Au fur et à mesure où, semaine après semaine, quasi quotidiennement, la crise générale du capitalisme contemporain nous apporte son lot de nouvelles plus calamiteuses les unes que les autres, c'est la véritable nature de cette crise qui se révèle. Loin d'être seulement une crise économique, fût-elle structurelle, c'est à une véritable crise de civilisation que nous sommes confrontés.
L'expression est certes galvaudée depuis qu'elle a servi à désigner tout et n'importe quoi (surtout n'importe quoi, d'ailleurs !), en permettant le plus souvent de masquer la manière dont elle s'articule avec la dimension économique de la crise : avec la crise dans laquelle la reproduction du capital comme rapport de production se débat depuis maintenant plus d'un tiers de siècle. Par crise de civilisation, j'entends néanmoins que la situation critique dans laquelle le capital est durablement et sans doute même définitivement engagé (et nous avec lui, pour l'instant du moins) conduit à compromettre, (…)Lire la suite »
Nous publions une nouvelle contribution d'Alain Bihr [1]sur la « novlangue du néo-libéralisme ». Le travail sur le vocabulaire effectué par la droite et les sociaux-libéraux se diffuse dans les rangs de ladite gauche, au point d'emprisonner sa réflexion. (réd).
A L' Encontre, 6 septembre 2006.
On ne compte plus les éditoriaux de journalistes inféodés aux intérêts actuels du patronat qui s'en prennent au poids supposé excessif des charges sociales, voire pour les plus radicaux d'entre eux au principe même de ces dernières. Ils relaient la longue plainte des chefs d'entreprise que ces charges sont supposées écraser et exigent à cors et à cris leur allégement voire leur suppression pure et simple. Et ils servent de discours d'accompagnement et de justification à la liste désormais longue des mesures prises, au cours de ces dernières années, pour les réduire effectivement, occasionnant du même coup des coupes sombres dans les prestations sociales qu'elles financent. De toutes (…)Lire la suite »