Le départ de Fidel Castro à ses 90 ans a été l’occasion pour les adversaires de la révolution cubaine de reprendre le mantra idéologique en faveur d’une démocratie abstraite, tout en évitant d’aborder ses acquis sociaux et de développement humain. Mais la politique étrangère de Cuba a été d’une cohérence remarquable et son impact a été salué par de nombreuses personnalités, y compris par ses ennemis. Quels sont les principes révolutionnaires qui ont motivé Fidel Castro depuis 1959 et qui restent l’objet d’un féroce acharnement médiatique ? Nous avons posé cette question et beaucoup d’autres à Piero Gleijeses (1), un expert reconnu en politique étrangère cubaine.
Cet article a été écrit il y a 5 ans, à l’occasion du 20e anniversaire de la bataille. Cette année marquera la 25e anniversaire du début de la bataille de Cuito Cuanavale dans le sud-est de l’Angola, où les forces armées de l’Afrique du Sud de l’apartheid se heurtèrent à l’armée cubaine et aux forces angolaises.
On peut appartenir à ce qu’on appelle le tiers-monde et être un pilier de la coopération internationale. Piero Gleijeses, professeur de politique étrangère américaine, est catégorique. A Cuba, la solidarité internationale est « intrinsèque » à l’expérience révolutionnaire. Invité samedi dernier par l’université de Genève, le chercheur italien de la Johns Hopkins University (Baltimore-Washington) a évoqué le rôle de la petite île des Caraïbes dans la décolonisation de l’Afrique. Au-delà des contingences de la Guerre froide, toile de fond de son ouvrage Conflicting Missions : Havana, Washington and Africa, 1959-1976, qui lui valut le Prix Robert Ferrell (1), le Pr Gleijeses relève le sincère engagement internationaliste des leaders cubains. Une mission qui, aujourd’hui, a remplacé la kalachnikov par le stéthoscope.