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Auteur : Jean-Baptiste MORVAN

Algérie : recul inquiétant de la liberté de la presse

Jean-Baptiste MORVAN

Voici un podium dont l'Algérie se serait bien passée. Selon le dernier rapport établi par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le pays figure parmi les dix Etats les plus dangereux au monde pour les journalistes. Durant les 25 dernières années, pas moins de 106 journalistes y ont été victimes d'attentats à la bombe ou d'assassinats ciblés. Dans ce macabre décompte, seuls l'Irak, les Philippines, le Mexique, le Pakistan et la Russie devancent l'Algérie. Si la page des « années de plomb » est désormais tournée, la situation de la liberté de la presse et, plus généralement, de la liberté d'expression en Algérie, ne laisse pas d'inquiéter observateurs, ONG et partis d'opposition. Pour ces derniers, la multiplication des atteintes aux libertés fondamentales des Algériens porte la marque d'un régime aux abois.

La liberté et l'indépendance de la presse attaquées Ils sont les dernières victimes en date du régime Bouteflika : deux membres de la chaîne privée algérienne KBC ont été écroués, le 24 juin dernier. Il s'agit du directeur de la station de télévision et du producteur d'une émission satirique diffusée sur la chaîne, accusés par un juge d'instruction de « fausse déclaration » à propos des autorisations de tournage de l’émission en question. Un prétexte farfelu, selon la plupart des observateurs de la vie politique algérienne, qui décèlent dans ces arrestations une volonté de bâillonner une émission de télévision ne prenant pas de gants avec le pouvoir et osant mettre la lumière sur les problèmes vécus par les Algériens au quotidien. Ainsi, pour l'ONG Human Rights Watch, « mettre des personnes en prison sous prétexte d'une irrégularité dans les autorisations de tournage est une mesure disproportionnée qui est plutôt destinée à museler les médias indépendants ». Même son de cloche (…) Lire la suite »