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Auteur : Nazanin ARMANIAN

Iran – États-Unis : Éclairages et zones d’ombres sur un accord historique (Publico.es)

Nazanin ARMANIAN

Le pacte signé entre l’Iran et les puissances mondiales pour cesser le programme nucléaire iranien a été le sommet d’une série de négociations secrètes entre Washington et Téhéran, débutées en mars dernier quand Mahmoud Ahmadinejad était encore président du pays. Du côté des USA, c’est un pas de plus dans la mise en œuvre de la « Doctrine Obama : le Retour vers l’Asie », qui tend à concentrer ses forces pour contenir la Chine dans la région Asie-Pacifique, réduisant du même coup le rôle du pays et de ses forces armées au Proche Orient. Au moment de la signature de l’accord, les avions militaires des USA survolaient la mer de Chine Orientale...

Ce fait historique est le résultat de la convergence de deux faits fondamentaux : les USA ne peuvent plus lancer d’attaque militaire comme par le passé (la Syrie est un exemple), et l’Iran ne peut plus continuer son programme nucléaire du fait du poids insupportable des sanctions qui ont étranglé l’économie du pays. Selon cet accord, l’Iran accepte... de paralyser le fonctionnement, totalement ou partiellement, de ses installations nucléaires, ne pas construire de nouvelles installations, abaisser le niveau d’enrichissement de l’Uranium de 20% à moins de 5% (empêchant ainsi qu’ils deviennent les rivaux asiatiques de la France, la Belgique et la Hollande, les trois principaux producteurs mondiaux d’isotopes médicaux) ; réduire à 5% les réserves d’Uranium enrichi, autoriser des inspections approfondies de tous ses sites nucléaires et même présenter la liste des salaires des ouvriers. de cesser d’interférer avec les affaires des autres États et de demander l’élimination de pays (…) Lire la suite »

Pourquoi l’Islam politique échoue (Publico.es)

Nazanin ARMANIAN

Il y a deux ans, des millions de personnes en Afrique du Nord et au Proche-Orient se sont levées pour obtenir la démocratie, politique mais aussi économique. Certains annoncèrent alors que l’islamisme touchait à sa fin [3]. De même, à la suite de la chute du gouvernement du Frère musulman Mohamed Morsi, provoquée par le soulèvement de 20 millions d’Égyptiens, réapparaît cette question : s’agit-il de la fin définitive d’un mouvement avide de pouvoir ? Il est étonnant qu’un an à peine ait suffi pour que les Égyptiens « musulmans » tournent le dos à une organisation qui, cantonnée dans l’opposition depuis 80 ans, apportait une aide sociale aux plus démunis. Mais ceux qui appellent à la patience un peuple affamé ont, eux, la peau du ventre bien tendue.

Les Printemps arabes sont condamnés à échouer, en partie en raison de la nature des groupes islamiques qui s’en sont emparés et les ont détournés [4]. Dresser une analyse de la situation dans cette partie du monde qui serait uniquement axée sur les aspects religieux serait aussi absurde que d’aborder la crise économique en Europe au travers du christianisme. En Iran, la grande révolution nationale démocratique de 1979 a aussi été qualifiée à tort de « Révolution islamique », comme si ce que 30 millions d’Iraniens réclamaient au péril de leur vie était plus de mosquées et de spiritualité [5]. Le verset 9:38 du Coran nous montre que le bien-être personnel est primordial, même pour les militaires religieux qui refusaient d’aller à la guerre : « Ô vous qui croyez ! Qu’avez-vous à rester cloués au sol, lorsqu’on vous dit : « Allez combattre pour la Cause de Dieu ? » Préférez-vous la vie présente à la vie future ? Mais les plaisirs de cette vie ne sont-ils pas bien peu de chose, (…) Lire la suite »

Obama, face à la diplomatie de velours de Rohani (Publico.es)

Nazanin ARMANIAN

Ils portent les prénoms des petits-fils de Mahomet : Hussein et Hasan, qui représentent deux manières différentes d’agir face à l’ennemi. Le premier, surnommé « le prince des guerriers », s’est lancé dans une bataille suicide pour le califat, et a perdu la vie dans une embuscade à Kerbala (Irak) en 608, alors que le second, voyant qu’il ne pouvait s’imposer face à Mu`âwîya Omeya et à sa puissante armée, a choisi de lui céder le pouvoir. Dans leur conflit, Hussein Obama et Hassan Rohani ont décidé de proclamer un cessez-le-feu, évitant ainsi une bataille qui serait mère de toutes les guerres. Si le premier, qui a nommé 25 fois l’Iran dans son discours devant l’ONU, parvient à empêcher l’entrée de ce pays dans le club nucléaire, il obtiendra son plus beau résultat en politique extérieure.

La dernière rencontre entre les chefs d'État des deux pays remonte à 36 ans. "Vous présidez une île de stabilité", avait dit Jimmy Carter au shah, alors que la terre tremblait sous les pieds insensibles du dictateur et qu'une année plus tard, une révolution démocratique (bâillonnée et avortée par la suite) allait mettre un terme à 2500 ans de monarchie. Soit dit en passant, ce n'est pas la République islamique qui a interrompu les relations avec les États-Unis, mais bien l'inverse. La rupture s'est produite lorsque l'ambassade américaine à Téhéran a été occupée en signe de protestation contre le fait que les États-Unis aient accueilli le shah et sa famille, qui s'enfuyaient avec des valises pleines de bijoux et d'argent. L'inimitié à l'encontre des États-Unis n'est pas inscrite dans la nature de la République islamiste. D'ailleurs, même après l'épisode de l'ambassade, les représentants politiques des deux pays ont continué à coordonner leurs stratégies. Quelques exemples : A la (…) Lire la suite »

Qui est responsable du naufrage de « l’anti-Titanic » de Lampedusa ? (Publico.es)

Nazanin ARMANIAN

Si ce n’était en raison du nombre de réfugiés morts sur les côtes italiennes, qui a dépassé le plafond de la « normalité » (autour de 60 à 70 personnes), la tragédie des passagers de cette embarcation serait passée inaperçue. Deux ans auparavant, 61 réfugiés, incluant des enfants, ont fait naufrage au même endroit, à court de nourriture et de carburant, pendant qu’un porte-avion de l’OTAN les regardait sans sourciller. Sans noms, sans histoires d’amour ou d’intrigues, aucune chanson n’immortalisera leur voyage jusqu’à la mort, personne ne fera de film sur ces hommes et femmes courageux, capables de risquer leurs vies, non seulement pour réaliser leurs rêves, mais pour aider leurs familles et anoblir, au passage, l’histoire de la civilisation humaine.

“Déshumaniser l’autre” est une stratégie politique qui légitime le traitement qu’on lui inflige. Le même qu’à des dizaines de milliers de personnes assassinées sous les bombes en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan. Pendant qu’eux restent sans noms, la télévision nous diffuse des images du mariage ou de l’épouse enceinte de tel ou tel soldat de l’occupation, mort par la main d’un autochtone « barbare et sans pitié ». Ces corps à la mer mettent à l’épreuve, une fois de plus, notre capacité à ne pas avoir honte de voter pour des individus qui promulguent des lois aussi antinaturelles que celle de punir ceux qui aident leur prochain ! Malgré cela, de nombreux pêcheurs italiens, suivant leur instinct, ont sauvé la vie de dizaines de ces personnes désespérées, crachant ainsi au visage de ces démons déguisés que nous avons installés dans les fauteuils des palais. Des vies non racontées Parmi les histoires de vie de milliers de personnes, championnes olympiques sans médailles, qui (…) Lire la suite »