La position de Saint-Upéry sur la gauche en Amérique Latine est quelque peu déconcertante (1). Au lieu de commencer par analyser la situation politique actuelle et les différents modèles de transformation en marche, il commence par diagnostiquer les motifs irrationnels qui ne peuvent que guider ceux qui sont en désaccord avec lui. Il commence en effet par expliquer le mobile émotif pour lequel quelques militants de la gauche européenne cherchent toujours leurs référents mythologiques dans des personnages latino-américains (comme le Ché ou Chà vez). Cette attitude infantile et mythomane (le "fétichisme" de la "mythologie militante") s'expliquerait à son tour par l'"exotisme familier" sous lequel ils perçoivent en général l'Amérique Latine et qui leur fait projeter tous leurs désirs, nostalgies ou fantasmes sur cette terre exotique (à laquelle les relie le substrat latin et catholique de la parenté linguistique).
Après ce diagnostic des causes pathologiques de l'admiration pour Evo (…)Lire la suite »