On me demande depuis mon retour de Gaza : comment font les gens là -bas ? Comment peuvent-ils avoir encore la force après les traumatismes subis à la suite des bombardements et de cet état de siège total ?
Moi-même, je me le demande.
Je sais que, quand il y a des morts, que ce soit du côté de Gaza ou de celui d'Israël, les familles sont tout aussi affligées. Et des deux côtés de la frontière, je pense que les enfants tirent les adultes de ces cauchemars horribles. Les adultes dissimulent leur terreur, pleurent en cachette, et s'efforcent de retrouver un semblant de vie normale, dans leur volonté d'aider leurs enfants à se sortir de ces épreuves.
Et les enfants veulent aider leurs parents. A Rafah, le 18 janvier au matin, quand il semblait qu'il y aurait au moins une pause dans les bombardements, j'ai vu les enfants empiler des morceaux de bois sur des bâches en plastique puis traîner ces piles jusqu'à leur maison. Ces petits enfants semblaient fiers d'aider leurs parents à se remettre après les bombardements. J'avais vu ce regain d'enthousiasme chez les petits Irakiens, qui, après les bombardements de 2003 dans l'opération "Choc et effroi", allaient récupérer des briques qui serviraient à leurs parents à (…)Lire la suite »