Avec le procès intenté à Turin contre l’écrivain italien Erri de Luca, le délit d’opinion, qu’on croyait depuis longtemps disparu en Europe, est rétabli.
En effet, pour avoir soutenu les actions de sabotage de l'association NO-TAV contre les chantiers de la future ligne à grande vitesse (LGV) Turin-Lyon lors d'un interview dans un journal américain et protesté contre l'occupation militaire du Val di Susa, l'écrivain italien risque jusqu'à cinq ans de prison. La phrase incriminée : « la LGV doit être sabotée et ces actes de sabotage sont nécessaires pour faire comprendre qu’il s’agit d’un chantier inutile et nocif ».
Suite au dépôt de plainte de la société franco-italienne Lyon-Turin-ferroviaire qui mène les travaux, Erri de Luca est poursuivi pour incitation à la violence par le parquet de Turin et appelé à comparaître mercredi 28 janvier.
Tout récemment, les responsables politiques européens tous bords confondus, dont le chef du gouvernement italien Renzi, ont eu beau jeu de défiler à Paris pour la liberté d'expression suite à l'attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo. En réalité, ils ne se réclament de ce (…)Lire la suite »