On a accusé le cinéaste Ken Loach et Jeremy Corbyn d’être antisémites mais leur vrai crime était de représenter une époque où la lutte pour un monde meilleur s’enracinait dans la solidarité de classe.
Metteur en scène légendaire jouissant d’une renommée internationale incontestée , Ken Loach a réalisé plus d’une soixantaine de films et de documentaires pour le grand et le petit écran. Lauréat de la Palme d’Or 2016 pour son film à caractère social : Moi, Daniel Blake, c’est un habitué de la croisette. En 2006, il reçoit sa première « Golden Palm » pour le film – bizarrement traduit en français – « Le vent se lève » [en anglais : “ The Wind that Shakes the Barley ”, LGS], une tragédie moderne qui retrace la vie de deux frères emportés dans le tourbillon de l’indépendance irlandaise ; un chef-d’œuvre. Au Royaume-Uni, le British Film Institute a nommé son long métrage Kes (1969) le septième meilleur films anglais du XXe siècle. La Berlinale le récompense en 2014 avec l’Ours d’or d’honneur.
Dans une interview accordée au magazine Trois couleurs, Ken Loach observe qu’il parle de son film au moment où se déroulent les funérailles de Thatcher ; on peut y voir une justice poétique : elle finit sous le regard caustique de son adversaire. Dans le film, cela donne une malice de montage vengeresse : un ancien mineur dénonce la violence et l’acharnement des policiers contre les manifestants et demande : "mais qui, qui donnait ces ordres ?". L’image suivante montre une Thatcher Sainte Nitouche réagissant à son élection en citant, d’une voix benoîte, Saint François, l’apôtre par excellence de l’amour !