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Auteur : Tamar GOLDSCHMIDT

Le soldat est un être humain n’est-ce pas ? (Mahsanmilim)

Aya KANIUK, Tamar GOLDSCHMIDT
Lundi 1er août 2011, au lever du soleil, les soldats d'occupation ont assassiné Mu'tasem Udwan et Ali Khalifa et gravement blessé Ma'amun Awad. C'était le premier jour du Ramadan. Le meurtre est toujours choquant. Parce qu'ensuite il n'y a plus rien. Mais ce qui m'a le plus choquée c'est que sa mère l'ait vu peu après le meurtre par terre près de la porte de sa maison, sa cervelle répandue sur le sol. C'est comme ça qu'elle l'a trouvé, son fils et quelque part c'est ce qui m'a le plus retournée. Parce que lui est mort, il est déjà parti et j'ai pensé aux trous qu'il laissait derrière lui. Mais ce trou particulier, celui de la mère de Mu'tasem, est ce qui m'a totalement bouleversée. D'un côté, ce qui est arrivé ce matin-là au camp de réfugiés de Qalandiya n'est pas extraordinaire. Les soldats d'occupation envahissent un village palestinien ou un autre, surtout la nuit, sous un prétexte ou un autre, puis ils enfoncent les portes et après avoir enfoncé les portes ils cassent (…) Lire la suite »
Et si la réponse est "non", le Palestinien mourra. Ou ses enfants.

Comment recruter des informateurs palestiniens ?

Aya KANIUK, Tamar GOLDSCHMIDT

Vous avez besoin d’un permis pour aller à Amman faire soigner votre cancer ? Pas de problème. Travaillez pour nous et vous l’aurez. Vous voulez aller étudier en Egypte ? Rendre visite à votre soeur mourante en Arabie Saoudite ? Sortir de prison ? Arrêter d’être battu ? Faire une seule année de prison au lieu de dix ? Avoir le droit d’aller vivre avec votre famille en Israël ? Vous voulez vivre avec vos enfants ? Etre soigné dans le seul endroit où on peut vous sauver la vie ? Garder votre carte d’identité magnétique ? Votre permis de travail ? Pas de problème ! Vous nous aidez et on vous aidera.

Et ça continue comme ça indéfiniment ; Dans tous les coins et recoins, Israël se livre à son crimes le plus sinistre et le plus furtif : le recrutement de collaborateurs. Tous les Palestiniens sont sur la liste noire, tous sont coupables, sauf s'ils acceptent de dire "oui" au "capitaine". Ils sont sur la liste noire, quoiqu'ils aient fait ou pas fait, ils n'ont droit à rien a priori afin qu'ils soient dans l'obligation d'acheter n'importe quel droit naturel. Au prix fort. Au prix de la trahison. Vous voulez accompagner votre bébé malade à l'hôpital Hadassah ? Pas de problème, dit "le capitaine" qui est en fait un officier du Shabak (les services secrets/de sécurité). Il vous suffit de dire : "Je suis d'accord pour vous dire qui jette des pierres dans mon village, qui a reconstruit sa maison après qu'elle a été démolie, je vais vous donner autant de noms que vous voulez, que les personnes soient coupables ou non, cinq ou dix, autant que vous voulez" et alors vous pourrez (…) Lire la suite »
Ils arrivent par groupes en tenues de prisonniers, leurs pieds entravés, menottés à l’enfant suivant.

Israël : à 13 ans, ils lui ont pissé dessus, l’ont torturé et condamné à huit mois de prison.

Aya KANIUK, Tamar GOLDSCHMIDT

L’humiliation est quelque chose de subjectif ; cela dépend de nos représentations personnelles. Pour moi par exemple, ce qui me semble le plus humiliant ce n’est pas qu’ils aient pissé sur lui mais qu’ils l’aient mis tout nu. Au début, le père de Mohammad avait honte de nous dire qu’ils lui avaient pissé dessus. Il ne pouvait pas prononcer ces mots là tout haut, je crois que pour lui c’était la chose la plus humiliante qu’ils aient faite à son fils.

Quel genre de personnes, je me demandais, appréhendent un enfant de 13 ans et le torturent de la sorte ? Et puis je me suis répondu : à peu près n'importe quel soldat israélien. N'importe quel soldat de l'armée israélienne se conduit ainsi avec les Palestiniens. N'importe qui, en fait, si les règles locales le permettent. La première fois que je l'ai vu, c'était dans le hall numéro deux de la Cour militaire de "Ofer". C'est là qu'on juge les enfants : 20, 22, 23 enfants par jour. Les enfants et les adolescents arrivent par groupes de deux, trois et parfois quatre, en tenues de prisonnier marrons, leurs pieds entravés, menottés à l'enfant suivant. Je l'ai tout de suite remarqué parce qu'il avait les cheveux joliment bouclés, l'air très jeune et parce qu'il pleurait. Je ne veux pas dire que les autres enfants ne pleurent pas, du moins les plus jeunes. Mais, d'après ce que j'ai vu, ils pleurent rarement ouvertement ; lui, il n'essayait même pas de retenir ses larmes ni de les (…) Lire la suite »
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