« Maint capital qui fait aujourd'hui son apparition aux États-Unis sans extrait de naissance n'est que du sang d'enfants de fabrique capitalisé hier en Angleterre. » Où il est question de détromper certains qui croient pouvoir reprocher à Marx de ne pas avoir vu que le capital a précédé l'existence du régime de la production capitaliste. D'autres qui prétendent que Marx, et avec lui les marxistes, ne se sont pas intéressés à la question coloniale. Ceux-ci verront qu'il est même allé plus loin, en traitant du régime esclavagiste moderne. Et les derniers, mais assurément pas les meilleurs, qui affirment doctement que K. Marx est une vieille machine à vapeur du XIXe siècle dont il n'y a plus rien à tirer, verront qu'en quelques lignes sont traitées et la question des banques, et celle de la dette publique, et celle du protectionnisme et de leurs rôles dans l'accumulation capitaliste. « Régime colonial, dettes publiques, exactions fiscales, protection industrielle, guerres commerciales, etc., tous ces rejetons de la période manufacturière proprement dite, prennent un développement gigantesque pendant la première jeunesse de la grande industrie. Quant à sa naissance, elle est dignement célébrée par une sorte de massacre des innocents - le vol d’enfants exécuté en grand. » Où l'on découvrira aussi que la citation de P.J. Dunning n'est jamais qu'une note de bas de page, au dernier mot du chapitre. Il s'agit ici du capitalisme dans ses langes, celui qui prépare la grande révolution industrielle du XIXe siècle. Avant que la civilisation n'engendrât Alzheimer, on disait du vieillard relégué dans un coin : il est gaga, ou il retombe en enfance. Il appartient à chacun de juger où en est le monde capitaliste. Mauris Dwaabala