RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Auteur : Bruno DRWESKI

La "nouvelle" politique étrangère des États-Unis peut-elle casser des briques ? 2ème partie

Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI

Pour George Kennan, l’auteur du Long Telegram de 1946, il fallait après la victoire des alliés sur le fascisme, s’opposer au « fanatisme de l’URSS comme aux visées expansionnistes de Staline », « les États-Unis, leurs alliés et partenaires » se devaient de mettre en place « un système international fondé sur des règles ». 75 ans plus tard, les auteurs des trois documents de l’Atlantic Council ne brillent pas par l’audace et l’innovation. Ils répètent le même mantra tout au long de leurs longues analyses.

Un système de règles à suivre On aimerait savoir ce qui, sous des slogans et des institutions de façade, se cache derrière les « règles » vantées par les EU, d’autant qu’il s’agit des leurs ! En fait, elles n’ont jamais été vraiment définies ? Pendant la période de la guerre froide citée en référence, le système était au moins obligé de faire des concessions pragmatiques et des compromis, en particulier dans le domaine social, celui du contrôle des armements et du développement des capacités militaires en raison de la peur de grèves, de mouvements sociaux et politiques, de l’émergence des pays issus de la décolonisation et des bouleversements affectant le rapport des forces international. Depuis que les dirigeants occidentaux ont estimé, après la chute de l’URSS, avoir définitivement vaincu les ennemis du marché et de la démocratie libérale, leur arrogance les a poussés unilatéralement à reprendre les acquis sociaux, à limiter les libertés individuelles et collectives par la (…) Lire la suite »

La "nouvelle" politique étrangère US peut-elle casser des briques ? 1ère partie (1)

Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI

L’épidémie mondiale que nous traversons constitue un formidable révélateur des tares du capitalisme mondialisé. Pour la ploutocratie qui gouverne il importe de concevoir la parade ! C’est ce qu’elle fait par le mensonge, la diversion, la division, la violence. C’est le cas avec ce que l’on nomme « la nouvelle guerre froide » contre la Chine. Mais qu’en est-il en réalité ?

En fait, on assiste à une diabolisation(2) qui va de l’ignorance, à l’irrationnel et même parfois au fanatisme. « La guerre n’est-elle pas la poursuite de l’activité politique par d’autres moyens ! »(3). Cette campagne internationale dont l’origine est nord américaine bénéficie d’une mobilisation politicienne sans précédents qui va de l’extrême gauche à l’extrême droite et de moyens médiatiques considérables(4) . De nombreux centres de recherches, des fondations, des institutions, de prétendus experts aux ressources étendues, des organisations non gouvernementales(ONG) se préoccupent et travaillent pour élaborer des stratégies afin de contrer les progrès incontestables de la Chine. Après Donald Trump, l’élection de Joe Biden permet ainsi de rééquiper politiquement et idéologiquement la « nouvelle » politique étrangère américaine en quête de légitimité. Il importe donc de saisir la portée et la signification de cette activité fébrile contre la Chine ! C’est l’objectif de cette (…) Lire la suite »
13 

Vers des « révolutions colorées » ou vers une révolution sociale ?

Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI
« Nous allons combattre le racisme, pas par le racisme mais par la solidarité. Nous allons combattre le capitalisme, pas par le capitalisme noir mais par le socialisme ». Fred Hampton(1948-1969) [1] Il ne fait pas de doute que l’onde de choc qui a entrainé les évènements sans précédents aux Etats-Unis percute la vision que bien des gens pouvaient avoir d’un pays où semblait-il, le rapport des forces était à leurs yeux immuable. Ce qui allait de pair avec une vision de l’histoire écrite et réécrite selon les besoins du système dominant. Aujourd’hui, ce regard souvent superficiel, ces idées reçues se trouvent bouleversés. Les USA ne sont donc pas invincibles et cette crise ne se réduit pas à ceux-ci mais au capitalisme dans sa version néolibérale la plus brutale. La contestation y est dorénavant devenue globale ! C’est là une des leçons essentielles qu’il faut déjà tirer de ce bouleversement historique et de ses implications. Aux USA, des centaines de villes manifestent, on y (…) Lire la suite »

Confinement, état des lieux et perspectives.

Badia BENJELLOUN, Bruno DRWESKI
Un spectre hante la France et le monde, celui de la grève générale et de l’autogestion en cours d’installation. Dans les hôpitaux, dans les usines, dans les entrepôts, dans les quartiers et sur tous les fronts de la lutte contre la pandémie. Cette situation inédite de collapsus économique qui a mis à l’arrêt l’activité pour près de 3 milliards d’humains va entraîner une récession mondiale avec son lot de chômage, de misère et de guerres plus ou moins froides entre puissances rivales. Elle nécessite la prise en mains par les travailleurs de leur destin et de celui de l’humanité. Elle impose que ce qui doit être produit, comment et où le faire relèvent d’une décision collective qui abolira le régime de la propriété privée des moyens de production et d’échange. C’est maintenant. Sans ce sursaut impérieux, nous assisterons au perfectionnement d’une société de l’exploitation basée sur de plus en plus de surveillance et de contrôle et où s’abolissent tous les droits, ceux (…) Lire la suite »

