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Thème : Jorge Videla

Un dictateur meurt sur son bidet

Jean ORTIZ

Alors qu’il reste en Espagne neuf ex-ministres de Franco bien vivants et en liberté, le dictateur et tortionnaire argentin Videla vient de mourir en prison, en train de déféquer. Les agences de presse disent qu’il "purgeait" (oui, c’est bien le mot !) une peine de cinquante ans de réclusion pour "crimes contre l’humanité".

Videla était le plus connu des trois serviteurs des Etats-Unis qui perpétrèrent le coup d'Etat de 1976 pour combattre "l'ennemi intérieur, le "communisme", par des méthodes barbares . Le "monde libre" avait tous les droits, toutes les excuses... 30 000 disparus, des dizaines de milliers de torturés, et une coopération sanglante entre bourreaux : le "Plan Condor". C'était le prix à payer pour empêcher "de nouveaux Cuba". Les suppliciés, avant la dernière torture fatale, recevaient la bénédiction d'un prêtre. Les religieux allaient et venaient dans les centres de torture, les camps, comme on se promène dans un musée de l'horreur. Ils couvrirent et même organisèrent le vol de centaines de bébés à leurs mères détenues qui accouchaient en prison puis étaient assassinées. Tenus sans doute au "secret religieux", aucun dignitaire ensoutané, aucune instance officielle de l'Eglise, n'émirent la moindre protestation. Qui ne dit mot... devient complice de la barbarie. Le symbole de la (…) Lire la suite »

Videla : dictature et Coupe du monde de Football

Bernard GENSANE

Lors de la Coupe du monde de football de 1978 en Argentine, le pays hôte s’est qualifié par un 6 à 0 miraculeux face au Pérou. Cette victoire écrasante a toujours parue suspecte à beaucoup. Mais l’important est que, pendant que l’équipe trouvait le chemin des filets adverses, la dictature torturait et tuait sans répit.

En 1978, le Pérou subit la dictature militaire du général Francisco Morales Bermudez. Il est très vraisemblable que Videla et lui ont scellé un pacte de mort : l’équipe péruvienne prenait une déculotté (les Argentins devaient gagner par quatre buts d’écart pour se qualifier en demi-finale) et Videla s’occupait d’éliminer treize ressortissants péruviens opposés à la dictature. Selon l'ancien sénateur péruvien Genaro Ledesma Izquieta, Buenos Aires s’était engagée, en échange de la victoire, à accueillir ces opposants puis à les faire disparaître au cours d'un "vol de la mort". C’était la première fois que le Pérou rejoignait les régimes qui collaboraient – au sein de l’opération Condor – avec les régimes qui éliminaient leurs opposants politiques (Chili, Argentine, Uruguay, Paraguay, Brésil et Bolivie). Capturés pour avoir participé à la grève générale qui parvint à mettre un terme à la dictature péruvienne en mai 1978, les treize opposants péruviens furent emmenés par la force (…) Lire la suite »