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Auteur : Rony BRAUMAN

« Un prisonnier politique torturé » – l’affaire Assange vue par Rony Brauman

Rony BRAUMAN
Interview de Rony Brauman, médecin humanitaire et ex-président de Médecins sans frontières (MSF), à propos de l’affaire Assange. Entretien mené par Nadia Genet du Comité de soutien Assange le 17 avril 2024. Rony Brauman parle notamment de l’apport de WikiLeaks au journalisme, de la lâcheté des médias face à la persécution d’Assange, ciblé par « une vengeance d’État bipartisane », des conséquences médicales de l’enfermement et de la torture ; il dresse aussi un parallèle entre le traitement médiatique de Julian Assange et celui réservé aux Palestiniens et à Gaza. Pour lui, le journaliste australien est « un prisonnier d’opinion, un prisonnier politique, torturé ». Il parle d’une nouvelle affaire Dreyfus et évoque le courage de Stella Assange. Lire la suite »

Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes

Rony BRAUMAN

Selon Manuel Valls, l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Prononcée le 7 mars lors du dernier dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des juifs de France), organisme principalement consacré à la défense des gouvernements israéliens successifs auprès des autorités françaises, cette accusation vise à faire peser un soupçon indistinct d’infamie sur les mouvements de solidarité avec les Palestiniens.

Voire à les criminaliser, comme on le constate avec la pénalisation des appels au boycott des produits israéliens en provenance des territoires occupés. Passons sur le fait qu’il est permis – et même valorisé – dans notre pays d’appeler à la guerre (en Irak, au Darfour, en Syrie, en Libye) mais illicite de protester par un boycott de consommation contre une politique coloniale. Intéressons-nous plutôt aux rapports entre sionisme et antisémitisme, en nous souvenant en premier lieu que la majorité des juifs du monde, et notamment les Français, furent opposés au sionisme jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale et que même alors, la majorité des juifs d’Europe ne choisit pas la Palestine après la shoah. Pas plus que les juifs russes fuyant les pogroms à la fin du XIXe siècle, dont seul 1 % se rendit en « Terre promise ». Quant aux juifs français engagés dans le soutien au capitaine Dreyfus, tous ne suivirent pas Théodore Herzl, fondateur du sionisme, qui fit de ce procès inique le (…) Lire la suite »
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entretien avec Denis Sieffert (Politis)

Rony Brauman : « Le partage de la morale est de plus en plus intolérable »

Rony BRAUMAN

Fondateur de Médecins sans frontières, essayiste, Rony Brauman* nous invite ici à réfléchir sur les risques d’instrumentalisation des droits de l’homme.

Denis Sieffert : Que vous inspirent les manifestations des jours derniers au moment du passage de la flamme olympique ? Rony Brauman : Une certaine perplexité et une certaine exaspération devant tant d'incohérence à propos des droits de l'homme. Le boycott qui avait été qualifié de honteux et de stérile lorsqu'il s'agissait de la présence d'Israël au Salon du livre, alors qu'Israël venait de tuer cent vingt Palestiniens à Gaza, ce même boycott apparaît comme un acte d'humanité et de solidarité quand c'est la Chine qui tue cent vingt Tibétains à peu près au même moment. Il y a là une incohérence qui torpille la crédibilité des organisations ayant ce regard sélectif. La deuxième réflexion concerne les appels au boycott. Cette forme d'action ne peut être utilisée que dans des circonstances exceptionnelles, et non de façon indistincte. Elle empêche de parler là où il faudrait parler. Elle crispe là où il faudrait détendre. J'étais d'ailleurs contre le boycott du Salon du livre. En se (…) Lire la suite »