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Auteur : Jens BERGER

L’intervention télévisée d’Angela Merkel sur le coronavirus : cynisme et aucune autocritique

Jens BERGER

C’est devenu un rituel : on remercie les médecins et le personnel soignant, qui se sacrifient de manière désintéressée, par des paroles chaleureuses et une overdose de pathos. Comme c’est humain, comme c’est bienveillant. Merci, Madame la Chancelière. C’est seulement idiot que les conditions catastrophiques dans les services des hôpitaux, ratiboisés par les coupes budgétaires, ne se laissent pas améliorer par des messages de remerciement bon marché de la chancelière. Le message vidéo sur le Corona d’Angela Merkel, porté aux nues par les médias, était donc, avant tout, extrêmement cynique. Quelqu’un qui, dans un premier temps, privatise le système de santé, le rogne pour en tirer des bénéfices et le saigne à blanc, puis, dans l’urgence qui vient de se présenter, remercie simplement et gentiment les victimes de cette politique sans annoncer en même temps des améliorations concrètes et une correction de la mauvaise politique, ne mérite pas d’éloges mais des critiques !

“ Aplatir la courbe ” des “ coronisés ” est la devise de l’heure. Pour que le concept – qui n’est pas incontesté – fonctionne, le nombre de patients à traiter à un moment donné doit être inférieur à la capacité maximale du système de soins de santé. C’est évident. Cependant, on oublie souvent que la capacité du système de soins de santé n’est pas une quantité tombée du ciel, mais qu’elle a été principalement créée politiquement. Pendant des décennies, la politique néolibérale a rogné le système de santé à mort. Il y a dix ans encore, on écrivait encore des lettres incendiaires et on faisait de sombres prédictions sur les effets négatifs que la politique de privatisation aurait sur la capacité du système de santé. Rien ne s’est passé ! Les politiciens qui s’inclinent maintenant, avec un respect feint, devant le personnel infirmier ont ignoré tous les avertissements et, par leur politique, ont aggravé la situation année après année. Les médecins et les infirmières ne sont pas (…) Lire la suite »