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Auteur : Sara KASME

Colombie : « Glencore doit assumer sa responsabilité sociale »

Sara KASME

Le regard déterminé, les mots qui fusent, clairs. Igor Diaz Lopez, coordinateur international du réseau syndical au sein de Glencore, directeur du syndicat colombien Carbosintra et ouvrier à Cerrejón, se trouve en Suisse pour une dizaine de jours. L’agenda du syndicaliste colombien est chargé. Lundi, à Genève (1), il participera à une conférence qui rendra publics les résultats d’un rapport de deux ONG sur les pratiques de Glencore (2), laquelle possède pour un tiers la mine de Cerrejón. Le 6 mai, à Berne, en compagnie d’une délégation internationale, il présentera au parlement les violations de droits du travail qu’il impute à Glencore. Avant de faire entendre directement ses critiques devant l’Assemblée générale de Glencore qui se tiendra le lendemain à Zoug. Interview.

Quelles sont les conditions de travail dans la mine de Cerrejón ? Nous dénonçons l’augmentation de la sous-traitance dans la politique d’embauche de l’entreprise. Sur les 12 000 travailleurs, 7 000 sont sous-traités à d’autres entreprises. Or, selon la loi colombienne, l’emploi ne peut être externalisé que s’il remplit une mission secondaire. L’extraction du charbon étant l’activité principale de Cerrejón, celle-ci ne peut pas être sous-traitée. La législation n’est donc pas respectée. Ces travailleurs-là appartiennent pour la plupart à des communautés en situation de précarité. Beaucoup acceptent cet emploi en espérant ensuite accéder à un contrat fixe. La différence salariale entre les ouvriers de la sous-traitance et les autres passent du simple au triple. Leurs contrats sont temporaires et ils ne jouissent pas des mêmes droits syndicaux. Pour palier cette injustice, le syndicat a mis en adéquation ses statuts pour inclure les travailleurs de la sous-traitance. Aujourd’hui, (…) Lire la suite »