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Auteur : Olivier BONFOND

Les Islandais n’ont pas dit leur dernier mot…

Jérôme DUVAL, Olivier BONFOND

Après avoir plongé dans la misère les peuples du Sud en endettant leurs Etats, le FMI (Fond Monétaire International) s’attaque maintenant aux peuples européens, frappés de plein fouet par la crise capitaliste internationale. Les Agences de notations, outils au service de l’oligarchie financière, jouent quant à elles pleinement leur rôle dans la course à la rentabilité sur le marché de la dette, en n’hésitant pas à sanctionner financièrement les moindres faux-pas des pays affaiblis par la crise. Mais les islandais, en imposant un referendum sur une loi irresponsable et dangereuse, ne comptent pas se soumettre aussi facilement. Le combat est certes déséquilibré, mais il n’est pas fini …

Un modèle néolibéral qui s'écroule Comme beaucoup de pays dits « riches », l'Islande a joué et a perdu au grand jeu du néolibéralisme. Considéré comme l'un des plus riches pays de l'OCDE, l'Islande a vu son taux de chômage passer de 2% avant l'effondrement du secteur financier en octobre 2008 à 8,2% de la population active en décembre 2009. Aujourd'hui, ce petit pays de 320.000 habitants sans armée, subit de plein fouet la crise financière, avec notamment une dette qui a explosé à près de 320 % du PIB en 2009 |1| . Après les avoir privatisé en 2003, les trois principales banques (Kaupthing, Landbanski et Glitnir) ont dû être renationalisées de toute urgence en octobre 2008 à la suite de l'implosion du système bancaire. Les échanges sur les marchés d'actions ont même été suspendus plusieurs jours à la Bourse de Reykjavik. L'Etat, qui a déboursé des millions d'euros pour la reprise en main de ces banque |2|, est au bord de la faillite et prévient qu'il ne pourra garantir que les (…) Lire la suite »
Quelques questions et réflexions sur le processus du Forum social mondial

Altermondialisme ou barbarie ?

Olivier BONFOND

Dans quelques semaines, le slogan « Un autre monde est possible » soufflera ses 10 bougies. Mais l’heure n’est pas aux réjouissances : ce mouvement se voit dans l’obligation de se poser les bonnes questions, afin de trouver les réponses adéquates à la crise capitaliste actuelle, qui nous éloigne encore un peu plus de cette société tant attendue, où la justice sociale sera garantie et la nature respectée.

Démasquer le mythe ne suffit pas à la désarmer Même si on ne peut en aucun cas s'en réjouir, la crise capitaliste actuelle, mais aussi et surtout la gestion de celle-ci, a fait tomber les masques. Les gouvernements ont montré leur vrai visage : quand les mouvements sociaux réclament la satisfaction de leurs droits sociaux, les caisses sont vides, mais quand les détenteurs de capitaux sont en détresse, il devient possible de trouver - et de leur donner - plusieurs centaines de milliards de dollars en quelques semaines. Un nombre croissant de citoyens prend conscience que quelque chose ne va pas et qu'il faut faire « autrement ». Par exemple, selon une étude de l'Institut Globscan réalisée dans 20 pays, le nombre de personnes qui pensent que le système capitaliste reste le meilleur système possible est passé de 63% en 2005 à 36% en 2009 [1]. Par ailleurs, le mouvement altermondialiste qui s'est développé au cours des années 1990 et 2000 a suscité beaucoup d'espoirs. Il a entre (…) Lire la suite »

Alternatives écologiques : Sortons de la logique du profit !

Olivier BONFOND

Il faut l’admettre, La gestion actuelle de la crise écologique mène l’humanité dans une impasse. Sa survie même est menacée. Alors que la prise de conscience citoyenne grandit et que les mouvements sociaux s’organisent, les dirigeants de ce monde veulent nous faire croire qu’ils ont maintenant pris les choses en main et que nous pouvons avoir confiance en l’avenir. Malheureusement, malgré des déclarations ambitieuses (1), les solutions proposées par les gouvernements, les institutions internationales et les grandes entreprises, en restant inscrites dans un modèle capitaliste et productiviste, ne constituent en rien une alternative. Pendant ce temps, les équilibres écologiques continuent de se dérégler et la majorité est maintenue dans la pauvreté et l’exploitation. Des alternatives à la crise écologique globale existent pourtant. Mais pour pouvoir être qualifiées de sérieuses, celles-ci devront impérativement marquer une rupture radicale avec le modèle de développement actuel et la logique du profit.

L'humanité en danger Si le monde est un village, ce village devient inhabitable pour un nombre grandissant d'habitants. Sans rentrer dans une enchère catastrophiste, il est important, avant de proposer des alternatives, d'ouvrir les yeux sur l'ampleur des défis à relever. Les mers et océans, source de toute vie, sont sur-pollués et surexploités. L'eau douce devient une denrée rare : plus d'un milliard de personne n'a pas accès à l'eau potable. Les forêts, poumons de planète, sont coupées massivement : selon la FAO, environ 13 millions d'hectares (l'équivalent de la surface de l'Angleterre) de forêts disparaissent annuellement, soit 1 terrain de football toutes les quinze secondes. La nourriture est gaspillée : alors que 100 000 personnes meurent quotidiennement de faim ou de ses suites immédiates et que plus d'un milliard de personnes souffrent de manière chronique de la faim, entre 30 et 40% des aliments achetés aux États-Unis et en Angleterre ne sont pas consommés ! (2) Les (…) Lire la suite »

Islande : « Si la dette ne peut pas être payée, elle ne le sera pas ! »

Olivier BONFOND

L’Islande, petit pays sans armée de 320 000 habitants, vient d’annoncer qu’il conditionnerait le remboursement de sa dette à ses « capacités de paiement ». Si la récession perdure, l’Islande ne remboursera rien. Même s’il convient de nuancer la portée de cette décision, d’autant qu’il faudra vérifier qu’elle est effectivement appliquée, elle représente cependant une réelle opportunité dont les mouvements sociaux, du Nord et du Sud, devraient se saisir pour obliger leurs gouvernements à remettre enfin en cause le paiement inconditionnel de la dette publique.

Après 15 années de croissance économique, après avoir été considéré comme un des pays les plus riches de la planète, l'Islande a connu fin 2008, selon le FMI, la plus grosse crise bancaire dans l'histoire d'un pays industrialisé [1]. Cela n'a rien d'un hasard. Ces dernières années, L'Islande a appliqué ce qu'on peut appeler un « pur néolibéralisme ». Le secteur bancaire, intégralement privatisé en 2003, a tout fait pour attirer les capitaux étrangers. Ils ont notamment développé les fameux comptes en ligne qui, via la réduction des coûts de gestion, permettent d'offrir des taux d'intérêt relativement intéressants. En à peine 4 ans, la dette extérieure des trois principales banques islandaises a plus que quadruplé, pour passer de 200% du PIB en 2003 à 900 % du PIB en 2007 ! Quand les marchés financiers se sont effondrés en septembre 2008 et que ces trois banques sont tombées en faillite, elles étaient évidemment dans l'impossibilité d'assumer leurs engagements, d'autant que (…) Lire la suite »