Avant de prendre son train le ramenant à Paris, Édouard Louis nous accorde un entretien rare dans un café populaire au bord de la gare du Midi. Un lieu où l’écrivain français se sent à l’aise. Car il n’a jamais rompu avec sa classe sociale. Au contraire même.
Des livres traduits dans une trentaine de langues, qui se vendent par centaines de milliers. Édouard Louis pourrait se prendre au jeu. Mais le jeune (28 ans) écrivain est d’une humilité, d’une franchise et d’une gentillesse réellement désarmantes. La douceur de la voix et du ton tranche avec la radicalité du propos quand il défend sa classe, celle des travailleurs. Oui, Édouard Louis est en colère. Mais même la colère peut être belle quand elle est bien écrite.
Pour lui, un écrivain engagé doit aller sur le terrain (engagé dès ses 16 ans au Conseil national de la vie lycéenne, il a participé ensuite au mouvement des cheminots contre la privatisation de la SNCF en 2018, il est présent contre la réforme des retraites...). Et (…)Lire la suite »