D’autres photos, avant celle d’Aylan Kurdi, ont provoqué une onde de choc qui a pu émouvoir l’opinion publique, modifier la perception d’un conflit et peser sur un rapport de force dans un conflit.
La presse dominante et « la pensée démocratique » peuvent nous raconter sans s’interroger qu’à Ferguson, il a fallu 12 balles pour stopper la menace d’un noir sur la vie d’un policier blanc. La fable en version unique, sur une multitude de supports et sous des signatures souvent inspirées, abonde en détails qui dénaturent l’événement rétrogradé en moment dramatique - au sens théâtral de rebondissement - de ce cinéma américain entièrement voué à mettre à jour les visages différents et épisodiques, après les attaques des caravanes des pionniers, de La Menace Permanente et Omniprésente sur la vie de chacun des Américains.
Le pays du Sham - ou grande Syrie - concentre une extraordinaire diversité humaine tant au plan ethnique qu’au plan des confessions et des langues. Des églises donnent encore la messe dans la langue de Jésus et en Syriaque.
Pour toute bonne mémoire, le développement du drame syrien ne cesse de rappeler les douleurs et les souffrances de la société et du peuple (faut-il préciser la différence de ces deux notions ?) algériens entre 1992 et 1998/99. Non pas que les actes terroristes aient cessé, mais nous avons passé le paroxysme, des crimes de masse, si effrayants par leur ampleur et leur gratuité qu’ils provoquaient l’hébétude.
Les premières réactions occidentales confirment la place centrale qu’occupent la question syrienne et le veto russe dans les enjeux planétaires actuels.