RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

1er Forum "Notre Amérique" le 8 octobre à Ottawa, Canada

Intervention d’Arnold August lors du 1er Forum "Notre Amérique" le 8 octobre à Ottawa, Canada, dans le cadre de l’atelier « Les formes de participation sociale, la prise du pouvoir et les organisations communautaires."

Premièrement, la condition préalable pour la prise du pouvoir social et la participation substantielle du peuple est la conquête du pouvoir politique par le peuple. Il y a des formes différentes de lutte qui peuvent permettre la prise du pouvoir politique par le peuple, malgré les imperfections de son exercice tant au commencement qu’au long de son développement. La ligne de démarcation entre le pouvoir de l’élite minoritaire au détriment de l’immense majorité du peuple et le pouvoir du peuple s’établi lorsqu’on défini l’acteur qui exerce le pouvoir politique.

Pour clarifier ce point, je tiens à offrir quatre exemples : Cuba, le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur, bien qu’il y aie d’autres pays, mais les contraintes de temps m’empêchent d’aborder d’autres exemples.

Chacun de ces pays s’est développé dans des contextes différents et a développé des méthodes et formes de lutte adaptées à leurs différentes réalités historiques.

Cuba est le pays pionnier de la région. C’est là que s’est organisée la première révolution qui a triomphé en 1959 contre la dictature de Batista soutenue par les États-Unis. La signification politique principale de cette révolution (qui s’est imposée dans ce cas par la lutte armée populaire), c’est que pour la première fois de son histoire, le peuple cubain a remporté le pouvoir politique et a commencé sa transition vers la démocratie et, sur la base de celle-ci, Cuba a établi sa souveraineté et son indépendance. Depuis 1959, au cours du développement de la Révolution, l’émergence de nouvelles organisations sociales, telles que les Comités pour la Défense de la Révolution (CDR) ont surgi. Le CDR est une organisation sociale et politique fondée sur la base des quartiers. Depuis 1960, les CDR aident à conserver le pouvoir politique face aux tentatives d’intervention des États-Unis, pays qui s’est impliqué à plusieurs reprises avec l’intention de renverser l’ordre constitutionnel sur l’île. En outre, le CDR est une étape vers une participation croissante quotidienne des gens au pouvoir politique.

En 1975-1976, le peuple cubain a participé massivement à la discussion, au débat et à l’approbation finale par le suffrage universel et scrutin secret d’une nouvelle et moderne constitution. Dans la présente Constitution, l’Article 1 stipule que Cuba est une "république démocratique" et l’Article 3 consacre le principe selon lequel « la souveraineté réside dans le peuple."

Au Venezuela, un autre type de révolution s’est produite, la Révolution bolivarienne menée par le président Hugo Chavez, a débuté en 1992 et a enfin abouti à travers les élections en 1998. La première étape, en 1999, fut de rédiger une nouvelle constitution à travers la participation massive, durant plus de quatre mois, de débats et l’installation d’une Assemblée constituante. La Constitution fut approuvée par un référendum tenu le 15 décembre 1999, avec un écrasant 71,78 pour cent du vote en faveur et 22,22 pour cent contre. L’Article 2 stipule que « le Venezuela est un Etat démocratique et social de droit et justice." L’Article 5 souligne que « la souveraineté est non transférable et réside dans le peuple." La Révolution bolivarienne est également née et s’est développée sur la base de l’action révolutionnaire, non seulement par les urnes. Cela s’est traduit par la participation massive de personnes dans l’échec du coup d’État contre Chavez en 2002, confirmant le principe selon lequel la souveraineté appartient au peuple tel que défini par la Constitution. Durant son développement, la Révolution bolivarienne a favorisé l’établissement d’organisations sociales, telles que les conseils communaux. Au fur et à mesure, ils s’améliorent, deviennent de plus en plus efficaces et contribuent ainsi directement, à partir de la base du pouvoir politique, au développement économique et social.

En Bolivie, l’élection d’Evo Morales et son parti le MAS a eu lieu en 2005 sur la base de l’un des slogans de son parti : « décoloniser la Bolivie après 500 ans d’oppression ». Comme au Venezuela, l’acte le plus important fut d’initier le processus de convoquer une Assemblée constituante en 2006. En 2009, après un processus fort compliqué, la participation des peuples a contribué à sa rédaction. La nouvelle Constitution a finalement été approuvée en référendum par le suffrage universel.

Dans cette nouvelle Constitution, l’Article 1 stipule que : « La Bolivie est un État unitaire social de droit plurinational communautaire, libre, indépendant, souverain, démocratique ... » L’Article 7 stipule : « La souveraineté appartient au peuple bolivien". La Bolivie a une longue histoire d’organisations de masse et de communautés impliquées dans la politique, tel que les syndicats de mineurs et des cultivateurs de coca, ainsi que les organisations autochtones. Par rapport aux organisations autochtones en Bolivie, plusieurs d’entre elles se font face en ce moment à cause de tensions complexes non résolues et dont l’ingérence américaine tente d’en profiter.

En Équateur, Rafael Correa a été élu président en 2006. En 2007, suite aux promesses de Correa lors de l’élection, un processus démocratique a commencé en convoquant une Assemblée constituante. En 2008 une nouvelle constitution qui a compté sur la participation des citoyens a été approuvée par le suffrage universel. L’Article 1 précise que « ... la souveraineté réside dans le peuple » et que l’Équateur est un « État démocratique ». Dans plusieurs articles il y a mention du principe du "Sumak Kawsay", concept Quechua du bien vivre, (pas seulement de meilleurs conditions de vie). Ceci est un exemple que la perspective autochtone est présente, afin de garantir la participation des organisations communautaires dans le nouveau pouvoir populaire de l’Équateur.

Tant en Bolivie qu’en Équateur, les urnes ont été liées à des luttes de masses d’un caractère révolutionnaire, puisque les deux présidents ont eu à survivre deux tentatives de coups : en Bolivie en 2009 et en Équateur en 2010.

La consécration explicite dans les Constitutions de Cuba, du Venezuela, de la Bolivie et de l’Équateur des deux principes signifie, d’abord, le fait que la souveraineté réside entre les mains du peuple et d’autre part, que la nature démocratique de l’Etat peut paraître banale, inachevée et peut-être même superficielle pour certains. Cependant, il faut prendre en considération que dans la Constitution des États-Unis, le mot « démocratie » est introuvable, et qu’on ne retrouve nulle part que « la souveraineté réside dans le peuple ». Avec ces principes consacrés dans les Constitutions de Cuba, du Venezuela, de la Bolivie et de l’Équateur, ce qui est existe est le fondement constitutionnel, moral et la base révolutionnaire pour l’épanouissement et le renforcement des organisations sociales et communautaires, afin de contribuer à l’exercice du pouvoir politique du peuple.

URL de cet article 14902
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Libye, OTAN et médiamensonges
Michel COLLON
Les « armes de destruction massive », ça n’a pas suffi ? Le martyre de l’Irak, frappé d’abord par les médiamensonges et ensuite par les bombes, on n’en a pas tiré les leçons ? Non, on n’en a pas tiré les leçons. On sait que les Etats-Unis ont menti sur le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan et Gaza, mais on croit que cette fois-ci, sur la Libye, ils disent la vérité. Etrange. La majorité de nos concitoyens croient encore ce que l’Otan a raconté sur la Libye. Y compris les Arabes car cette fois, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Les rares personnes qui comprendront le système seront soit si intéressées par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu’il n’y aura pas d’opposition à craindre de cette classe-là  ! La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l’immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.

Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, le 25 juin 1863.

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.