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Auteur : Piero GLEIJESES

Missions en conflit

Piero GLEIJESES
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, qui a stoppé l’avance sud-africaine sur Luanda et condamné la grande opération masquée d’Henry Kissinger. Seul chercheur étranger à avoir eu accès aux archives cubaines, l’auteur a étayé ses travaux sur des ressources complètement inédites et des entretiens de première main dans presque tous les pays concernés. Ce travail complet et équilibré apporte un éclairage nouveau sur la politique étrangère américaine et les opérations secrètes de la CIA. Il révolutionne notre vision du rôle (…) Lire la suite »

En combattant l’apartheid, Cuba a défendu « la plus belle cause de l’humanité »

Piero GLEIJESES

Le départ de Fidel Castro à ses 90 ans a été l’occasion pour les adversaires de la révolution cubaine de reprendre le mantra idéologique en faveur d’une démocratie abstraite, tout en évitant d’aborder ses acquis sociaux et de développement humain. Mais la politique étrangère de Cuba a été d’une cohérence remarquable et son impact a été salué par de nombreuses personnalités, y compris par ses ennemis. Quels sont les principes révolutionnaires qui ont motivé Fidel Castro depuis 1959 et qui restent l’objet d’un féroce acharnement médiatique ? Nous avons posé cette question et beaucoup d’autres à Piero Gleijeses (1), un expert reconnu en politique étrangère cubaine.

Piero Gleijeses, dans « The Cuban Drumbeat », votre message principal c’est que la politique étrangère cubaine sous Fidel Castro est sans équivalent. Pourquoi donc ? C’est en raison de sa générosité. Par exemple, Cuba et Fidel Castro ont joué un rôle décisif dans le tournant historique de l’Afrique du Sud, dans la lutte contre l’apartheid. Ils ont sauvé l’Angola de l’attaque de l’Afrique du Sud sous régime d’apartheid, ils ont aidé les guérillas namibiennes, ils ont aidé les Sud-Africains sans rien demander en retour. Et quand je dis rien, cela veut vraiment dire rien du tout. Mais en plus Cuba a payé le prix fort en aidant les Africains, parce que cela amplifiait l’hostilité des États-Unis. Il y avait eu des négociations secrètes pour normaliser les relations entre Cuba et l’administration Ford. Évidemment l’envoi de troupes pour défendre l’Angola contre une agression sud-africaine, qui en réalité avait été encouragée par les USA, rompit ces négociations. En même temps, Fidel (…) Lire la suite »
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« C’est le sang des héros cubains et non pas celui de nos nouveaux « amis » qui irrigue la terre africaine et l’arbre de la liberté de l’Afrique du Sud »

Angola : La bataille qui mit fin à l’apartheid

Piero GLEIJESES

Cet article a été écrit il y a 5 ans, à l’occasion du 20e anniversaire de la bataille. Cette année marquera la 25e anniversaire du début de la bataille de Cuito Cuanavale dans le sud-est de l’Angola, où les forces armées de l’Afrique du Sud de l’apartheid se heurtèrent à l’armée cubaine et aux forces angolaises.

« Nous ne luttons ni pour la gloire ni pour les honneurs, nous luttons pour les idées que nous estimons justes » - Fidel Castro L'assaut sud-africain « fut stoppé abruptement et définitivement » par les forces révolutionnaires. Le général Magnus Malan écrit dans ses mémoires que la campagne fut une grande victoire pour les forces de défense d'Afrique du Sud (SADF), mais l'opinion de Nelson Mandela était on ne peut plus différente : « Cuito Cuanavale a marqué le tournant de la lutte de libération de mon continent et de mon peuple contre le fléau de l'apartheid ». Le débat sur la signification de Cuito Cuanavale a été intense, en partie parce que les principaux documents sud-africains sur cette opération ont été classés. Cependant, j'ai pu consulter les documents des archives cubaines, ainsi que les documents des États-Unis. En dépit de la brèche idéologique qui sépare La Havane et Washington, ces documents fascinent par leur ressemblance. Examinons les faits. En juillet 1987 (…) Lire la suite »
Propos recueillis par Benito Perez, Le Courrier (Suisse)

« Aucun pays n’a été plus internationaliste que Cuba »

Piero GLEIJESES

On peut appartenir à ce qu’on appelle le tiers-monde et être un pilier de la coopération internationale. Piero Gleijeses, professeur de politique étrangère américaine, est catégorique. A Cuba, la solidarité internationale est « intrinsèque » à l’expérience révolutionnaire. Invité samedi dernier par l’université de Genève, le chercheur italien de la Johns Hopkins University (Baltimore-Washington) a évoqué le rôle de la petite île des Caraïbes dans la décolonisation de l’Afrique. Au-delà des contingences de la Guerre froide, toile de fond de son ouvrage Conflicting Missions : Havana, Washington and Africa, 1959-1976, qui lui valut le Prix Robert Ferrell (1), le Pr Gleijeses relève le sincère engagement internationaliste des leaders cubains. Une mission qui, aujourd’hui, a remplacé la kalachnikov par le stéthoscope.

Les partisans de la Révolution cubaine disent que sans l'intervention de La Havane en Afrique, l'apartheid ne serait pas tombé. N'est-ce pas exagéré ? Piero Gleijeses : Nelson Mandela ne dit pas autre chose ! Ce que Cuba a fait a été décisif pour sauver l'Angola, puis permettre l'indépendance de la Namibie [en 1990, ndlr]. Le lien avec la chute de l'apartheid [entre 1990 et 1994, ndlr] est, lui, indirect. D'autres facteurs ont été plus importants en Afrique du Sud. Mais il est vrai que la défaite militaire des Sud-Africains en Namibie a eu un énorme impact sur les Noirs d'Afrique du Sud. Il ne faut pas sous-estimer l'élément psychologique dans un processus colonial. La victoire de la SWAPO (guérilla namibienne, ndlr) et des Cubains a remis en cause l'idée de la supériorité blanche. Avant la Namibie, certaines sources liaient déjà le soulèvement populaire de Soweto, en 1976 à l'échec des Portugais et des Sud-Africains en Angola. Plus largement, quel rôle peut-on attribuer à la (…) Lire la suite »