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Thème : Michel Houellebecq

Le dernier Houellebecq : un feu de paille de 730 pages

Rosa LLORENS
Dans anéantir, Houellebecq anéantit surtout son propre roman : non seulement les trois fils qu’il met en place dans les premières pages (fil terroriste, fil politique, fil familial) ne se rejoignent pas, comme on l’attendrait d’un roman bien construit, mais ils retombent platement en cours de route, et le roman, à partir de la sixième et avant-dernière partie, bifurque dans une nouvelle direction, finissant en queue de poisson. Le premier à apparaître est le fil terroriste, et on se prépare à déguster un suspense palpitant, dans un milieu de geeks : qui est et que veut l’organisation qui lance sur Internet des vidéos mystérieuses et macabres, avant d’exécuter des attentats internationaux ? L’affaire se corse quand on découvre un arrière-plan sataniste, et que, si on rejoint sur la carte les différents points où ont eu lieu les attentats, on obtient un pentacle dont le centre est situé dans l’Indre ou le Cher ! Las, on ne saura rien sur Châteauroux centre diabolique du terrorisme (…) Lire la suite »

Sérotonine, la molécule anti-Gilets Jaunes

Rosa LLORENS
La sérotonine est à la mode : dans son best-seller 12 Règles pour la vie. Un antidote au chaos,paru en janvier 2018, le Canadien Jordan Peterson en faisait déjà une panacée face aux problèmes de notre société. Mais que vaut le dernier Houellebecq ? se demandent des critiques. On peut y répondre en posant deux autres questions : pourquoi prend-on plaisir à lire les romans de Houellebecq ? S’est-il vraiment transformé, comme l’affirment certains critiques, en un citoyen solidaire, prophète et partisan des Gilets Jaunes ? Houellebecq a bien sûr analysé les clés de son succès, et il prend bien soin de donner, dans chaque roman, ce qu’en attend le lecteur : du sexe, des « effets de réel » et des partis-pris politiquement incorrects. L’élément pornographique est celui qui s’est usé le plus vite : les variations zoophile et pédophile sont bien mécaniques, expédiées comme une corvée. Du reste, remarque Houellebecq, en constatant la quantité d’émissions culinaires à la TV, l’Occident (…) Lire la suite »
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"Soumission" de Houellebecq : la peur de l’Islam au service de la soumission à l’Empire.

Rosa LLORENS

Les livres de Houellebecq se lisent toujours aussi facilement, grâce à son écriture blanche hypnotique, et à ses incursions dans le réel quotidien : ses mini-reportages (ici, à Rocamadour) et les adresses réelles et précises attribuées à ses personnages (rue des Arènes, avenue du Cardinal Mercier) offrent le charme de la maquette, on retrouve en petit, au format livres, des lieux proches. Mais ces dehors rassurants cachent (à peine) un pamphlet anti-musulman, à l’unisson de la déferlante médiatique.

Le style du candidat musulman aux présidentielles de 1922, Mohammed ben Abbes, s'applique parfaitement à celui de Houellebecq : les journalistes, comme les lecteurs, sont "comme hypnotisés, ramollis" ; il les conduit à "une sorte de doute généralisé" où se dissolvent toutes les valeurs. Et l'instrument le plus évident de cette hypnotisation est le héros, ici François : il est si fatigué, désabusé, démuni, terne, absent, naïf, qu'on le suit sans se méfier, et on finit par se retrouver dans les situations les plus inacceptables : dans Les Particules élémentaires, c'était le remplacement de l'humanité par une race post-humaine, sur le modèle de la nouvelle race bovine mise au point par le narrateur, Michel ; ici, le remplacement de nos institutions et valeurs par un gouvernement islamique. Car Houellebecq, tout en pratiquant la politique du pire, affecte de présenter la victoire de Mohammed ben Abbes et de sa Fraternité musulmane comme la solution la plus raisonnable aux problèmes (…) Lire la suite »
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Near Death experience ou : comment j’ai failli mourir d’ennui.

Rosa LLORENS
Une vague médiatique nous submerge, qui porte aux nues Houellebecq acteur, que ce soit dans L'enlèvement de Michel Houellebecq (passé à la télé pendant les vacances) ou dans Near Death experience, actuellement sur les écrans : a star is born ! non seulement un grand acteur, mais un personnage, une icône, quelque chose comme Max Sennett ou Monsieur Hulot, voire un Hamlet en chair et en os faisant passer son désespoir à travers un humour noir déjanté. On aimerait tellement y croire, on aimerait qu'il se passe quelque chose de stimulant dans le cinéma français ! Hélas ! le film ne démarre jamais : il se traîne (pendant pas beaucoup plus qu'une heure et demie, heureusement) au rythme du coup de mollet nonchalant de son héros Paul ; on reconnaît au passage les gags célébrés par les critiques comme désopilants, sans être seulement tenté de sourire (dans ma salle -10 à 12 spectateurs -, aucun rire ne s'est fait entendre). Qu'est-ce qui pèche donc ? Tout, le scénario comme le (…) Lire la suite »