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Auteur : Marie ASTIER

Déméter, la cellule de la gendarmerie qui surveille les opposants à l’agriculture productiviste

Isabelle RIMBERT, Marie ASTIER

Le ministère de l’Intérieur a créé Demeter, une cellule de renseignement vouée aux « atteintes au monde agricole ». Ce dispositif policier et judiciaire risque de servir à surveiller militants animalistes et écologistes opposés à l’agriculture industrielle.

La photo fait sourire. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, avec un porcelet dans les bras. C’était le 13 décembre 2019, dans le Finistère. Le ministre était venu visiter deux élevages et présenter la création de la toute nouvelle cellule de la Gendarmerie nationale vouée à la « protection » des agriculteurs, et nommée d’après la déesse grecque des moissons, Déméter. À ses côtés se trouvait le directeur général de la Gendarmerie nationale, mais également Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole majoritaire, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Reprenant à son compte le discours du syndicat, le ministre a dénoncé « l’agribashing ». Le dossier de presse de présentation de Déméter donne le ton : « De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes (...). Ces phénomènes, nous devons les prendre très au sérieux », y déclare le ministre en introduction. La cellule Déméter doit ainsi « (…) Lire la suite »
Il y a des espaces sociaux où la police se dispense d’obéir aux règles de droit

Les violences policières se généralisent, constatent les avocats de France

Marie ASTIER

Lors d’une journée de réflexion organisée par le Syndicat des avocats de France, de nombreux témoignages ont montré que les violences policières touchent en France de plus en plus de secteurs de la société : militants écologistes et sociaux, migrants, jeunes des quartiers populaires... Les réponses juridiques émergent peu à peu. Mais une prise de conscience de la société face à la « fabrique des monstres » est indispensable.

Quelle est l’issue la plus probable d’une plainte déposée par une victime de violence policière ? Le non-lieu. Dur constat, pour des avocats. C’est pourtant sur celui-ci que s’est ouverte la journée de réflexion et d’échanges sur les violences policières, organisée par leur syndicat, samedi 9 juin. « Nous sommes dans un contexte d’urgence », a introduit Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF). « Il y a les migrants et les militants poursuivis au col de l’Echelle [Hautes-Alpes], la répression des manifestations, l’intervention militaire sur la Zad, les interpellations au lycée Arago... » Cette violence est-elle isolée ou systémique ? A quel moment l’usage de la force par les forces de l’ordre devient-il illégal ? Comment les avocats peuvent-ils y répondre, et en collaboration avec quels autres acteurs ? Voici quelques questions que s’est posé le syndicat, qui avait invité pour l’occasion militants, syndicalistes, associatifs, sociologues, « street (…) Lire la suite »
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