monde entier au prétexte de prévenir toutes sortes d’agressions. Elle s’est dotée de systèmes informatiques de reconnaissance vocale et d’ordinateurs comme le "CRAY" dernière génération. Ces machines des plus puissantes au monde, seraient donc capables de déchiffrer les moindres données.

Bien que le complexe de Fort Mead, l’un des sites de la NSA, occupe déjà l’équivalent de la superficie du Pentagone, il rogne un peu plus chaque année sur les terres agricoles. 38 000 employés y travaillent régulièrement. 10 000 autres devraient venir renforcer l’effectif d’ici 15 ans. Dans quel but ? Pallier à la hausse du chômage ? Curieusement, les habitants de la région ne semblent rien voir de tout cela, comme si ce monde à part, cette superpuissance autoproclamée dans leur voisinage immédiat n’existait pas. Pourtant une gêne ambiante, sourde, pèse sur les habitants.

Le Washington Post, dans cet article tiré de son dossier Top Secret America que nous avons récemment abordé, nous invite à faire le tour du propriétaire de la NSA et ses environs à Fort Meade, Maryland.

L'entrepôt de brique n'est pas que cela. Franchissez la porte et là , caché un peu plus loin, on découvre un détail sur le personnel de la sécurité : une flotte de véhicules utilitaires sportifs noirs, blindés pour résister aux tirs et aux explosions. Sur le terre-plein central le long de la rue principale, les panneaux ne sont pas des publicités pour des maisons à vendre ; ils invitent les employés ayant l'accréditation top-secret sécurité à un salon d'embauche au Café Joe, qui est tout sauf un lieu normal de restauration. Le nouvel immeuble de bureaux couleur bronze est réellement une sorte d'hôtel où les entreprises peuvent louer des chambres protégées des écoutes. Même la plaque d'égout entre deux bâtiments de faible hauteur n'est pas que cela. Entourée de béton cylindrique, il s'agit du point d'accès à un câble du gouvernement. "TS / SCI", chuchote un fonctionnaire, soit les abréviations pour "top secret" et "information sensible compartimentée » - ce qui signifie que (…) Lire la suite »
Le Grand Soir et ReOpen911 présentent :

Top Secret America : le nerf de la guerre vu par le Washington Post (2/2)

Dana PRIEST, William M. ARKIN
Pour comprendre comment ces entreprises ont réussi à dominer l'ère post 11/9, il n'y a pas meilleur point de départ que le bureau de Herndon de General Dynamics. C'est là récemment, qu'un après midi Ken Pohill observait une série d'images non classées, dont la première montrait un camion blanc se déplaçant sur son écran d'ordinateur. Le camion se trouvait en Afghanistan ; rivée au ventre d'un avion de surveillance américain, une caméra vidéo le suivait. Pohill pouvait avoir accès à une dizaine d'images susceptibles d'aider un analyste du renseignement à déterminer si le chauffeur était un conducteur de camion ou s'il faisait partie d'un réseau de poseurs de bombes pour tuer des soldats américains sur les routes. Pour ce faire, il fit un clic sur la souris de son ordinateur. Surgit l'image de la maison du conducteur du camion avec des notes sur les visiteurs. Un autre clic. Surgit une vidéo en infrarouge du véhicule. Clic : l'analyse d'un objet lancé du côté chauffeur. Clic : (…) Lire la suite »
Le Grand Soir et ReOpen911 présentent :

Top Secret America : le nerf de la guerre vu par le Washington Post (1/2)

Dana PRIEST, William M. ARKIN

ReOpen911 : (...) Voici la première partie d’un article tiré du dossier conséquent et récemment réalisé par le Washington Post : "Top Secret America" qui décrit l’immense développement de la Sécurité Nationale U.S. au lendemain du 11 Septembre. Une douzaine de journalistes ont collecté pendant deux ans des centaines de milliers de registres publics issus d’organismes gouvernementaux et d’entreprises du secteur privé. Ces documents constituent l’état des lieux du monde du renseignement américain soumis à l’emprise de sociétés privées imbriquées et inextricables. Dégageant de confortables bénéfices grâce aux juteux contrats passés avec le gouvernement, les sous-traitants détiennent maintenant un pouvoir financier propre à orienter les actions du renseignement. Bien que les services rendus lui soient facturés au prix fort, le gouvernement se trouve dans l’incapacité de rompre les ponts. Comment renoncer aux technologies dernier cri qui feraient pâlir James Bond d’envie ? Peu importe que ces services fassent doublon, que d’autres soient peu utiles ; au pays de l’argent roi, tout est permis, même le gâchis en période de crise économique. La concurrence entre ces sociétés privées fait rage pour séduire les fonctionnaires du renseignement sensibles aux techniques marketing soigneusement déployées à leur intention.

Evidemment, l’on n’apprendra ici que ce que l’on nous donne à savoir. Avant publication, le dossier du Washinton Post a été soumis à l’approbation du Renseignement. Certaines informations ont été censurées. Bien qu’elle soit édifiante, cette enquête n’est représentative que d’une partie émergée de cet Iceberg, le trouble univers du renseignement états-unien qui orchestre les guerres.

Au mois de juin, un graveur sur pierre de Manassas a ciselé une nouvelle étoile parfaite dans le mur en marbre au siège de la CIA, pour l'un des 22 employés de l'agence tués dans la guerre globale déclenchée par les attaques terroristes de 2001. L'objet de ce mémorial est de rendre un hommage public au courage de ceux qui sont morts en accomplissant leur devoir ; mais il dissimule aussi un aspect plus obscur du gouvernement depuis le 11 Septembre : 8 de ces 22 personnes n'étaient pas des officiers de la CIA, mais des sous-traitants privés. Afin de garantir que les tâches les plus délicates du pays sont exclusivement menées par des gens avant tout loyaux aux intérêts de la nation, la réglementation fédérale précise que les sous-traitants ne peuvent effectuer ce que l'on appelle des « fonctions inhérentes au gouvernement ». Pourtant, selon une enquête du Washington Post qui a duré deux ans, cela se produit sans cesse, aussi bien au sein des services de renseignement que du (…) Lire la suite »