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Auteur : Perry ANDERSON

Au Brésil, les arcanes d’un coup d’État judiciaire

Perry ANDERSON
La destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff en 2016, le procès à grand spectacle et l’incarcération en 2018 du favori de l’élection présidentielle, M. Luiz Inácio « Lula » da Silva, se fondaient sur un même motif : la lutte contre la corruption. Nombre d’observateurs ont approuvé ce coup de balai donné au nom de la justice républicaine. Avant de s’apercevoir qu’il s’agissait d’un coup d’État judiciaire qui a fini par profiter à l’extrême droite. L’opération « Lava Jato » (« lavage à haute pression »), liée au plus important scandale de corruption de l’histoire récente brésilienne, éclate en mars 2014. Elle tombe sous la responsabilité du juge Sérgio Moro, qui s’était fait les griffes en 2005 en tant qu’assistant dans une autre affaire très médiatisée : le scandale du mensalão, qui concernait le versement par le Parti des travailleurs (PT) de pots-de-vin mensuels à des députés pour leur soutien. M. Moro a décrit sa façon de procéder dans un article publié au milieu des années 2000. Elle consiste à imiter les (...) Lire la suite »

Extrait de "Deux révolutions. La Chine au miroir de la Russie"

Perry ANDERSON, Wang CHAOHAU

Perry Anderson et Wang Chaohau, Deux révolutions. La Chine au miroir de la Russie, Agone, "Contre-feux", 208 pages.

Au moment de franchir le seuil des réformes, l’URSS semblait présenter des conditions matérielles et culturelles bien plus favorables que la Chine. Son produit intérieur brut (PIB) était quatre ou cinq fois supérieur. Sa base industrielle, beaucoup plus large, employait proportionnellement deux fois plus de main-d’œuvre. Elle était mieux pourvue en ressources naturelles (combustibles fossiles, minerais précieux, terre) et beaucoup plus urbanisée. Sa population, mieux nourrie, disposait d’un apport calorique moyen moitié plus important que la population chinoise. Ses infrastructures étaient beaucoup plus développées. Enfin, l’enseignement y était de bien meilleure qualité : l’alphabétisation était complète, le nombre d’étudiants vingt fois supérieur en données relatives, et le pays possédait un large vivier de scientifiques bien formés. Cependant, la « période de stagnation » avait progressivement neutralisé et, à certains égards, détruit ces atouts. Pendant vingt ans, aucun changement politique n’était venu (...) Lire la suite »