Baby Doc, mort samedi matin à Port-au-Prince, a séjourné 25 ans en France en toute liberté. Il avait atterri à Grenoble, après un accord secret entre le gouvernement des Etats-Unis, le Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius, et le président Mitterrand.
Le fils du sanguinaire Duvalier a passé 25 ans en France, sans papier. Il a mené grand train de vie puis a été "invité" à la discrétion. Il est rentré mourir à Port-au-Prince.
Le temps est donc venu de demander à Laurent Fabius d'ouvrir le dossier. Quel a été le contenu de l'accord passé avec Washington ? Quelle a été la monnaie d'échange ? Pour quelles raisons s’approcher de ce personnage sulfureux provoquait une réaction immédiate et musclée des services spéciaux français ? Pourquoi la fortune volée au peuple haïtien n'a pas été bloquée par les banques ?
José FortLire la suite »
Jean-Claude Duvalier, alias Bébé Doc, a exercé un pouvoir dictatorial sur Haïti pendant 15 ans, entre 1971 et 1986, avec le soutien de ses volontaires de la sécurité nationale, plus connus sous le nom de tontons macoutes.
Après s'être enfui avec l'aide des États-Unis et de la France, il fut secrètement accueilli à Grenoble au printemps 1986 avec 900 millions de dollars d' « économies », au moment de la transition entre le gouvernement Fabius et celui de Chirac (1ère cohabitation).
C'est Régis Debray, chargé de mission aux relations internationales auprès de Mitterrand, et donc responsable du dossier d'Haïti de 1981 à 1985, qui se serait chargé de recevoir le dictateur (ce dont se souviendra Chirac en 2004 en confiant au guérilléro bavard le dossier du coup d'État contre Jean-Bertrand Aristide). Les bons et loyaux services de Debray lui vaudraient une nomination au conseil d'État par le fait du prince.
Jean-Claude Duvalier, officiellement en transit, est ainsi hébergé et (…)Lire la suite »
Mercredi 2 novembre 2005
Fabius n'aime pas les dictateurs et il le dit régulièrement dans la presse.
Fils d'un riche antiquaire et ancien élève des lycées Janson-de-Sailly et Louis-le-Grand, il s'est imprégné d'humanisme à Normale Sup. où il a poursuivi des études assez accaparantes (agrégation de lettres) pour l'obliger à renoncer à l'équitation où il excellait aussi.
Ses ennemis lui reprochent d'avoir rarement mis les mains dans le cambouis, pris qu'il a toujours été par des fonctions étatiques légitimées par ses diplômes de L'Institut d'Etudes Politiques et de l'ENA. D'autres répliquent qu'on a pourtant trouvé ses empreintes dans l'épave du Rainbow Warrior, ce navire des pacifistes de Greenpeace, que ses services secrets firent sauter en juillet 1985 en Nouvelle-Zélande (un journaliste mort) quand il était Premier ministre (cet homme franc avait nié pendant trois mois, la main sur le coeur et le regard droit dans la caméra, avant d'en convenir quand les preuves (…)Lire la suite »
[Ceci est une version remaniée d'une causerie que j'ai faite en novembre 2003 sur l'antenne de Radio Mon Païs à Toulouse. J'en reprends le socle aujourd'hui, à mon retour de la fête de l'Humanité 2005 où j'étais allé signer des livres et participer à deux débats autour de l'un d'eux [1].]
Supposons qu'un ancien Premier ministre, ancien ministre des finances, ancien président de l'Assemblée Nationale, aspire à présider le pays.
Malheureusement, l'opinion le perçoit comme quelqu'un qui aurait appelé à voter non au référendum sur la Constitution européenne pour se démarquer de ses concurrents du Parti Socialiste. Comme un ambitieux intelligent, une espèce de Juppé de gauche, une... tête d'oeuf.
Que doit-il faire pour se rendre plus sympathique que la politique qu'il mettait en ouvre naguère et qu'il nous resservira demain ?
Aller à la rencontre du peuple. Il l'a fait ce W.E. à la fête de l'Humanité et il a rencontré des mal élevés qui lui ont parlé du sang contaminé, qui lui (…)Lire la suite »