Avant que le président de la République François Hollande n’évoque Thiaroye comme une répression sanglante [1], Thiaroye était le plus souvent présenté comme une mutinerie et une rébellion armée d’ex-prisonniers de guerre ayant nécessité une riposte armée des Troupes coloniales. Ces ex-prisonniers avaient passé quatre années de captivité dans les frontstalags (camps de prisonniers situés à l’extérieur des frontières du Reich) en métropole à travailler, pour le plus grand nombre, en Arbeitkommandos. C’était le premier contingent de tirailleurs dits « sénégalais » libérés par les Alliés ou les Forces françaises de l’intérieur (FFI) à rejoindre l’Afrique occidentale française (AOF) où ils devaient être démobilisés. Le bilan officiel retenu à ce jour de cette mutinerie est de 35 morts, 35 blessés et 34 condamnations.