Lutter pour le climat : Les raisons d’une défiance

Pierre LENORMAND, Bruno DRWESKI, Guillaume SUING
Il y a un peu plus de trente ans, sous le titre « Notre avenir à tous », le rapport Brundtland mettait en évidence l’ensemble des défis environnementaux auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée. En 2015, au terme de laborieuses négociations politiques, 197 pays signaient les « Accords de Paris » définissant une ‘politique mondiale commune’ réduite au seul changement climatique. Suivant ces accords « librement » consentis et « non contraignants » les pays signataires s’engageaient à réduire massivement les émissions de GES (gaz à effet de serre, principalement du CO2) devant permettre de limiter - on dit aussi atténuer - le réchauffement climatique à 2° d’ici à la fin du siècle. Depuis 2015, alors que plusieurs pays, dont les USA, sont revenus sur leur signature, les objectifs de cette politique climatique mondiale (PCM) se sont faits de plus en plus exigeants : suivant le dernier rapport du GIEC, et pour ne pas dépasser une hausse des températures d’1°5, le monde devrait (…) Lire la suite »
13 

M. le président, je vous fais une lettre de Pologne. Que vous lirez peut-être…

Bruno DRWESKI

Je vous envoie ci-joint la lettre traduite en français du polonais d’un ami polonais, Mateusz Piskorski, qui est en prison à Varsovie pour des raisons politiques depuis le printemps 2016. Il a été arrêté mais n’a toujours pas reçu d’acte d’accusation. Au début, le pouvoir de Varsovie l’a accusé dans les médias pour des liens supposés avec la Russie, puis la Chine, puis… l’Irak (en fait, on pense qu’il s’agissait de l’Iran, mais les incultes au pouvoir à Varsovie ne font sans doute pas la différence entre ces eux pays)… et la suite, vous pourrez la lire dans ces lettres plus bas.

Le 17 juillet 2017 – Source Librairie Tropiques Bruno Drweski nous transmet une lettre digne d’intérêt. Je vous envoie ci-joint la lettre traduite en français du polonais d’un ami polonais, Mateusz Piskorski, qui est en prison à Varsovie pour des raisons politiques depuis le printemps 2016. Il a été arrêté mais n’a toujours pas reçu d’acte d’accusation. Au début, le pouvoir de Varsovie l’a accusé dans les médias pour des liens supposés avec la Russie, puis la Chine, puis... l’Irak (en fait, on pense qu’il s’agissait de l’Iran, mais les incultes au pouvoir à Varsovie ne font sans doute pas la différence entre ces eux pays)... et la suite, vous pourrez la lire dans ces lettres plus bas. Pendant un an, il a été emprisonné sous le coup de l’injonction du procureur et, au bout d’un an, il y a quelques semaines, après avoir été copieusement battu et envoyé à l’hôpital, c’est le juge qui a prolongé sa détention. Au début tout contact avec lui, que ce soit sa famille, ses amis ou ses (…) Lire la suite »

La Syrie constitue le baromètre du monde actuel et la victime de l’interventionnisme néolibéral néoconservateur

Bruno DRWESKI

Pour des raisons historiques, culturelles, religieuses, politiques et géopolitiques, la Syrie est située au centre de la confrontation entre plusieurs visions de l’arabité et de l’islamité, et l’issue du conflit actuel sera déterminante pour l’avenir du monde, car c’est ici que s’affrontent pour le moment les puissances en crise d’Occident et les puissances plus dynamiques d’Eurasie.

Pour des raisons historiques, culturelles, religieuses, politiques et géopolitiques, la Syrie est située au centre de la confrontation entre plusieurs visions de l’arabité et de l’islamité, et l’issue du conflit actuel sera déterminante pour l’avenir du monde, car c’est ici que s’affrontent pour le moment les puissances en crise d’Occident et les puissances plus dynamiques d’Eurasie. Beaucoup de musulmans considèrent que c’est en Syrie que se déroulera la bataille finale entre les forces du Bien et les forces du Mal, et que c’est sur un des minaret de la mosquée des Omeyyades à Damas qu’apparaîtra alors Jésus revenant sur terre pour assurer un ordre de paix et de justice universelle. Et comme en plus, lors de l’invasion mongole au Moyen-âge qui avait saccagé l’Irak, détruit Bagdad puis Alep alors que Damas avait résisté, la conscience à la fois historique et messianique existant en Syrie y renforce l’impression que depuis la nuit des temps, c’est leur pays qui constitue le lieu (…) Lire la suite »

Mali : gauche proguerre et recolonisation (Réponse à Samir Amin)

Bruno DRWESKI, Jean-Pierre PAGE
La gauche anti-guerre dans le camp de la guerre ? Alors que le monde capitaliste s'enfonce dans une crise systémique sans précédent et que le monde arabe est traversé par des tentatives de déstabilisation qui sont dues aux décennies de pillage et de dictature mais qui ne sont pas toutes, loin de là , le résultat de facteurs locaux, que l'Afrique vit à l'heure du pillage et de conflits non réglés, du Congo à la Cote d'Ivoire, du Sud-Soudan à la Libye, la France s'est engagée de nouveau dans un conflit armé dans une de ses anciennes colonies, le Mali. La "gauche antiguerre" est globalement passée entretemps de la condamnation du bout des lèvres des bombardements en Yougoslavie et en Afghanistan au soutien déclaré à l'ingérence en Libye, en Syrie et au Mali. On doit essayer de comprendre pourquoi ? Et pourquoi il peut être difficile de naviguer entre les réseaux occidentaux de la gauche ex-antiguerre à la gauche anti-impérialiste des pays du Sud ? L'inaction coupable, voire (…) Lire la suite »
60